Le Festival Lagunimages revient du 11 au 13 décembre 2025 pour sa 11ᵉ édition, avec un focus inédit sur la place des femmes dans le cinéma contemporain. Entre projections, ateliers professionnels et masterclass, l’événement, porté par Kate Mondoukpè Djiwan, entend renforcer la visibilité, la créativité et le leadership féminin dans l’audiovisuel africain. Dans cet entretien, la présidente de l’association, Kate Mondoukpè Djiwan, revient sur l’histoire de Lagunimages, sa mission, ainsi que sur les raisons du choix du thème retenu pour cette édition. Elle aborde également, entre autres, les particularités et nouveautés de cette édition, ainsi que l’impact que le comité d’organisation espère générer. Lire l’entretien.
Pouvez-vous nous parler de l’histoire de Lagunimages et de sa mission dans le paysage cinématographique béninois et africain ?
Créé en 2000 par la réalisatrice Monique Mbeka Phoba, le Festival Lagunimages s’est d’abord consacré au cinéma documentaire avant de s’ouvrir progressivement à tous les genres audiovisuels. L’objectif principal est de rendre les œuvres visibles et accessibles au grand public, tout en créant un espace d’échanges, de partage d’expériences, de formation et de collaboration entre professionnels du Bénin, d’Afrique et d’ailleurs. Le festival accompagne aussi la jeune génération de cinéastes afin de contribuer au développement durable de l’industrie audiovisuelle africaine.
Pourquoi avoir choisi le thème « Nouveaux récits, nouveaux regards : la femme dans le cinéma contemporain » pour cette 11ᵉ édition ? Et en quoi reflète-t-il les évolutions récentes du cinéma africain ?
Ce thème interroge la manière dont les femmes sont représentées aujourd’hui, à l’écran comme derrière la caméra. Il permet d’explorer la diversité des personnages féminins dans le cinéma émergent, les récits portés par des femmes et les nouveaux défis liés aux rapports entre tradition, modernité et réinvention des rôles.
Ce choix accompagne l’évolution du cinéma africain, qui donne une place croissante aux femmes, aussi bien dans la création que dans les prises de décision artistiques.
Quelles seront les particularités et les nouveautés qui distingueront cette édition des précédentes ?
L’édition 2025, prévue du 11 au 13 décembre, introduit plusieurs innovations, notamment des formations spécialisées autour du logiciel OutlookMovie, un outil complet pour la gestion de production : scénario, découpage, planification, feuilles d’appel et budget. Sa maîtrise renforce directement l’efficacité des participants sur le marché international. Nous lançons également la soirée “Cour Commune”, un concept pensé pour rapprocher les films béninois de leurs communautés en les projetant dans une cour commune, en plein cœur des quartiers.
Comment le festival favorise-t-il l’échange et la formation des jeunes cinéastes et professionnels du cinéma ?
Quatre ateliers de formation sont proposés : Assistanat à la réalisation sur OutlookMovie Abdou Sane Kambossa (Sénégal), Administration de production sur OutlookMovie Pierre Fagbohoun (Bénin) Montage de dossiers de séries TV Christiane Chabi Kao, Initiation au point caméra Marzit Togbossou et Rachelle Zinsou. Deux masterclass viennent compléter le programme, permettant aux jeunes créateurs d’échanger avec des professionnels expérimentés, de développer leur réseau et de consolider leurs projets.
Quels critères ont guidé le choix des films en compétition, ainsi que des intervenants pour les panels et masterclass ?
Nous avons retenu les films qui s’intègrent pleinement à la thématique de cette édition et qui proposent des représentations fortes, loin des clichés habituels. Une attention particulière a été portée aux œuvres réalisées ou produites par des femmes. Les intervenants ont été choisis pour leur expertise, leur influence et leur engagement en faveur de la valorisation des voix féminines au sein du cinéma africain. Leur présence vise à inspirer et à offrir un transfert de compétences concret aux professionnels en devenir.
Quel impact espérez-vous que cette édition aura sur la représentation des femmes et sur le cinéma africain en général ?
Nous souhaitons que cette 11ᵉ édition soit un véritable espace de fierté, de visibilité et d’encouragement pour les femmes du cinéma. Il est essentiel de reconnaître davantage leurs talents, leur créativité et leur leadership. Notre ambition dépasse la simple représentation, nous voulons contribuer à une transformation réelle en favorisant la présence des femmes à tous les niveaux production, réalisation, technique et instances décisionnelles. C’est ainsi que le cinéma africain pourra pleinement refléter la richesse, la diversité et la modernité qui l’animent.
Réalisé par Victorin Fassinou

