Tabaski 2025 à Abomey-Calavi : Moutawakil Boukari appelle hommes et femmes au respect mutuel et à l’obéissance aux autorités (Foi, sacrifice et cohésion dans les foyers abordés dans le sermon)

Lors de la prière de la Tabaski célébrée ce vendredi 06 juin 2025 à la place Idi d’Agori Plateau, l’imam Moutawakil Boukari a délivré un message dense et profondément spirituel. Entre appel à la paix, respect des autorités et harmonisation des rapports familiaux, son sermon a exhorté à une foi sincère, traduite en actes de justice, de solidarité et de cohésion.

Ils étaient nombreux, ce vendredi 06 juin 2025, à se presser à la place Idi d’Agori Plateau pour la prière de l’Aïd el-Kebir, sous la conduite de l’imam Moutawakil Boukari. Aux côtés des fidèles anonymes, plusieurs personnalités politiques, cadres de l’administration publique, anciens ministres et députés ont répondu à l’appel. Mais c’est un message universel que le guide spirituel a lancé, dans un sermon ferme et lucide à l’approche de la fête du sacrifice : soumettre son cœur à Dieu, et sa conduite à l’éthique religieuse. S’appuyant sur l’épisode d’Abraham et Ismaël, l’imam Moutawakil a rappelé que le rituel du sacrifice ne prend son sens que s’il s’inscrit dans une démarche sincère d’obéissance à Dieu. Il a mis en lumière la profondeur du geste d’Ibrahim, modèle d’abandon confiant à la volonté divine. « Quand Abraham a reçu l’ordre, il n’a pas demandé pourquoi. Il sait que c’est un ordre de Dieu… À la fin, qu’est-ce qu’il a eu ? Une bénédiction. » Ce rappel de foi n’est pas resté abstrait. L’imam l’a relié à la vie concrète des croyants, notamment dans leurs relations conjugales. Il a ainsi invité hommes et femmes à un respect réciproque, dans la complémentarité et la bienveillance. « Les femmes ne sont pas nos ennemies, elles sont nos partenaires… », a-t-il déclaré, tout en condamnant les violences au sein des couples et la dégradation du dialogue familial. Le sermon s’est transformé en plaidoyer pour une société plus juste et solidaire. Le religieux a dénoncé la duplicité, l’hypocrisie sociale et les injustices entre voisins ou frères. « Le mouton que tu égorges ne couvrira pas ton injustice si tu affames ton voisin, insultes ton épouse ou trahis ton frère. »

Paix sociale et respect de l’autorité

L’imam Moutawakil n’a pas éludé les tensions sociopolitiques actuelles. Il a invité les citoyens, notamment les jeunes, à une attitude de retenue et de respect envers les institutions républicaines. Il a rappelé que l’obéissance aux autorités, tant qu’elles ne commandent pas l’injustice, est une vertu religieuse et civique. « Si ce que l’État dit ne te convient pas, garde-toi calmement. Et là, Dieu va te montrer le droit chemin. » Sans jamais faire d’allusion partisane, il a appelé à l’apaisement du climat politique et à la préservation de la paix sociale jusqu’à la fin du mandat en cours. « Il partira, et un autre viendra. Ne mélangez pas du sable dans du gari », a-t-il glissé avec sagesse. Enfin, son message s’est refermé sur un appel fort à la repentance, à la purification intérieure et au pardon. « Ce que Dieu attend, ce n’est pas un beau boubou, c’est un cœur propre, lavé de la rancune et de la haine. » En somme, le sermon de l’imam Moutawakil Boukari s’est voulu une boussole morale dans un monde traversé par les crispations. Dans le contexte de la Tabaski, il a replacé le cœur de la foi au centre des préoccupations individuelles et collectives : foi sincère, relations pacifiées, justice, solidarité et fidélité aux enseignements spirituels.

Victorin FASSINOU

 

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