Séminaire de formation/Ménopause et productivité : Cofesyb et Conasyb/Uita en croisade pour une meilleure prise en compte de la santé des travailleuses

Activité conjointement organisée par le Comité des Femmes Syndicalistes du Bénin (Cofesyb) et le Comité National des Syndicats du Bénin (Conasyb), le séminaire national qui s’est ouvert hier mardi 3 juin 2025 à Cotonou est prévu pour durer deux jours. Il permettra de mettre en lumière un sujet longtemps resté tabou dans le monde professionnel : la ménopause. Un enjeu de santé publique désormais porté par les syndicats affiliés à l’Uita, avec l’appui de l’Uita Afrique.

« Rendre les femmes visibles en santé et sécurité au travail : la ménopause, facteur à risques et de baisse de la productivité en milieu de travail », tel est le thème de ce séminaire de formation conjointement organisé par le Comité des Femmes Syndicalistes du Bénin (Cofesyb) et le Comité National des Syndicats du Bénin (Conasyb), tous deux affiliés à l’Uita. Le séminaire a réuni des femmes et des hommes venus de plusieurs organisations syndicales membres de l’Uita-Bénin. Lors de l’ouverture des travaux, Mme Nouratou Gambia, présidente du Cofesyb/Uita, a souligné combien la ménopause est encore perçue comme un sujet privé, alors qu’elle affecte significativement la productivité des travailleuses. « Rendre visibles les problématiques spécifiques aux femmes en matière de santé et sécurité au travail est une question de justice sociale », a-t-elle affirmé. Elle a insisté sur l’importance de sensibiliser les militantes et militants à cette réalité afin d’impulser des politiques adaptées. La ménopause, selon elle, est une étape naturelle qui, en raison du silence qui l’entoure, se transforme souvent en facteur de vulnérabilité professionnelle. « Le combat pour la reconnaissance de cette réalité dans le monde syndical est aussi un combat pour l’égalité », a-t-elle conclu. Pour Tossa F. Guillaume, coordonnateur national de l’uita-Bénin, cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du troisième pilier du programme 2023-2027 de l’Uita sur l’égalité. Il a salué la mobilisation des participants et exprimé ses remerciements au Secrétaire Régional pour le soutien financier qui a permis la tenue de cette activité. « Cette formation est la première de l’année, mais elle est surtout pionnière dans la manière d’aborder frontalement un sujet encore trop souvent ignoré : la visibilité des femmes en santé et sécurité au travail », a-t-il déclaré. Il a rappelé que la ménopause, au même titre que les menstruations, est une réalité biologique et sociale qui ne devrait plus être taboue en milieu professionnel. À ses yeux, « il faut construire des environnements de travail sans discrimination, favorables à l’expression du plein potentiel des femmes ». Il a exhorté les participants à s’impliquer activement dans les travaux afin de faire progresser cette lutte syndicale prioritaire. Des communications de fond ont enrichi les échanges. Les discussions ont mis en lumière une réalité ignorée : la ménopause, avec ses symptômes (fatigue, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, anxiété), impacte directement la performance au travail. Pourtant, peu d’entreprises offrent un accompagnement adapté. À l’issue des travaux, des engagements syndicaux ont été pris pour : visibiliser la ménopause comme enjeu syndical, mettre en place des mesures d’accompagnement et former les représentants syndicaux sur la santé des femmes. Ce séminaire marque une avancée importante dans l’intégration de la dimension genre dans l’action syndicale. « Ce séminaire nous rappelle que la santé des travailleuses est une question de justice sociale et de productivité. En rendant visibles ces enjeux, nous ouvrons la voie à un changement durable dans le monde du travail », a déclaré Tossa F. Guillaume, coordonnateur national de l’Uita-Bénin, sous les applaudissements nourris. Les objectifs du séminaire étaient de sensibiliser les syndicats sur l’importance de la ménopause en tant que facteur de risques en milieu professionnel, de renforcer les capacités des représentants syndicaux pour mieux défendre les travailleuses, de promouvoir l’intégration des problématiques de santé féminine dans les politiques de santé et sécurité au travail, et enfin d’encourager l’adoption de mesures concrètes d’accompagnement pour améliorer la qualité de vie et la productivité des femmes au travail.

Victorin FASSINOU

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