L’Alliance Droits et Santé (ADS), avec le concours de CeRADIS ONG, LE BACAR et du Scoutisme Béninois, a organisé, le vendredi, un café-débat à l’hôtel Casa Cielo, consacré à la promotion d’une prise en charge complète et coordonnée des survivant.e.s de violences basées sur le genre (VBG). La rencontre a réuni acteurs institutionnels, spécialistes, défenseurs des droits humains et leaders communautaires, qui ont souligné la nécessité d’une approche intégrée combinant prévention, accompagnement psychosocial, assistance juridique et soutien communautaire.
Initié en 2013, le réseau Alliance Droits et Santé a pour objectif d’améliorer le statut et la santé des femmes et des filles d’Afrique de l’Ouest. L’Alliance regroupe 22 associations spécialisées ainsi que des mouvements de jeunes et de femmes, dont l’expertise porte sur les droits et la santé de la reproduction, la planification familiale et le genre. Le café-débat s’inscrit dans le cadre d’une campagne régionale menée par l’ADS dans six pays d’Afrique de l’Ouest, visant à sensibiliser le public et les décideurs sur les VBG et à renforcer la coordination des actions de prévention et de prise en charge. La campagne a notamment inclus la participation des délégations nationales au Forum citoyen de l’Union africaine à Malabo et s’appuie sur la convention de l’UA adoptée en février 2025 sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Au Bénin, le travail de terrain mené par la section nationale de l’Alliance – composée de CeRADIS ONG, LE BACAR et du Scoutisme béninois – a permis de combiner collecte de données, mobilisation artistique et sensibilisation communautaire. Ce type de rencontre constitue un espace convivial favorisant une parole libre, constructive et intergénérationnelle autour des VBG, tout en mobilisant les acteurs locaux dans la prévention et la réponse aux violences. L’utilisation de l’art, notamment à travers des peintures et expressions culturelles, a contribué à mettre en lumière des formes souvent invisibilisées de violences, comme la violence psychologique, et à promouvoir le changement des normes sociales. C’est à ce titre que cette rencontre a été organisée à l’hôtel CASA CIELO de Fidjrossé, Cotonou.
Des interventions pour sensibiliser et renforcer l’impact
Lors de l’ouverture du café-débat, le Secrétaire technique de l’ADS régional, Hien Landry, a salué la présence des autorités, notabilités et partenaires, rappelant que « influencer les décideurs publics pour placer la protection des femmes et des jeunes filles au cœur de leurs priorités » est au centre de l’action de l’Alliance. Il a également mis en avant l’importance de l’arsenal juridique national et des instruments internationaux, soulignant que « toute lutte sans base légale est vouée à l’échec ».Le Directeur exécutif de CeRADIS ONG, Nourou Adjabade, a rappelé que la lutte contre les VBG reste un défi majeur malgré les efforts déjà déployés et a insisté sur l’importance de données fiables et accessibles pour nourrir un plaidoyer efficace : « La lutte contre les VBG exige des données fiables et accessibles pour nourrir un plaidoyer réellement efficace ». Il a salué la contribution des médias, associations et institutions publiques dans la sensibilisation et l’accompagnement des survivant.e.s. Me Alexandrine Saizonou, présidente de l’Association des Femmes Avocates du Bénin, a appelé les ONG et associations à travailler avec cohérence, spécialisation et professionnalisme, rappelant que seule une solidarité réelle permettra d’obtenir des avancées durables. L’imam Abdoul Latif Ekounlabi, de la Mosquée Centrale Nouroudine située à Agori-Plateau, Abomey-Calavi, a quant à lui insisté sur le rôle des valeurs religieuses dans la prévention des violences, affirmant que l’islam proscrit toute domination ou violence au sein des familles et des communautés.
Vers une prise en charge intégrée et durable
Les panels organisés ont abordé des thématiques complémentaires, notamment « Les VBG vues par la religion » et la prise en charge juridique des VBG au Bénin, permettant d’identifier les leviers d’action pour renforcer la protection des survivant.e.s. Une capsule vidéo et un plaidoyer régional ont enrichi les débats, soulignant la nécessité d’une approche holistique intégrant les dimensions médicale, psychologique, juridique et sociale. À travers cette rencontre, l’ADS et ses partenaires réaffirment leur engagement à renforcer la prévention, le plaidoyer et la mise en œuvre de solutions concrètes, afin de créer un environnement sûr et propice à l’épanouissement des femmes et jeunes filles victimes de violences. L’Alliance Droits et Santé (ADS) est un réseau de 22 organisations ouest-africaines, engagé depuis 2013 dans la promotion des droits sexuels et reproductifs des adolescentes, jeunes et femmes, ainsi que dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Elle vise à renforcer la prévention, la prise en charge intégrée et le plaidoyer pour les survivant.e.s, en mobilisant les communautés, les institutions et les acteurs associatifs afin de garantir protection, soutien et autonomisation durables.
Victorin Fassinou

