Développement durable : Le PAM, moteur de l’autonomisation des femmes du groupement « Femmes Debout » de la Pendjari (Une révolution en marche dans l’Atacora)

Dans le cadre de son programme d’appui aux coopératives agricoles, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a mis en œuvre des actions concrètes pour renforcer les capacités des femmes productrices de la région de la Pendjari, au Bénin. Ces femmes, organisées en groupements agricoles, bénéficient de formations et de soutiens logistiques permettant une amélioration continue de la qualité de leur production et une meilleure intégration dans les circuits commerciaux. Focus sur l’impact tangible de cette collaboration dans le développement économique et social des communautés locales.

Le PAM a mis en œuvre des actions concrètes pour renforcer les capacités des femmes productrices de la région de la Pendjari, au Bénin

Dans le village de Tanguiéta, à la frontière de la réserve de la Pendjari, le groupement Femmes Debout de la Pendjari, dirigé par la présidente Rose Natta, est un exemple frappant de l’impact du PAM sur l’autonomisation des femmes agricoles. Ce groupement, composé de femmes dynamiques et déterminées, cultive du riz, du niébé et des céréales. Leur champ collectif de cinq hectares, accompagné des parcelles individuelles de chaque membre, est un modèle de coopération agricole.

Avant l’intervention du PAM, ces femmes ne connaissaient pas les bonnes pratiques agricoles nécessaires pour éviter les contaminants comme les aflatoxines. Grâce à une série de formations techniques, elles ont appris à produire des denrées saines, stockées et transformées dans des conditions optimales. Aujourd’hui, elles livrent des produits de qualité aux circuits commerciaux, avec un objectif ambitieux de 250 tonnes de riz blanc et 250 tonnes de niébé pour 2025. Ces chiffres marquent une progression impressionnante par rapport aux 30 à 40 tonnes qu’elles produisaient auparavant.

L’une des grandes victoires du programme reste l’amélioration des pratiques agricoles, permettant aux coopératives de répondre aux normes exigeantes du marché, notamment pour les achats locaux destinés à l’alimentation scolaire. Le PAM soutient ces femmes en leur fournissant des semences de qualité, des outils agricoles et un accompagnement technique.

Formation et renforcement des capacités : Une clé de l’autonomie

Le soutien du PAM ne se limite pas à l’aspect purement agricole. En effet, un volet essentiel de l’accompagnement consiste en des formations sur la gestion des récoltes et la maîtrise des processus post-récoltes. Calixte Dassey Capo, expert chargé du Genre et de la Protection au PAM, explique : « Nous offrons aux femmes des formations en gestion post-récolte, en gestion associative, ainsi que sur le leadership féminin, la finance digitale et l’accès aux marchés. »

Ces sessions sont primordiales pour permettre aux coopératives de s’organiser et de se structurer sur le long terme. La gestion financière et la capacité à mener des démarches administratives pour accéder à de nouveaux marchés sont également au cœur de cet accompagnement. « Avant, nous dépendions de nos maris pour gérer le foyer. Aujourd’hui, nous avons acquis une autonomie qui nous permet de nourrir nos enfants, de payer les frais scolaires et de prendre des décisions importantes pour notre famille », témoigne Rose Natta.

Au-delà de la simple amélioration de la production, ces formations permettent de renforcer la solidarité au sein des groupements, en transformant les membres en véritables gestionnaires de leur avenir. Les femmes du groupement ne se contentent pas de produire, elles savent également comment gérer l’ensemble de la chaîne de valeur, de la récolte à la vente.

L’impact sur la communauté et l’économie locale

Le lien entre production locale et alimentation scolaire est au cœur de la stratégie du PAM. En achetant directement aux coopératives locales, le PAM injecte de l’argent dans l’économie locale, créant ainsi un cercle vertueux où les producteurs peuvent améliorer leurs rendements et renforcer leur pouvoir d’achat. « Les femmes constituent l’épine dorsale de l’économie locale. En soutenant ces coopératives, nous les aidons à non seulement produire des denrées de qualité, mais aussi à contribuer au développement économique de leurs communautés », explique Calixte Dassey Capo.

Cette démarche a des effets directs sur l’autonomisation des femmes, mais également sur la vie des producteurs locaux. Raphaël Gnamouda, un producteur de la région, témoigne : « Avec les femmes du groupement, nos stratégies de production ont positivement changé. Nous avons désormais un suivi régulier, et nos produits s’écoulent rapidement sur le marché. Grâce à ce soutien, nous avons de bons rendements et nous vivons mieux. »

Delphine N’toua Kouagou, membre active du groupement, abonde dans le même sens : « Avec l’appui du PAM, nous avons eu de progrès dans nos activités. Nous avons désormais de la qualité, rien que des produits de bonne qualité que nous livrons désormais. Ce que nous gagnons maintenant est énorme. Je n’avais pas assez d’ustensiles de cuisine, avec les gains aujourd’hui, j’en ai payé beaucoup. Je dis merci au PAM pour tout ce qu’il nous a fait, surtout dans le domaine de la formation. »

Le soutien du PAM va au-delà de la simple transaction commerciale. Il s’agit de créer un environnement dans lequel les femmes peuvent exceller et être autonomes. Par exemple, le groupement a investi dans des équipements de transformation comme des petits magasins et entrepôts, qui facilitent le stockage et la vente des produits récoltés. Grâce à des équipements modernes, elles sont en mesure de répondre à la demande du marché tout en optimisant leurs capacités de production.

La présidente du groupement -Femmes debout de la Pendjari » Mme Rose Natta

De l’indépendance financière à la transformation sociale

Au-delà de l’aspect économique, l’appui du PAM a permis un changement radical dans la vie quotidienne des femmes. « Nous étions dépendantes de nos maris. Aujourd’hui, grâce à notre travail collectif, nous sommes capables de gérer nos foyers et de prendre des décisions importantes pour nos familles », ajoute Rose Natta, la présidente du groupement. L’acquisition de cette indépendance est l’une des transformations les plus marquantes de cette initiative.

Le programme va au-delà des simples bénéfices économiques. Il s’agit de donner aux femmes les moyens de participer activement à la prise de décisions, de défendre leurs intérêts et de participer à la vie économique et sociale. C’est une véritable révolution dans un environnement rural où la femme est souvent reléguée à un rôle secondaire dans l’agriculture.

Le PAM a également facilité l’accès des coopératives aux marchés nationaux et internationaux, ce qui leur permet d’étendre leur réseau commercial et d’augmenter leur impact sur l’économie locale. Grâce à des mécanismes d’accompagnement adaptés, les groupements comme celui de Rose Natta peuvent maintenant vendre leurs produits à des prix compétitifs, générant des revenus conséquents pour leurs membres.

Victorin FASSINOU

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