La salle de conférence des Tours administratives a accueilli, le jeudi 22 mai 2025, la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives (CNCNC) au titre de l’année. La réunion, présidée par le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, en présence de la Ministre du Travail Adidjatou Mathys, a permis d’aborder des sujets sensibles, notamment ceux relatifs au pouvoir d’achat et aux conditions de travail dans les secteurs public et privé.
Lors de la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives de 2025, les Centrales syndicales, dont la CSA-Bénin, ont exprimé de vives préoccupations. De l’ajustement du SMIG à la fiscalité jugée injuste, les syndicats exigent plus d’équité. Le point à travers le compte rendu de la CSA-Bénin. Selon le compte rendu détaillé produit par la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), cette rencontre a été marquée par des interventions fermes des représentants syndicaux. Dès l’ouverture de la session, les déclarations de protestation du Secrétaire général de la CSTB, Kassa Mampo, et celle conjointe de la CSA-Bénin et de la COSI-Bénin, lue par le camarade Michel Zohonkon, ont dénoncé la remise en cause des libertés syndicales, notamment la violation de la Convention 87 de l’OIT.
Revendications fortes dans le secteur privé
Parmi les points débattus pour le secteur privé, le réajustement des salaires consécutif au relèvement du SMIG figure en tête de liste. Après des discussions qualifiées de « contradictoires mais fructueuses », le Ministre d’État a chargé la Ministre du Travail de mettre en place un cadre de concertation pour formuler des propositions adéquates. Autre revendication essentielle : la formalisation des conventions collectives dans les entreprises. La CSA-Bénin et les autres Centrales pointent un déficit de cadre juridique dans plusieurs structures privées. Une commission tripartite regroupant gouvernement, patronat et syndicats devra être mise sur pied pour résoudre cet épineux problème. La demande de création d’un cadre de dialogue public-privé a également été entendue, avec un mandat confié à la Ministre de l’Industrie et du Commerce. Quant à la participation du secteur privé aux débats parlementaires sur la loi des Finances, le président de la commission a encouragé les syndicats à une anticipation stratégique, tout en suggérant un appui du PNUD pour renforcer leurs capacités. L’implication des partenaires sociaux dans la mise en œuvre des réformes, tout comme la relecture du décret N°2023-327 du 27 juin 2023 sur l’obligation d’Assurance Maladie, ont été jugées pertinentes. Les syndicats dénoncent l’iniquité d’un dispositif qui oblige les retraités du privé à financer eux-mêmes leur assurance, contrairement aux retraités du public. Enfin, le mécanisme de calcul de l’Impôt sur les Traitements et Salaires (ITS) a cristallisé les tensions. La suppression de l’abattement lié au nombre d’enfants à charge a été qualifiée de recul social. Les syndicats exigent une révision du dispositif.
Un second round attendu pour les préoccupations du secteur public
Initialement prévu à l’ordre du jour, l’examen des points relatifs au secteur public – notamment le reversement des AME, le sort des ACDPE, ou encore le paiement des 41 mois d’arriérés a été reporté à la seconde journée de la session, programmée pour le jeudi 29 mai 2025. La CSA-Bénin, à travers ses représentants Michel Zohonkon et Paulette Hangbè Djossa, présents aux débats, entend maintenir la pression. Elle réaffirme son attachement à un dialogue social sincère, équilibré et respectueux des droits fondamentaux des travailleurs.
Victorin Fassinou