La Galerie Zato ouvre ce 5 décembre 2025 l’exposition “Héritage. Mémoires en mouvement”, une nouvelle étape du projet itinérant Restitution… et après ?. Les artistes Nuits Balnéaires et Tobi Onabolu y explorent, sous le commissariat de Chéria Essieke, les liens complexes entre héritage, mémoire et transformation.
Cotonou accueille une exposition qui s’inscrit dans une dynamique culturelle majeure pour le continent. Avec “Héritage. Mémoires en mouvement”, New Afro et la Galerie Zato prolongent la réflexion initiée par Restitution… et après ?, projet né du besoin de décentrer le débat sur la restitution du patrimoine africain. L’enjeu : créer un espace où artistes, chercheurs et publics peuvent repenser les liens entre identité, transmission et avenir. Le choix du Bénin s’impose comme une évidence. Depuis la restitution historique de 26 artefacts par la France en 2022, le pays se trouve au cœur des discussions sur la reconquête culturelle. Cette exposition invite à dépasser la seule question des objets pour interroger les mémoires intangibles, les héritages invisibles, les récits qui se transmettent et se transforment. Deux artistes émergents y déploient des univers singuliers. Tobi Onabolu, artiste-cinéaste nigérian, développe The Constant Is Flux, une installation où le mouvement, la vibration et la dimension spirituelle de l’existence deviennent des clés de lecture du présent. Au centre de son œuvre, la vidéo Ojú-Inú, qui explore le “regard intérieur” face aux héritages, mêle archives coloniales et symboles contemporains comme le Ghana Must Go Bag. En dialogue, l’artiste visuel ivoirien Nuits Balnéaires présente un projet nourri par sa recherche sur les liens familiaux et transgénérationnels. Son installation, pensée comme un salon espace de récits, de gestes transmis et de silences fondateurs tisse des correspondances entre les intérieurs domestiques de Côte d’Ivoire et ceux de Porto-Novo. À travers cette mise en miroir, il interroge ce qui demeure lorsque les mémoires s’effacent : l’amour comme archive ultime. Sous le regard de la curatrice Chéria Essieke, l’exposition devient un terrain d’échanges et de résonances, où les œuvres questionnent les transformations culturelles et les multiples formes de survivance. Le vernissage, prévu ce vendredi 5 décembre à 19h à Interluxe, Codjéhoun, marque l’ouverture d’un temps fort artistique qui se poursuivra jusqu’au 17 janvier 2026.
Victorin Fassinou

