Changer de mentalité pour bâtir l’Afrique : Le cri du cœur de l’imam Moutawakil Boukari Malik

Lors de son sermon du vendredi 29 août 2025, l’Éminence El Hadj Moutawakil Boukari Malik a exhorté les fidèles musulmans à la persévérance dans la prière, tout en attirant l’attention sur une question cruciale pour l’avenir du continent : la tendance des Africains à dévaloriser leurs propres produits au profit de l’importé. Un comportement qu’il considère comme un frein majeur au développement de l’Afrique.

C’est dans une atmosphère empreinte de recueillement et de ferveur spirituelle que l’imam El Hadj Moutawakil Boukari Malik a livré un sermon marqué par une double dimension : religieuse et sociale. Après avoir rappelé l’importance de la prière comme pilier central de la foi, le guide spirituel a souligné les effets néfastes du relâchement des croyants face à ce devoir religieux. Selon lui, délaisser la prière par paresse expose non seulement au péché, mais affaiblit également le cœur du musulman, le rendant vulnérable aux tentations. Citant des versets du Coran et des hadiths du Prophète Mohammed (SAW), l’imam a insisté sur la puissance de la prière en assemblée, véritable rempart contre les épreuves de la vie. « La prière est une source de force intérieure et un apaisement pour l’âme », a-t-il rappelé, exhortant les fidèles à la pratiquer avec sincérité et humilité. Mais au-delà de cette exhortation spirituelle, l’Éminence Boukari Malik a élargi son prêche à un enjeu sociétal qui, selon lui, compromet sérieusement le développement du continent africain. Il a dénoncé la mentalité qui pousse encore trop d’Africains à privilégier les produits importés au détriment de ceux fabriqués localement. « Comment l’Afrique peut-elle espérer atteindre l’autosuffisance et la prospérité si ses fils tournent le dos à ce qu’elle produit, pour courir vers ce qui vient de l’étranger ? », s’est interrogé le guide religieux. Pour lui, cette habitude traduit une forme de complexe qui mine l’économie africaine et empêche l’émergence d’une véritable fierté identitaire et économique. Il appelle donc à un « changement de paradigme » où chaque Africain s’engagerait à soutenir la production locale, à consommer les produits de son terroir et à valoriser le savoir-faire endogène. « C’est en développant ce réflexe que nous pourrons prétendre à un véritable paradis sur terre », a-t-il insisté. En clôturant son sermon, El Hadj Moutawakil Boukari Malik a formulé des prières pour la guidance des croyants, la protection contre les épreuves et le renforcement de la foi. Mais son message social résonne comme un appel pressant à la prise de conscience collective : pour bâtir une Afrique forte et prospère, il faut d’abord libérer les esprits des chaînes de la dépendance et du mépris de soi.

Victorin FASSINOU

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