L’organisation humanitaire internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a présenté, le jeudi 27 novembre 2025 aux médias ses actions en cours au Bénin et ses perspectives pour 2026. L’organisation entend consolider la prise en charge des urgences dans le Nord et renforcer l’accès aux soins sexuels et reproductifs dans le Sud, tout en soutenant le système de santé national.
Médecins Sans Frontières (MSF) poursuit son engagement au Bénin pour appuyer le système de santé national dans les zones les plus vulnérables. C’est ce qu’ont présenté les conférenciers du jour : Aissami Abdou, Coordinateur des Opérations ; Angela Brucato, Coordinatrice Pays et Dr David Kidinda, Coordinateur médical. Selon leurs explications, dans le Nord notamment dans l’Atacora et l’Alibori, MSF met en œuvre un projet d’urgence dédié à la prise en charge des victimes de violences, au traitement du paludisme chez les enfants et les femmes enceintes, ainsi qu’à la lutte contre la malnutrition infantile. Les interventions couvrent Tanguiéta, Matéri et Cobly tout en renforçant les capacités des acteurs locaux face aux crises récurrentes. Au Sud, dans le Couffo, MSF appuie depuis 2022 la continuité des soins de santé sexuelle et reproductive. Les équipes assurent les consultations prénatales et postnatales, l’accouchement, l’accès à la contraception, la prise en charge des violences sexuelles et les soins d’avortement sécurisé. L’organisation mise aussi sur l’engagement communautaire en collaborant avec des femmes volontaires et des jeunes mobilisés pour la promotion de la santé. Pour l’année 2025, comme l’a détaillé Dr David Kidinda, MSF a soutenu près de 4 000 personnes déplacées à Tanongou et assuré des consultations médicales mobiles ayant permis 1 115 consultations gratuites. Plus de 20 000 personnes ont bénéficié des soins contre le paludisme, et 1 500 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge. Dans le Couffo, l’organisation a réalisé 12 500 consultations prénatales, 4 000 accouchements, 1 400 consultations postnatales, 1 900 consultations de contraception et 111 soins d’avortement sécurisé tout en accompagnant 50 survivantes de violences sexuelles. D’importants travaux d’amélioration des infrastructures sanitaires ont également été menés, notamment l’extension de la maternité de Klouékanmè et de son service de néonatologie ainsi que la réhabilitation des centres de santé de Djotto et Doko. Au cours de ce café de presse, Nahini Rogatien Mante, responsable communication a par ailleurs rappelé l’importance d’une communication proactive pour contrer les fakes news et la désinformation. Cette rencontre visait justement selon lui, à fournir une information fiable et complète aux médias.
Ambitions de l’organisation
Pour 2026, la Coordinatrice Pays, Angela Brucato a annoncé que MSF ambitionne de renforcer les capacités de prise en charge des urgences dans le Nord, notamment grâce à des formations en soins vitaux et à l’amélioration des compétences chirurgicales du personnel du ministère de la Santé. L’organisation prévoit également d’intensifier ses interventions face aux crises sanitaires et humanitaires dans l’Atacora et l’Alibori tout en améliorant la qualité des soins paludéens et nutritionnels grâce à une digitalisation accrue de la promotion de la santé. Dans le Couffo, les équipes poursuivront leurs efforts pour améliorer l’accès aux soins pour les survivantes de violences sexuelles, renforcer les services de planification familiale et consolider la qualité des soins sexuels et reproductifs dans les centres appuyés. Ce café de presse a réuni des professionnels des médias ainsi que des web-activistes venus s’informer des actions de l’organisation et des perspectives pour l’année 2026.
Victorin Fassinou
