Lors de la prière de Djoumah ce vendredi 1er août 2025 à la mosquée centrale Médine II Agori Plateau à Abomey-Calavi, l’Imam Moutawakil Boukari Malik a livré un sermon poignant, mêlant exhortation spirituelle et plaidoyer social. Le guide religieux a souligné que le mal profond du Bénin ne réside ni dans ses lois ni dans son système politique, mais dans la crise morale de ses citoyens, particulièrement chez les jeunes. Il a appelé à une prise de conscience collective, fondée sur le repentir sincère, le pardon d’Allah et l’engagement au changement.
À Abomey-Calavi, l’Imam Moutawakil Boukari Malik, Président de l’Union des Imams de l’Atlantique, a élevé la voix ce vendredi 1er août 2025 non seulement pour prêcher, mais pour alerter. Dans son sermon livré à la mosquée centrale Médine II Agori Plateau, le guide religieux est allé au-delà des considérations purement spirituelles, interpellant la société béninoise dans son ensemble sur ses dérives éthiques et morales.Appuyé par des versets coraniques et des hadiths puissants, il a affirmé que les véritables racines du malaise béninois ne sont pas politiques, mais profondément humaines. « Ce ne sont ni les lois électorales, ni le type de régime politique qui posent problème », a-t-il déclaré, « mais plutôt l’état moral des hommes, surtout de la jeunesse. » Une jeunesse qu’il décrit comme souvent égarée dans la quête de l’argent facile, de la domination, de la duplicité et de l’égocentrisme.Dans un ton grave mais plein d’espoir, l’Imam Moutawakil a exhorté les jeunes à devenir les acteurs de la transformation qu’ils espèrent. Il a dénoncé la soif de pouvoir corrompu, le mensonge et le repli sur soi, les considérant comme des poisons pour la société. « Convertissez-vous, non pas seulement en changeant de religion, mais en vous réformant intérieurement, par la sincérité, l’honnêteté, la crainte d’Allah et l’engagement pour le bien commun », a-t-il lancé. Il les a invités à s’inspirer des valeurs morales enseignées par l’islam, en commençant par le repentir sincère et constant.
Le pardon d’Allah, une voie vers la transformation intérieure
Sous le thème « Parmi les secrets de la recherche du pardon d’Allah », le sermon a approfondi la notion de Istighfar (demande de pardon), à la lumière du verset 18 de la sourate Az-Zariyat : « Et ils demandent pardon à Allah en veillant la nuit ». L’Imam a expliqué que la quête du pardon n’est pas un simple acte verbal, mais une attitude spirituelle permanente, marquée par l’humilité, la sincérité et la persévérance, notamment au moment de l’aube.Il a évoqué un hadith qudsi dans lequel Allah dit : « Ô fils d’Adam, si tu m’invoques et espères en moi l’exaucement, je te pardonnerai ce que tu as fait (…) même si tes péchés atteignent les cieux ». En rappelant ces paroles, l’Imam a voulu ouvrir une porte d’espérance à tous ceux qui, accablés par le poids de leurs fautes ou pris dans les tourments du quotidien, cherchent une issue.L’Imam n’a pas manqué d’interpeller aussi les hommes politiques. Il leur a rappelé la vanité du pouvoir terrestre et les a appelés à la crainte d’Allah. « Le pouvoir corrompt, et s’y accrocher mène souvent à la chute », a-t-il averti. Il leur a recommandé de favoriser le dialogue sincère, de mettre de côté les accusations infondées et d’œuvrer avec conscience pour le bien de la nation. Enfin, il a prié pour la paix et la fraternité dans le pays, implorant Allah d’apporter soulagement dans l’épreuve, sortie dans la difficulté et pardon pour chaque péché. Une conclusion vibrante, ponctuée d’invocations émouvantes : « Ô Allah ! Accorde-nous belle part ici-bas et aussi belle part dans l’au-delà, et protège-nous du châtiment de Feu. ».
Victorin FASSINOU
