Profession séries : Les secrets de création dévoilés à la Master Class Triptyque 2025

Réunis à la Bluezone Zongo de Cotonou le samedi 19 juillet 2025, scénaristes, producteurs, professionnels du secteur audiovisuel et apprentis cinéastes ont participé à une riche Master Class organisée dans le cadre de la quatrième édition des formations Triptyques de l’association Wani-Ayo. L’événement a permis d’explorer les défis et les perspectives des séries en Afrique, de l’écriture à la production, avec une attention particulière portée à la restauration des œuvres.

Il régnait une effervescence particulière ce samedi-là à la Bluezone Zongo de Cotonou. Professionnels aguerris, jeunes créateurs en devenir, formateurs et curieux ont investi les lieux, tous animés par un même désir : comprendre les rouages du succès dans le monde exigeant des séries africaines. La Master Class, orchestrée par l’association Wani-Ayo, s’est révélée un espace d’apprentissage vivant, où la transmission du savoir s’est faite sans filtre, dans une ambiance d’écoute et de partage. Parmi les figures phares du panel, Mady Foltek, venue de Lomé, a partagé son parcours de scénariste et notamment son expérience dans la création de la série OASIS, diffusée sur Canal+ et saluée pour son originalité. Avec générosité, elle a détaillé son approche narrative, ses méthodes de structuration du récit, et les choix créatifs qui rendent un scénario percutant. Non sans évoquer les apports de l’intelligence artificielle dans le processus d’écriture : « L’IA peut être un catalyseur, un allié pour stimuler la créativité et affiner les dialogues. Encore faut-il savoir bien s’en servir. »

La parole crue d’un producteur aguerri

Faisol, producteur à l’ADAC et figure respectée dans le paysage audiovisuel béninois, n’a pas mâché ses mots. Avec la verve qu’on lui connaît, il a levé le voile sur les dessous du métier de producteur, souvent méconnu. Il a expliqué en détail le parcours, parfois semé d’embûches, par lequel il est possible de mobiliser des ressources, bâtir un dossier solide et convaincre des partenaires pour financer une production, qu’il s’agisse d’un court-métrage ou d’une série ambitieuse. « La clé, c’est de croire à son projet et de savoir bien le vendre. Le reste suit avec stratégie et persévérance », a-t-il affirmé devant une salle attentive. Aux côtés de ces deux têtes d’affiche, la Directrice générale de la Société de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (SRTB) a enrichi les débats en exposant le rôle des médias publics dans la promotion des contenus audiovisuels africains. De son côté, Tella Kpomahou, Directrice artistique de Wani-Ayo, actrice et militante culturelle, est intervenue pour souligner les enjeux de visibilité des talents locaux et partager ses expériences personnelles dans la production et la mise en scène. Les formateurs de la promotion actuelle des formations Triptyques se sont également joints aux discussions, apportant leur regard technique et pédagogique. Au-delà des interventions, cette Master Class fut un véritable espace de connexion intergénérationnelle, un moment de transmission de savoirs entre professionnels aguerris et jeunes talents en devenir. L’ambiance studieuse mais chaleureuse qui a régné tout au long des échanges témoigne de la vitalité du secteur audiovisuel béninois et de l’intérêt croissant pour les métiers du cinéma. La rencontre s’est achevée sur une note conviviale avec un cocktail de clôture, favorisant les échanges informels entre participants et intervenants. Un moment de réseautage précieux pour prolonger les discussions entamées et esquisser de futures collaborations. À travers les Master Class et les formations Triptyques, l’association Wani-Ayo poursuit un objectif clair : contribuer à l’émergence d’une nouvelle génération de professionnels du cinéma en Afrique, dotés de compétences solides, d’une vision claire et d’une voix singulière. En favorisant l’accès au savoir, au réseau et à la pratique concrète, elle entend bâtir un écosystème cinématographique africain plus fort, plus audacieux et plus ancré dans les réalités du continent.

Victorin FASSINOU

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