Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en partenariat avec le gouvernement du Bénin, ont mené à Malanville, les lundi 8 et mardi 9 septembre 2025, une vaste opération d’assistance humanitaire au profit des déplacés internes et des familles hôtes de l’Alibori. C’était dans l’enceinte de l’arrondissement central de Malanville. Distribution de cash comme assistance alimentaire et nutritionnelle, kits de dignité, services de santé reproductifs et accompagnement psychosocial : une réponse intégrée qui place la dignité et le bien-être des bénéficiaires au cœur de l’action.
« Je remercie ces personnes qui ont pensé à nous. Que Dieu les bénisse et fasse qu’elles grandissent encore plus, pour qu’elles puissent continuer à nous aider. » Ces mots pleins de gratitude de Yaouza Djamila, mère de six enfants, traduisent le soulagement et l’espoir suscités par l’opération d’assistance humanitaire déployée à Malanville centre les 8 et 9 septembre 2025. Comme elle, de nombreuses familles déplacées ou hôtes voient dans ce soutien une véritable bouffée d’oxygène pour nourrir leurs enfants et améliorer leur quotidien. Pendant deux jours, la cour de l’arrondissement central de Malanville s’est transformée en un espace de solidarité et d’organisation. Sous la supervision des équipes du PAM et de l’UNFPA, les ménages vulnérables ont reçu des transferts monétaires directement sur place, afin de s’approvisionner sur les marchés locaux. Une stratégie pensée pour allier rapidité, dignité et dynamisme économique. Ce cash constitue avant tout une assistance alimentaire et nutritionnelle, destinée à renforcer la sécurité alimentaire des familles déplacées et de leurs hôtes. Avant le lancement, des consignes claires ont été données aux facilitateurs : « Traitez les bénéficiaires avec dignité. Pas d’écart de langage avec eux. Cette assistance n’est pas une faveur. C’est leur droit », a martelé Adolphe Ahodonougbo, chef antenne PAM à Kandi. Pour lui, cette action vise bien plus que la survie : il s’agit de renforcer la résilience des communautés affectées par l’insécurité. Aux côtés du PAM, Annick Bocovo, spécialiste des services intégrés en santé de reproduction à l’UNFPA, a insisté sur l’importance d’une approche globale : « Le kit de dignité permet de respecter la femme ou la fille déplacée qui, souvent, n’a pas de quoi assurer son hygiène mensuelle. Au-delà du matériel, c’est un symbole de considération et de respect. ». L’UNFPA a ainsi distribué 50 kits de dignité et mobilisé deux psychologues cliniciens pour un accompagnement psychosocial adapté, tout en renforçant les services de santé sexuelle et reproductive de proximité.
Des chiffres parlants pour Malanville et l’Alibori
À Malanville, 82 chefs de ménage, 283 femmes enceintes ou allaitantes et 205 enfants de 6 à 23 mois ont bénéficié de cette assistance. Chaque ménage déplacé a reçu 40 000 F CFA pour couvrir ses besoins alimentaires. Des allocations spécifiques ont complété ce dispositif : 12 000 F CFA pour les femmes enceintes et allaitantes, 2 700 F CFA par enfant de moins de deux ans, ainsi qu’une aide aux familles hôtes (16 000 F CFA pour les femmes et 4 000 F CFA pour leurs enfants). Ces transferts monétaires, conçus comme une aide alimentaire et nutritionnelle directe, permettent aux bénéficiaires d’acheter des produits frais et nutritifs sur les marchés locaux. À l’échelle du département de l’Alibori, les résultats sont impressionnants : 1 171 chefs de ménage, 3 329 femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que 2 225 enfants de 6 à 23 mois ont reçu une assistance humanitaire, couvrant cinq communes sur six. Les kits de dignité distribués comprenaient entre autres un demi-pagne, une serviette, une brosse à dents avec dentifrice, de l’aquatable pour purifier l’eau, des poudres pour le corps, des pommades et des pots de toilette.
Témoignages et perspectives
Au-delà des chiffres, ce sont les visages et les voix des bénéficiaires qui marquent cette opération. Yaouza Djamila, mère de six enfants, exprime sa reconnaissance : « Je remercie ces personnes qui ont pensé à nous. Que Dieu les bénisse et fasse qu’elles grandissent encore plus, pour qu’elles puissent continuer à nous aider. Nous avions des problèmes pour acheter les condiments et préparer la nourriture. Même si parfois on nous aide, cela ne suffit pas pour que les enfants mangent bien. Pour mon enfant, je vais lui acheter des yaourts, des fruits comme des bananes… Et pour moi-même, je vais commencer quelque chose pour que ça devienne un peu plus important. Je fais déjà un peu d’élevage à la maison, avec des poules, des porcs et des pigeons. Cet argent viendra renforcer cela. ». Mme Zeynabou Seidou, résidente de Gévaudan, raconte à son tour : « Ça va nous servir à nous nourrir et à nourrir les enfants. Pour manger, pour trouver la santé, puisque les enfants vont grandir. On a eu trop de problèmes d’alimentation… Les enfants n’avaient pas de lait, pas de fruits. Il faut qu’on trouve de bonnes choses à manger pour que les enfants aient la santé. On peut acheter des fruits, des viandes, du poisson, des tomates fraîches, des ananas, des pommes, des yaourts, du lait… Je les remercie énormément. Merci beaucoup de nous aider. Je suis très contente, vraiment. ». Une autre bénéficiaire insiste sur les besoins complémentaires : « Avec la somme obtenue, je vais acheter des aliments nutritifs pour moi et mes enfants. Mais si je devais demander quelque chose maintenant, je pourrais demander aussi des habits, en plus de la nourriture. ». Ces récits traduisent la portée de l’assistance : offrir non seulement de la nourriture, mais aussi de la dignité, de la santé et de l’espoir.
Objectifs assignés
À travers cette intervention conjointe, le PAM et l’UNFPA réaffirment leurs objectifs : répondre aux besoins immédiats des ménages déplacés et hôtes, améliorer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, protéger la santé des femmes et des enfants, mais aussi renforcer la résilience et la dignité des communautés face aux crises. Pour les deux agences onusiennes, cette assistance n’est pas une action ponctuelle, mais une étape dans la construction de solutions durables, où chaque bénéficiaire retrouve non seulement le nécessaire pour vivre, mais aussi l’espoir d’un avenir plus stable.
Victorin Fassinou