Les femmes de l’Association Vihoutou sont au cœur des équilibres familiaux, sanitaires et sociaux dans la localité de Do-Hongla arrondissement d’Aglogbè, commune d’Adjarra. Mobilisées autour de l’évolution des cantines scolaires dans l’Ecole Primaire Publique du village, elles ont désormais une formation et un soutien en matériels qui leurs permettent d’émerger dans la société. Aujourd’hui, elles inspirent plusieurs femmes des villages environnants ….
« Aujourd’hui, nous femmes de l’association Vihoutou sommes plus épanouies et très respectées depuis l’avènement des cantines scolaires dans notre localité ». Ce sont les témoignages de ces femmes qui mènent autour des cantines scolaires une panoplie d’activités génératrices de revenus. Les membres de Vihoutou, sont, pour la plus part, des femmes qui aident l’Ecole Primaire Publique de Do-Hongla dans le fonctionnement de sa cantine scolaire. De par son dynamisme et son organisation, ce regroupement a très vite attiré l’attention du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de ses Ong partenaires intervenants dans la mise en œuvre du programme des cantines scolaires. Elles ont bénéficié du PAM et de ses Ong partenaires, une série de formations. Entre autres, la bonne gestion de ses activités génératrices de revenus, les bonnes pratiques en matière d’hygiène et assainissement, la préparation de plusieurs mets nutritifs. Elles ont reçu également un important lot de matériels leur permettant de contribuer à leur épanouissement. Il s’agit des équipements de transformation du manioc en Atchèkè et d’un moulin à maïs. Ce don vient en appui au Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI). Ceci dans le cadre du Projet d’Appui en Equipement aux Ecoles Modèles (PAEEM). Un projet qui se fonde sur l’optimisation du dispositif des cantines scolaires en fournissant des repas nutritifs et à base de produits locaux aux écoliers et simultanément, le renforcement de l’autonomie des femmes par la formation professionnelle et l’accès à des équipements de transformation alimentaire. Outre la transformation du manioc qui est une activité principale, le regroupement Vihoutou est dans la dynamique de diversification de ses activités pour le plein épanouissement de ses membres. Elles fabriquent et vendent des amuse-gueules communément appelés « Atchomon » et les revendent en communauté.
Des femmes actives dans le fonctionnement des cantines scolaires
Ces différentes activités génèrent de sous pour ces femmes et font d’elles des femmes ayant plusieurs cordes à leur arc en termes d’activités génératrices de revenus. Pour la cause des enfants, comme le dit littéralement le nom du creuset, Vihoutou appuie la cantine de l’école Do-Hongla en gari. Depuis des années, l’école n’achète plus le » gari » pour accompagner le plat d’haricot servi aux enfants. Les membres sont très actifs dans le fonctionnement des cantines scolaires. Ces femmes appuient, non seulement la cuisine dans la cuisson des repas, mais aussi assurent l’entretien du jardin scolaire érigé dans l’école et qui fournissent des légumes à la cantine.
« Au sein du regroupement Vihoutou, une tontine se fait entre les membres. Ces sous sont utilisés dans un prêt de solidarité qu’elles ont développé entre elles. Cette activité financière génère des intérêts pour l’association. Les intérêts et les bénéfices des autres activités sont partagés équitablement aux membres », confie la la présidente Jeanne Houessou. Des informations confirmées par le Directeur de l’Epp Do-Hongla Anthèlme Adounkpe et quelques membres du comité de gestion de cantine de l’école. Le regroupement Vihoutou, à leurs dires, a trop d’impacts positifs sur les activités de la cantine et sur la communauté. Aujourd’hui, ces femmes inspirent d’autres et sont parties d’une vingtaine à près de 150 membres.
« Notre ambition est de grandir, d’évoluer pour que l’autonomisation des femmes de Do-Hongla et des villages environnants soient une réalité. Nous voulons contribuer à l’évolution de nos enfants et de notre communauté. […] ce groupe est là pour toujours et pour le bien de la femme … », rassure la présidente Houessou.
Victorin FASSINOU