Atelier national multi-acteurs à la Bourse du travail de Cotonou : Le CARES-Bénin pour un leadership syndical au service de l’action sociale et du développement inclusif

Le Comité de Recherche Syndicale du Bénin (CARES-Bénin) a organisé, le vendredi 6 décembre 2024, un atelier national multi-acteurs dédié à l’action syndicale et au développement inclusif. C’était à la Bourse du travail à Cotonou.

Cet événement s’inscrit dans le cadre des activités du comité, soutenu par des projets cofinancés par la Confédération Syndicale Internationale Afrique (CSI-Afrique), la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et son institut Belleville. L’objectif de cet atelier était de favoriser un dialogue constructif autour des enjeux sociaux et économiques affectant les travailleurs, notamment ceux du secteur informel, et de promouvoir un leadership syndical plus inclusif et relationnel.

Cette rencontre a permis de mettre en lumière les projets et réalisations du comité, tout en abordant des thématiques cruciales telles que la dégradation du pouvoir d’achat, la cherté de la vie, l’implication des syndicats dans l’élaboration du budget national et l’amélioration de la qualité des soins pour les travailleurs du secteur informel.
Le CARES-Bénin, en tant qu’anti-chambre de réflexion des cinq Centrales et Confédérations Syndicales du pays, s’investit pleinement dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens béninois. Lors de cet atelier, les participants ont eu l’occasion de découvrir les projets menés par le comité, ainsi que les actions concrètes réalisées pour faire face à des défis cruciaux.

Une des préoccupations majeures abordées fut la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs, exacerbée par la cherté de la vie. Le comité a mis l’accent sur l’importance d’une action syndicale forte pour défendre les intérêts économiques des travailleurs face à la hausse des prix des biens de consommation.

Autre sujet clé de l’atelier : l’implication des syndicats sectoriels dans l’élaboration du budget général de l’État. Le CARES-Bénin a souligné l’importance d’une prise en compte plus systématique des revendications syndicales lors des processus budgétaires, afin de garantir une meilleure allocation des ressources pour les travailleurs et leurs familles.

L’amélioration de la qualité des soins destinés aux acteurs de l’économie informelle, notamment à travers le volet ARCH (Assurance pour les Travailleurs de l’Économie Informelle), a également été un point majeur de réflexion. Le comité a ainsi proposé des pistes pour renforcer l’accès aux soins et à l’assurance maladie pour cette catégorie de travailleurs souvent laissée pour compte.

À travers cet atelier, le CARES-Bénin a réaffirmé son rôle fondamental dans la promotion d’une action syndicale inclusive, qui prône l’équité, la justice sociale et le développement durable. Le comité entend continuer à être un acteur de poids pour la défense des droits des travailleurs et le développement inclusif du pays.

Lors de l’atelier multi-acteurs organisé par le CARES-Bénin, Mme Claire Yehoume, représentante de la coordinatrice empêchée de l’organisation, a exprimé un accueil chaleureux et souligné l’importance de cet événement pour la nation. Devant une audience diversifiée comprenant des représentants des ministères, des membres des ONG, des syndicats et des partenaires techniques et financiers, Mme Yehoume a mis en avant le rôle crucial de la collaboration dans la résolution des défis sociaux, économiques et environnementaux du Bénin.

« Votre présence ici, en nombre et en diversité, témoigne de l’importance que vous accordez à la concertation et à la collaboration pour relever les défis qui touchent notre nation, » a-t-elle déclaré, affirmant que l’atelier était une occasion précieuse d’échanger des expériences et de renforcer les synergies entre les différents acteurs impliqués dans le développement du pays.

Le CARES-Bénin, selon Mme Yehoume, a toujours œuvré pour améliorer les conditions de vie des communautés vulnérables en s’associant avec les Centrales et Confédérations syndicales. Elle a souligné que les réalisations du comité sont le fruit d’un travail collectif et de partenariats solides, notamment avec la CSI Afrique, la CFDT, l’Institut Belleville, et les Secrétaires Généraux. « Nous sommes fiers de vous présenter les réalisations majeures de notre Comité, fruits d’un travail acharné, mais aussi d’une collaboration étroite, » a-t-elle ajouté.

L’intervenante a ensuite insisté sur l’importance de l’unité pour surmonter les défis actuels. « Nous savons que les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être relevés qu’ensemble, » a-t-elle affirmé, soulignant que l’atelier était une plateforme idéale pour renforcer les liens entre le secteur public et privé, les ONG et les syndicats, ainsi que les institutions nationales et internationales.

Mme Yehoume a conclu son allocution en exprimant la conviction que les discussions et les résolutions qui découleront de cet atelier ouvriront la voie à des projets concrets et transformateurs. Elle a remercié les participants et partenaires pour leur engagement et leur présence, soulignant que ces échanges étaient porteurs d’espoir pour un avenir prospère.

L’atelier s’est donc affirmé comme un moment clé pour stimuler les initiatives visant à améliorer le bien-être des populations béninoises, et renforcer les actions communes pour un Bénin plus prospère et solidaire.

Le Secrétaire général de la CGTB, Moudassirou Bachabi, a souligné la nécessité de développer l’expertise afin de faire progresser les actions syndicales et de transformer les initiatives en un véritable laboratoire pour l’avenir.
Lors de son intervention, Mme Clarisse Reine Fandy épouse Gnahoui, Secretaire générale de la Cspib, a salué la persévérance des membres de l’organisation face aux difficultés, permettant la tenue de l’événement. Elle a encouragé l’assemblée à porter une attention particulière aux présentations à venir pour formuler des recommandations constructives.
Le secrétaire général de la COSI-Bénin Codjo Hinlin a remercié les secrétaires généraux et confédéraux présents, soulignant la rareté de telles réunions. Il a plaidé pour un syndicalisme béninois plus scientifique, axé sur des échanges d’idées innovantes. Concernant le budget de l’État, il a remis en question les affirmations des ministres sur le financement du revêtement des AME, n’y voyant pas de prévision budgétaire, tout en espérant que cette question soit résolue.

Le Cares Bénin, un Modèle de Solidarité Syndicale et d’Unité d’Action

Anselme Amoussou, Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin et représentant des confédérations membres du Cares Bénin, a salué l’impact positif du Cares sur le syndicalisme béninois lors d’un atelier récent. Selon lui, le Cares est devenu un véritable laboratoire d’idées et un centre de formation, permettant aux syndicalistes de se former tout en participant activement à des actions stratégiques sur des questions telles que l’analyse budgétaire et la protection sociale.

Le Cares, a-t-il souligné, joue également un rôle clé dans la solidarité syndicale, en réunissant des syndicats parfois divisés et en les incitant à travailler ensemble. Il a rappelé que par le passé, les tensions entre secrétaires généraux de confédérations étaient fortes, mais que grâce aux activités du Cares, ces conflits ont pu être surmontés, favorisant ainsi une meilleure coopération.

Le modèle béninois est désormais cité en exemple à travers l’Afrique, notamment lors des réunions régionales du Cares. Toutefois, Amoussou a précisé que bien que le projet arrive à sa fin théorique, le Bénin doit continuer ses efforts pour maintenir ce laboratoire de réflexion syndicale. Il a insisté sur la nécessité de préserver le Cares, même sans le soutien des partenaires, car il constitue un outil crucial pour nourrir la stratégie syndicale face aux défis actuels, notamment ceux liés à la gouvernance du pays.

Il a également critiqué l’Assemblée nationale béninoise, qu’il juge inefficace et déconnectée des préoccupations sociales. Selon lui, le rôle des députés aurait dû être de permettre aux forces sociales de participer activement à l’élaboration du budget. Enfin, il a exhorté les syndicats à se renforcer par l’unité d’action pour faire face aux défis futurs.

V.F

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