Entretien avec Seïdou Moubarack, alias Almoubarack : « Mes neuf mois en résidence au Kulturforum Süd-Nord m’ont permis de donner plus de sens à mon art… »

Après neuf mois passés en résidence artistique au Kulturforum Süd-Nord, le jeune peintre et sculpteur béninois Seïdou Moubarack, alias Almoubarack, dresse le bilan d’une expérience marquée par la découverte, la recherche et l’expérimentation. Entre apprentissages, rencontres et inspiration, l’artiste revient sur son parcours, les rencontres qui l’ont marqué et les perspectives qu’il entrevoit pour l’avenir.

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Seïdou Moubarack : Je suis Seïdou Moubarack, alias Almoubarack. Je suis artiste plasticien et sculpteur. J’ai suivi une formation à l’Institut national des métiers d’archéologie et de la culture, où j’ai obtenu une licence en arts plastiques après trois années d’études. Mon parcours m’a permis de développer une approche personnelle de l’art, en expérimentant différents matériaux et techniques, et en me confrontant à diverses disciplines artistiques.

Vous avez passé neuf mois en résidence au Kulturforum Süd-Nord. Que retenez-vous de cette expérience ?

Cette résidence a été une étape décisive dans ma carrière. Elle m’a permis d’apprendre énormément, de sortir de mon cadre habituel et de travailler dans un environnement propice à la concentration, à l’expérimentation et à la réflexion.
J’ai découvert de nombreuses ressources, notamment à travers la bibliothèque du centre, qui m’a ouvert à différentes cultures africaines, européennes, américaines et amérindiennes. J’ai également étudié le travail de grands artistes tels qu’Andy Warhol et d’autres figures majeures, ce qui m’a aidé à comparer et à enrichir ma propre démarche artistique.
Grâce aux échanges avec Georges Adéagbo et le Dr Stephan Kohler, j’ai bénéficié de conseils précieux qui m’ont permis d’affiner ma pratique, de développer de nouvelles idées et de donner plus de sens à mon art. Ces échanges ont été autant de moments de réflexion et d’inspiration qui ont nourri mon travail quotidien.

Concrètement, qu’avez-vous gagné de plus important au cours de cette résidence ?

J’ai appris que l’art ne doit pas seulement être esthétique, mais qu’il doit aussi transmettre un message et provoquer une réflexion. J’ai beaucoup gagné en espérance et en confiance dans mon parcours. Le travail de récupération et d’assemblage m’a particulièrement marqué : transformer des objets considérés comme inutiles en œuvres porteuses de sens est devenu une source d’inspiration majeure.
Chaque étape de la résidence m’a permis de renforcer ma capacité à conceptualiser mes œuvres et à réfléchir à leur impact, tant sur le plan personnel que sur celui du public.

Votre résidence s’est achevée par une exposition. Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos créations présentées à cette occasion ?

Les œuvres exposées ont été réalisées à partir de matériaux de récupération tels que le carton, le bois et la toile. À travers elles, j’ai voulu exprimer mon intériorité, mon rapport au temps et l’intimité que j’ai pu développer dans ce centre, qui symbolise pour moi l’ouverture et la quête du savoir.
Le thème principal de l’exposition était « La porte et moi », mais j’ai encore d’autres pistes de recherche et de création que je n’ai pas encore exploitées. Ces projets restent vivants dans ma réflexion et je compte les poursuivre dans les années à venir.

Après cette étape, quels sont vos projets ? Votre collaboration avec le Kulturforum est-elle terminée ?

La fin de ma résidence ne signifie pas la fin de mon lien avec le Kulturforum. En tant qu’artiste, j’ai toujours besoin de lieux comme celui-ci pour continuer mes recherches, nourrir mon inspiration et approfondir mes connaissances. Je reste convaincu que le meilleur est encore à venir et que cette expérience a posé les bases de nouvelles explorations artistiques passionnantes.

Un dernier mot à l’endroit du Kulturforum et de vos encadreurs ?

Je tiens à remercier le Kulturforum pour son accueil et son engagement en faveur des jeunes artistes. C’est une initiative rare au Bénin et d’une importance capitale.
Je suis particulièrement reconnaissant au Dr Stephan Kohler, qui a beaucoup contribué à notre formation, et à Georges Adéagbo, qui est pour moi un mentor et un guide. Leur soutien, leur patience et leurs conseils ont été déterminants et m’ont permis de franchir une étape importante dans mon parcours artistique, me donnant confiance pour aller toujours plus loin.

Entretien réalisé avec Victorin Fassinou

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