Journée Africaine de l’Alimentation Scolaire 2025 : Le Bénin renforce son engagement pour une couverture nationale d’ici 2026 -Le PAM et l’UNICEF séduisent par le pilote de transfert monétaire CBT du PiASN

À l’occasion de la Journée Africaine de l’Alimentation Scolaire 2025, le Bénin met en avant les avancées de son Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI) et réaffirme son ambition d’une couverture nationale des cantines scolaires d’ici 2026. Cette édition, célébrée à l’École Primaire Publique de Dohouimè, dans la commune de Djidja, a permis de mettre en lumière le modèle innovant de transfert monétaire (CBT) du PiASN, mis en œuvre par le PAM et l’UNICEF, qui séduit par son efficacité et son impact sur l’économie locale.

Le gouvernement béninois, à travers le Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP), en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, a commémoré cette journée sous le thème : « Une décennie de l’alimentation scolaire : célébrer le passé, assurer un avenir juste ». L’événement a réuni plusieurs acteurs majeurs, dont des représentants du PAM, de l’UNICEF, de CRS, de Plan Bénin, ainsi que des autorités locales et éducatives.

Le transfert monétaire : un levier économique et social

La commune de Djidja, qui abrite cette célébration, fait partie des huit communes bénéficiant du Programme Intégré d’Alimentation Scolaire et de Nutrition (PiASN), financé par les Pays-Bas. Contrairement au modèle traditionnel d’approvisionnement en vivres, le PAM y expérimente le transfert monétaire : au lieu d’acheminer directement des denrées alimentaires, il transfère des fonds aux écoles, leur permettant d’acheter localement les produits nécessaires.

À l’École Primaire Publique de Dohouimè, l’un des établissements pilotes de cette approche, ce mécanisme permet non seulement d’assurer une alimentation de qualité aux élèves, mais aussi de dynamiser l’économie locale. Les écoles achètent directement auprès de petits producteurs et commerçants, favorisant ainsi un circuit économique vertueux. Cette initiative contribue également à l’amélioration de la nutrition des enfants grâce à une diversification des repas intégrant davantage de légumes, de fruits et de protéines animales.

Le directeur de l’EPP Dohouimè, Anatole Delehoun, a souligné l’impact positif du programme : grâce à la cantine, l’effectif de l’école est passé de 164 à 231 élèves, soit une augmentation de 43,43 %.

Le représentant des parents d’élèves a, quant à lui, salué l’initiative du gouvernement et l’engagement des partenaires. « Grâce à la cantine, nos enfants mangent bien et équilibré, sans problème de santé. Aujourd’hui, les parents peuvent vaquer librement à leurs occupations. »

Le Premier Adjoint au Maire de Djidja, Félicien Gangan, a réitéré l’engagement du conseil communal à soutenir l’alimentation scolaire, soulignant que cette journée est une occasion de faire le bilan des avancées réalisées et des défis à relever.

Les efforts du PAM avant le transfert du PNASI à l’ANAN

Avant le transfert du programme du PNASI à l’Agence Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN), le PAM a joué un rôle clé dans le renforcement des cantines scolaires. Son intervention a permis de structurer l’approvisionnement des cantines, de mettre en place des mécanismes de suivi et d’introduire de nouvelles pratiques visant à garantir une alimentation équilibrée et durable pour les élèves.

Lors de son allocution, M. Ali Ouattara, Représentant résident du PAM au Bénin, a mis en avant l’impact du programme :

« Le taux de couverture des cantines scolaires est passé de 31 % en 2017 à 76 % aujourd’hui, couvrant plus de 1,4 million d’élèves, soit plus de 10 % de la population béninoise. »

Il a également rappelé l’importance de l’approvisionnement local :

« La part de la production locale dans l’approvisionnement des cantines est passée de 24 % en 2021 à 53 % en 2023, avec un objectif de 85 % en 2025. »

Ces chiffres illustrent les efforts significatifs déployés pour garantir une alimentation scolaire durable et renforcer l’économie locale.

Des initiatives locales pour pérenniser le programme

L’École Primaire Publique de Dohouimè est un exemple concret des effets positifs du programme. Grâce au soutien du PAM et de l’UNICEF, l’école met en place des initiatives telles que :

Un jardin scolaire pour diversifier l’alimentation des élèves.

Une unité d’élevage pour enrichir les repas en protéines.

Des formations en nutrition et en hygiène pour les élèves, les enseignants et les parents.

Ces actions s’inscrivent dans une stratégie de pérennisation, impliquant activement la communauté dans la gestion des cantines scolaires.

Vers une généralisation du programme et un avenir durable

Le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire, Salimane Karimou, a salué les progrès accomplis et réaffirmé l’engagement du gouvernement :

« Depuis 2017, sous l’impulsion du Chef de l’État, le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI) a été mis en œuvre afin de lutter contre la faim en milieu scolaire. Ce programme contribue de manière significative à l’amélioration des résultats scolaires en favorisant la rétention des élèves et en renforçant leurs performances académiques. »

Il a également souligné l’impact économique du programme :

« En 2023, 6,8 milliards de francs CFA ont été injectés dans l’économie locale, un montant qui pourrait dépasser 13 milliards en 2024. »

Un modèle d’alimentation scolaire qui inspire

Le Projet Intégré d’Alimentation Scolaire et de Nutrition (PiASN), financé par les Pays-Bas et mis en œuvre par l’UNICEF et le PAM, expérimente le transfert monétaire (CBT) dans les cantines scolaires. Ce système novateur, actuellement testé dans dix écoles de Djidja, devrait s’étendre à 200 écoles d’ici la fin du projet.

Grâce à ce modèle, les écoles reçoivent directement des fonds pour acheter des vivres auprès des producteurs locaux, garantissant des repas plus frais et plus équilibrés pour les élèves. Ce mécanisme sécurisé, basé sur des paiements via cartes SIM, assure une gestion transparente et efficace des ressources.

La célébration de cette Journée Africaine de l’Alimentation Scolaire à Djidja a ainsi été l’occasion de rappeler que l’alimentation scolaire est un levier essentiel pour l’éducation, la santé et le développement économique local. Le Bénin, avec l’appui de ses partenaires, poursuit son engagement pour une couverture nationale complète des cantines scolaires d’ici 2026.

Victorin FASSINOU

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