La marche pacifique de protestation des travailleurs du Bénin contre la cherté a eu lieu le samedi 11 mai 2024. Parti de la Bourse du travail, ce mouvement de protestation a chuté à la Place de l’Etoile Rouge de Cotonou. Il a eu le soutien de la l’Organisation régionale africaine de la Confédération Syndicale internationale (CSI-Afrique) et a enregistré les travailleurs venus de toutes les Centrales et Confédérations syndicales du Bénin. A l’occasion, une motion de protestation a été rendue publique.
« Nous avons faim. Tout est cher dans le pays. La vie devient de plus en plus chère…. » ont agité les travailleurs lors de cette marche pacifique de protestation contre la cherté organisée par les Confédérations syndicales à savoir la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi-Bénin, l’Unstb, la Csub et la Cspib. Partis de la Bourse du travail, les manifestants ont pris par le Grand carrefour avenue Steinmetz – Carrefour Saint Michel-Carrefour Marina pour enfin échouer au Carrefour Etoile Rouge. Sur le trajet, ces manifestants encadrés par les éléments de la Police Républicaine, chantaient, dansaient tout en brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des messages tels que : Non à l’embrigadement de la liberté d’expression ; Non à la maltraitance des dockers ; Non aux réformes suicidaires ; Non à la restriction des libertés syndicales ; Non à la cherté de la vie etc. En effet, cette marche pacifique vise à protester contre la vie chère, la remise en cause des acquis sociaux, la mal gouvernance et l’overdose de réformes aux effets mitigés sur la qualité de vie du laborieux et intrépide peuple béninois dont les gouvernants actuels ont en charge la destinée depuis huit ans.
A en croire le Secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou, la gouvernance actuelle du Bénin ressemble plus que jamais à une gouvernance d’écrasement du citoyen. Une gouvernance qui piétine les libertés civiques, les libertés syndicales et politiques. Une gouvernance qui au lieu de servir les populations, se sert des populations pour consolider un pouvoir de plus aveugle, sourd et féroce. « Nous ne pouvons pas célébrer une gouvernance capable de détériorer des infrastructures routières pour empêcher le pauvre paysan de revendre sa production au plus offrant », a-t-il martelé.
Lisant leur motion de protestation, le Sg de l’Unstb, Appolinaire Affewé a fait savoir au Gouvernement Talon, que ses compatriotes sont fatigués sur le plan général de la cherté excessive de la vie ; l’effritement vertigineux et continu de leur pouvoir d’achat ; le sous-emploi et le chômage devenus endémiques ; les barbaries et bavures policières etc. Sur le plan spécifique des travailleurs tous secteurs confondus, le Sg Afféwé a indiqué que les travailleurs sont désabusés de l’absence d’une politique sociale qui assure une protection et une sécurité sociale effective en tout temps et tout lieu pour tous ; les salaires et revenus de misère ; la précarité de l’emploi ; les licenciements injustifiés et massifs ; le gel du recrutement dans certains secteurs phares de l’administration et autres. Au regard de tout ce qui précède, les centrales syndicales exigent la prise de mesures adéquates et à impact immédiat pour juguler la cherté excessive de la vie ; l’ouverture sans délai d’un dialogue franc, sincère et producteur de résultats concrets en liens avec les revendications des travailleurs et les aspirations profondes du peuple, maintes fois portées à sa connaissance ; l’arrêt de la barbarie policière sur le peuple ; la libération sans conditions des 21 détenus suite à la marche du 1er mai 2024 et enfin la réintégration des 20 dockers radiés le 09 mai 2017 pour fait de grève. En tout état de cause, elles entendent rendre le Gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de toutes représailles contre les organisateurs ou participants à cette manifestation.
DECLARATION DE PROTESTATION CONTRE LA VIE CHERE, LA MAL GOUVERNANCE ET LA REMISE EN CAUSE DES ACQUIS SOCIAUX
Les travailleurs du Bénin vivent depuis l’avènement du régime de la rupture en 2016 des misères diverses.
Tout a commencé par le vote de la loi n°2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin. Cette loi a en effet été l’outil imaginé par le pouvoir pour précariser l’emploi et vidé le contrat de travail de toute son essence.
Poursuivant son plan machiavélique contre les travailleurs, le gouvernement s’est attaqué à la loi portant exercice de droit de grève qu’il a modifié trois fois en l’espace de quatre années pour finir par arracher ce droit à plusieurs catégories professionnelles. Celle qui n’en sont pas interdites le sont presque puisqu’étant limité à dix jours pour une année.
Comme si cela ne suffisait pas, le statut général de la fonction publique a été attaqué pour être désarticulé à travers des modifications opportunistes dont il a été l’objet avec l’introduction du licenciement dans le langage de la fonction publique.
De même, des dispositions liberticides ont été introduites dans le code pénal, la loi sur le numérique et d’autres lois nuitamment votées pour entraver la jouissance des libertés les plus élémentaires que le peuple béninois a chèrement acquises.
Pendant ce temps, les inégalités se sont accrues entre les citoyens végétant de plus en plus dans l’extrême pauvreté et le personnel politique, les amis, parents, alliés et partisans politiques recasés dans les multiples agences créées pour désorganiser les ministères et institutions de la Républiques avec des salaires mirobolants. Tenez, pendant que le préfet gagne 5000.000 par mois, que le député a vu ses avantages multipliés, le Directeur de Cabinet est à 3000.000, que le salaire du ministre et du président de la République sont un mystère, les autres couches sociales sont exploitées et leurs acquis supprimés. Conséquence, la pauvreté est devenue endémique.
Après avoir qualifié l’intelligentsia du Bénin de désert de compétence, les fleurons de l’économie béninoise, les entreprises publiques et autres administrations stratégiques ont été confiées à des expatriés.
Les travailleurs de l’économie informelle, les artisans, transporteurs et autres producteurs agricoles n’ont pas échappé à la fureur, que dis-je, à la rage des agneaux de gouvernants que le peuple
a pourtant plébiscités et qui se sont très rapidement transformés en loups ravisseurs. Ainsi, les travailleurs de l’économie informelle et artisans ont été sauvagement déguerpis après le saccage de leurs étalages ou unités de production. Les producteurs agricoles notamment ceux produisant le soja et les noix de cajou se sont vus
imposés des prix dérisoires de cession avec interdiction formelle d’exporter leur production vers d’autres marchés régionaux où ils ont la possibilité de les céder à de meilleurs prix. Des tranchées sont creusées sur des routes réalisées à grands frais juste pour empêcher les honnêtes travailleurs agricoles de couler leurs productions à un prix qui leur garantit la décence de leur travail. Des blocs de granites sont mis à contribution pour entraver la libre circulation des personnes et des biens.
Les positions hasardeuses de nos gouvernants dans les affaires intérieures des pays voisins notamment du Niger font chômer nos transporteurs obligés de s’expatrier dans d’autres pays pour continuer à exister, le port autonome de Cotonou, le poumon de notre économie tournant au ralenti depuis plusieurs mois en raison de la fermeture de la frontière avec ce pays frère.
La liste est longue……
Comme pour achever les travailleurs, une fiscalité asphyxiante est instaurée et contribue au renchérissement des
prix de toutes les denrées. Dans ce registre, il faut rappeler que les coûts des payages-pesages ont été doublés sans scrupule, que la taxe sur les véhicules à moteur (TVM) est instaurée avec un taux très élevé, que la tranche sociale a été purement et simplement supprimées des factures d’eau et d’électricité qui depuis lors, non seulement ne sont plus subventionnée mais sont désormais taxées à l’instar des carburants qui ont connu un renchérissement substantiel de leur coût, que la communication est désormais lourdement taxée de même que l’immobilier, l’assurance et la banque, que diverses taxes ont été instaurées sur les produits agricoles tels que le soja, l’acajou, le maïs etc…
Comme l’on peut le déduire très aisément et contrairement à ce que le gouvernement répand dans l’opinion, la cherté excessive de la vie au Bénin n’est pas seulement due au contexte international. Elle est d’abord et avant tout la résultante de plusieurs facteurs internes dont la mal gouvernance instaurée depuis 2016 corroborée par une politique fiscale qui écrase les populations. C’est pourquoi la cherté de la vie au Bénin ne peut être imputée uniquement aux facteurs exogènes. Cette cherté de la vie au Bénin est aussi et surtout le résultat de la politique mise en œuvre par le gouvernement de la rupture. On ne saurait comparer la cherté au Bénin aux réalités d’autres pays dans le
but de dégager sa responsabilité et de ne rien faire pour soulager les citoyens.
La conséquence de la politique fiscale asphyxiante est l’explosion du taux de pauvreté au Bénin. Huit (08) béninois sur 10 vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté selon une enquête d’Afro baromètre publiée en 2022.
Face à ce tableau on ne peut plus sombre, les travailleurs réunis au sein de la CSA Bénin, de la CGTB et de l’UNSTB suivi du ralliement spontané de ceux de la COSI-Bénin, de la CSUB et de la CSPIB soit plus de 80% des forces de production de notre pays, avec une large adhésion du peuple sur toute l’étendue du territoire national, ont décidé de crier leur ras le bol ce samedi 11 mai 2024 à travers une marche pacifique de protestation contre la vie chère, la remise en cause des acquis sociaux, la mal gouvernance et l’overdose de réformes aux effets mitigés sur la qualité de vie du laborieux et intrépide peuple béninois dont les gouvernants actuels ont en charge la destinée depuis huit ans.
Nul doute que depuis 2016, c’est la plus grosse protestation des producteurs de richesses qui permettent au Gouvernement de se vanter d’être l’un des meilleurs élèves du système international de recolonisation par l’endettement et l’asservissement, par l’instauration d’un Etat policier en lieu et place d’Etat de droit dont le peuple béninois souverain s’est librement doté au terme de l’historique Conférence Nationale de février 1990.
Par l’expression de ce ras le bol, sans compter ceux qui de leur position sont en communion d’esprit, Cotonou vient de vibrer sous les pas fermes de marche de dizaines de milliers de concitoyens. Qui l’eut cru sous la rupture dont le projet de société, on le découvre enfin tristement, a pour socle la ruse et la rage ?
Du haut de cette tribune et portant la voix de ces milliers de travailleurs et concitoyens ici assemblés et des millions au loin pour raison de distance ou de la peur érigée en mode de gouvernance et en communion avec nous, je voudrais livrer le message dont je suis porteur à monsieur le Président de la République.
Monsieur le Président,
Si vous ne le saviez pas, désormais, c’est chose faite, vos compatriotes vont mal, très mal.
Oui, ils n’en peuvent plus, ils ne supportent plus. Ils sont fatigués :
SUR LE PLAN GENERAL DE :
-la cherté excessive de la vie ;
-la politique fiscale asphyxiante du gouvernement ;
-l’effritement vertigineux et continu de leur pouvoir d’achat ;
-le sous-emploi et le chômage devenus endémiques ;
– les barbaries et bavures policières ;
-l’inflation législative avec au compteur des lois crisogènes, scélérates et réductrices des libertés individuelles et collectives ;
-une diplomatie en lambeaux en conflits évidents avec les intérêts majeurs de la Nation ;
– etc ….,
SUR LE PLAN SPECIFIQUE DES TRAVAILLEURS TOUS SECTEURS CONFONDUS, DE :
– l’absence d’une politique sociale qui assure une protection et une sécurité sociale effective en tout temps et tout lieu pour tous ;
– les salaires et revenus de misère ;
– la précarité de l’emploi ;
– les inégalités créées et entretenues ;
– le blocage/gestion calamiteuse des carrières ;
– les licenciements injustifiés et massifs ;
– le blocage des concours professionnels ;
– le gel du recrutement dans certains secteurs phares de l’administration ;
– le blocage des plans de formation ;
– et, j’en passe.
Monsieur le Président, voilà en condensé ce qui justifie l’initiative et l’effectivité de la présente marche au terme de laquelle nous exigeons :
-la prise de mesures adéquates et à impact immédiat pour juguler la cherté excessive de la vie ;
-l’ouverture sans délai d’un dialogue franc, sincère et producteur de résultats concrets en liens avec les revendications des travailleurs et les aspirations
profondes du peuple, maintes fois portées à votre connaissance ;
-l’évaluation de l’impact des reformes et mesures sociales sur les quotidien et la qualité de vies des cibles ;
-l’organisation sans délai d’une conférence sur la gouvernance sociale et les mécanismes de dialogue social adaptés aux défis d’un mieux être partagé au Bénin ;
-la relecture et l’adaptation du cadre législatif aux principales attentes et aspirations légitimes des différentes composantes de notre Nation ;
-la coproduction des solutions à nos problèmes, le consensus ayant valeur constitutionnelle dans notre pays ;
-l’arrêt de la barbarie policière sur le peuple ;
-la libération sans conditions des 21 détenus suite à la marche du 1er mai 2024 ;
-la réintégration des 20 dockers radiés le 09 mai 2017 pour fait de grève ;
-etc …
Monsieur le Président de la République, ainsi se présente le cri de cœur de notre peuple relayé par les organisateurs de la présente manifestation.
Nous voudrions vous informer très formellement qu’elle sera renouvelée autant de fois qu’il sera nécessaire pour changer la gouvernance en faveur de la masse laborieuse.
En tout état de cause, nous rendons votre gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de toute représailles contre les organisateurs ou participants à cette manifestation.
Vive le syndicalisme responsable, crédible et engagé aux côtés du peuple !
Vive le Bénin uni et prospère au profit de tous !
Fait à Cotonou, et à l’Etoile Rouge, le samedi 11 mai 2024
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L’activisme citoyen est un service à rendre aux gouvernants
Un texte de Anselme Coovi AMOUSSOU, SG/CSA-BENIN
« La situation de notre pays réclame notre attention, notre indignation et notre réaction individuelle et collective. Je voudrais sincèrement remercier nos militantes, militants et l’ensemble des citoyens de notre pays.
Il est grand temps de souhaiter et d’exiger une gouvernance moins brutale et moins déshumanisée. Il est grand temps de revivre dans un environnement démocratique et de redonner le droit de se plaindre au peuple quand il a mal. Car tant que nous permettrons à un individu de décider seul et pour toujours de notre destinée, nous serons condamnés à errer dans les méandres d’un absurde cauchemar.
Ça fait trop longtemps que nous nous nous retrouvons à subir une gouvernance qui méprise le citoyen, le travailleur et les efforts de production de richesse des uns et des autres.
N’ayons pas peur de le dire clairement, la gouvernance actuelle du Bénin ressemble plus que jamais à une gouvernance d’écrasement du citoyen. Une gouvernance qui piétine les libertés civiques, les libertés syndicales et politiques. Une gouvernance qui, au lieu de servir les populations, se sert des populations pour consolider un pouvoir de plus en plus aveugle, sourd et féroce.
Êtes-vous fiers d’être Béninois ? êtes vous fier de célébrer une gouvernance capable d’emprisonner le lanceur d’alerte mais de faire libérer par contre une autorité administrative coupable de fraude foncière et de vol de parcelle.?
Nous ne pouvons pas célébrer une gouvernance capable de détériorer des infrastructures routières pour empêcher le pauvre paysan de revendre sa production au plus offrant.
Le Bénin, jadis champion de la liberté de presse en Afrique, est connu aujourd’hui pour la censure des médias indépendants, la caporalisation du service public de l’audiovisuel et le chantage économique et fiscal contre les organes de presse en général.
Où est le personnel du groupe de presse de la gazette du golfe, de soleil FM?
Où est passée la joie de vivre et la passion du personnel de l’ORTB devenu SRmachin? Un personnel compétent, professionnel mais martyrisé, frustré au quotidien dont les acquis sont remis en cause par l’incompétence d’une supervision téléguidée depuis là haut. Êtes-vous fiers de réformes livrant des centaines de travailleurs au chômage sans aucun accompagnement social ? La SONAPRA, la SONACOP, la CMPS,
Au nom de quelle apathie devons-nous applaudir des dirigeants qui sont subjugués par la main d’oeuvre expatriée et qui font du recours aux étrangers la règle de gestion des entreprises publiques. Et qui persiste même quand tout le monde se rend compte que cette errance est nocive pour des joyaux comme la SBEE ou le Port Autonome de Cotonou ?
Comment une gouvernance peut-elle avoir à son palmarès la liquidation de dizaines d’unités de production et des centaines de pertes d’emplois porteuses de détresse dans les familles et continuer de penser que tout va bien dans le pays ?
Ne craignons pas les mots qui décrivent le mal qui nous ronge. C’est le manque d’empathie pour les ressources humaines.
Cette forme d’insensibilité est une affliction dangereuse qui frappe souvent les dirigeants autoritaires, ceux qui croient qu’ils détiennent toutes les réponses, que leur vision est infaillible et que leur intelligence est incontestable. Malheureusement, cette maladie est dévastatrice et les conséquences néfastes. Beaucoup moins néfastes pour celui qui en souffre. Beaucoup plus pour sa famille, sa communauté ou son pays.
En refusant d’accepter la diversité des opinions et en muselant toute forme de dissidence, la gouvernance a transformé le Bénin en une démocratie inversée, où la liberté d’expression est réprimée, les droits de l’homme sont bafoués et les travailleurs méprisés.
Cela a conduit à une série de politiques désastreuses qui ont nui à notre économie, à notre société et à notre démocratie.
Les réformes précipitées et mal conçues ont eu pour effet de marginaliser les plus vulnérables, d’appauvrir les populations.
Oui aux réformes qui réforment effectivement.
Non aux réformes qui tuent, qui déshumanisent, qui dérégulent, qui déréglementent, qui affament, qui ferment les frontières et ruinent les transporteurs, les commerçantes et autres opérateurs économiques. Non aux réformes qui détricotent la carte diplomatique de notre pays, rend illisible et ridicule la politique diplomatique et complique la vie de la diaspora béninoise à travers le monde.
Non aux réformes qui désossent le code du travail en inventant le confort de la loi sur l’embauche pour le compte de l’employeur.
Non aux réformes qui déchirent le droit de grève et réussissent à jeter l’opprobre sur le pays partout dans le monde.
Comment peut-on s’interdire le dialogue et la contradiction alors que la situation sociale du Bénin se détériore, les inégalités sociales explosent, la pauvreté ravage nos communautés et l’accès aux services de base tels que la santé devient de plus en plus inabordable pour la majorité de la population. Pendant ce temps, la transparence refuse de visiter les salaires politiques.
Il est temps pour nous, en tant que travailleurs conscients et engagés, de refuser de rester silencieux face à cette injustice. Nous devons nous lever ensemble, défendre nos droits et exiger un changement radical. Nous méritons une gouvernance transparente et responsable, un dialogue social constructif et une société où chaque citoyen conserve l’espoir qu’il peut prospérer et s’épanouir en restant au pays.
Il est temps d’exiger un leadership humble, respectueux et démocratique, qui reconnaît la valeur de chaque voix et qui travaille en collaboration avec les partenaires sociaux pour coconstruire un avenir meilleur pour tous.
Le silence face à une gouvernance inadéquate ou incomplète est non seulement nuisible, mais aussi fatal pour la santé de toute société. L’apathie et le manque d’engagement citoyen ne rendent pas service aux dirigeants. L’activisme syndical/citoyen responsable est un élément vital de toute démocratie vivante.
En revanche, lorsque le peuple se lève et fait entendre sa voix, il envoie un message fort aux dirigeants :” nous sommes ici, nous sommes conscients et nous exigeons des changements.”
Le Bénin mérite un leadership véritablement éclairé, au service du pays certes, mais surtout au service des populations et de l’intérêt général.
Ensemble, levons-nous pour parler à nos gouvernants dans la courtoisie mais dans la fermeté pour un Bénin d’espérance.
Et n’oubliez pas : Ensembles, les villageois sont plus forts que n’importe quel chef de village solitaire ! »
Un texte de Anselme Coovi AMOUSSOU, SG/CSA-BENIN