Face à la presse, ce lundi 29 avril 2024 , les quatre Confédérations Syndicales organisatrices de la marche contre la cherté de la vie ont fait le point de la situation qui a prévalu dans leur rang le samedi 27 avril 2024. A la Bourse du travail à Cotonou, les Secrétaires Généraux ont annoncé de nouvelles actions pour se faire entendre à l’opinion publique et internationale. Ce point de presse était animé par Anselme Amoussou, de la Csa-Bénin, Moudassirou Bachabi de la Cgtb, Appolinaire Affewé de l’Unstb et Noel Chadaré de la Cosi Bénin.
Devant les hommes et femmes de la presse, ces secrétaires généraux ont soutenu que les autorités à divers niveaux ont été bel et bien saisies de leur marche du samedi dernier. A entendre le Secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou, toutes les formalités administratives ont été remplies. Il en veut pour preuves, les correspondances adressées au préfet du département du Littoral ; au maire de la ville de Cotonou ; à la Direction départementale de la Police Républicaine du Littoral et au Commissaire de la ville de Cotonou auxquelles ont été ajoutées des demandes pour couvrir l’évènement et sécuriser le parcours et les marcheurs. Ces demandes ont été également adressées et à la Direction générale des sapeurs-pompiers et à la Direction de la croix rouge béninoise. « Tous ces courriers ont été déposés le 15 avril avec décharges », a-t-il martelé. A ce jour, a déploré, le Sg Anselme Amoussou, aucune correspondance qui préfet n’est parvenue aux centrales et confédérations syndicales interdisant ladite marche. « C’est sur les réseaux sociaux que nous avons lu un communiqué du préfet interdisant la marche sans ne nous l’avoir adressé directement en toute responsabilité », se désole-t-il. Renchérissant ses propos, le Sg Moudassirou Bachabi de la Cgtb a souligné qu’à travers ce qui s’est passé le samedi dernier, les autorités gouvernementales ont apporté la preuve qu’il y a une vérité qui ne doit pas être connue à la face du monde. « L’état de misère des populations du Bénin ne peut être comparé à celui d’autres pays de la sous-région ou du monde », refuse-t-il. Par ailleurs, le Sg Moudassirou Bachabi a fait observer que le Bénin est un pays de bonne tradition de dialogue. « Le gouvernement ne veut pas discuter des problèmes des populations afin de leur apporter des solutions significatives. Notre objectif est d’amener le gouvernement à la table de négociation pour la résolution des problèmes des populations. Nous ne sommes pas déboussolés. Nous sommes des Béninois et nous connaissons les textes de la République. Nous sommes des responsables et nous ne pouvons jamais être manipulés. Nous allons rééditer le combat pour que la liberté soit recouvrée au Bénin », a-t-il martelé. Quant au Sg Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, il a remercié tous les travailleurs qui ont fait massivement le déplacement pour prendre part à cette marche pacifique de protestation contre la vie chère au Bénin. « L’incident du samedi dernier n’émousse pas notre ardeur. Ce n’est pas la première fois. Nous n’avons pas peur de continuer de lutter. J’invite tout le monde à se tenir prêts pour les combats à venir. Pour le Sg Appolinaire Afféwé de l’Unstb, l’objectif de faire passer le message de malaise dans le pays est atteint contrairement à ce que pensent certaines personnes. « Les forces de l’ordre ont eu des comportements qui ont terni l’image du Chef de l’Etat, Patrice Talon. Le Bénin est vu désormais comme un pays où les libertés syndicales sont violées avec ce qui s’était passé le samedi dernier. Les discours tenus par les autorités gouvernementales sont de nature à briser le mouvement syndical au Bénin » a-t-il ajouté. Au nom de ses camarades, le Sg Anselme Amoussou a annoncé que demain, mercredi 1er mai 2024, il y aura à la Bourse du travail de Cotonou, un meeting de mobilisation et d’informations et le samedi 11 mai 2024, la reprise de la marche de protestation contre la cherté de la vie au Bénin.
Victorin FASSINOU
