Pour sa 11e édition, le Festival Lagunimages a renforcé son rôle de plateforme incontournable de formation en offrant aux jeunes cinéastes et techniciens trois sessions spécialisées, axées sur la gestion de production, l’assistanat réalisation et le montage de dossiers de série. Ceci sur deux sites, à l’ISMA Fidjrossè et à Akpakpa à Cotonou, du 2 au 6 décembre 2025. Des apprentissages pratiques qui ouvrent de nouvelles perspectives aux professionnels du cinéma béninois.
Fidèle à sa vocation de bâtir une industrie cinématographique solide, le Festival Lagunimages a renouvelé cette année encore son engagement en faveur du renforcement des capacités. Depuis l’intégration de la section formation en 2007, près d’une centaine d’ateliers, master class et sessions pratiques ont permis d’outiller des générations de professionnels. Pour l’édition 2025, trois formations ciblées ont été programmées, dont deux se sont déroulées du 2 au 6 décembre à Cotonou et Akpakpa.
La gestion moderne de production
Le site de l’ISMA a accueilli deux groupes réunis autour d’un même outil devenu incontournable dans le cinéma africain : le logiciel Outlook Movies. Une première session a permis aux participants de s’initier à la gestion efficiente d’une production audiovisuelle. La seconde, plus technique, a renforcé les compétences des futurs directeurs de production et assistants réalisateurs à travers des modules pratiques sur la planification, le suivi budgétaire et l’organisation d’un plateau de tournage. Les exercices en situation réelle ont offert aux apprenants une compréhension approfondie du fonctionnement d’une production, depuis le dépouillement jusqu’à la préparation des feuilles de service.
Avoir des producteurs aptes à travailler avec A+ Bénin
La troisième formation, animée par la réalisatrice et productrice Christiane Chabi Kao, a rassemblé des producteurs de fiction disposant déjà d’un projet en développement. Cette session avait pour objectif d’apprendre aux participants à monter des dossiers professionnels solides pour le cinéma et l’audiovisuel, face au manque de producteurs locaux et à la difficulté pour les projets béninois d’être retenus par des diffuseurs tels que A+ Bénin, Canal+ ou TV5 Monde. Pendant une semaine, les participants ont travaillé sur six projets variés, chacun dans un univers différent, en développant leurs dossiers de manière pratique. La formation portait sur la structuration complète des dossiers : rédaction des éléments éditoriaux et artistiques, construction de budgets crédibles et préparation des pièces administratives nécessaires pour soumettre des projets compétitifs. Après la formation, un suivi continu est prévu, en ligne et en présentiel, pour finaliser les projets et les rendre « bankables » pour les financeurs. Tous les participants étaient déjà auteurs, certains étant également producteurs ou formateurs culturels. Le défi pour eux reste désormais de créer leur société de production et de soumettre leur premier dossier professionnel. Selon Christiane Chabi Kao, l’objectif de la formation a été pleinement atteint : clarifier les ambitions des participants, leur transmettre les compétences nécessaires pour monter des dossiers solides et les préparer à devenir des auteurs et producteurs capables de porter des projets compétitifs à l’échelle nationale et internationale.
Des sessions animées par des experts de haut niveau
Parmi les formateurs invités, deux professionnels ont particulièrement marqué cette édition. Pierre Fagbohoun, spécialiste en comptabilité de production, a initié les participants à la gestion budgétaire avec Outlook Movies, un outil qui simplifie le suivi des dépenses, l’ajustement des écarts et l’élaboration des bilans financiers. Abdou Sané Kambossa, premier assistant réalisateur sénégalais, a conduit une formation de six jours destinée à onze jeunes techniciens. Entre dépouillement, plan de travail et responsabilités d’un assistant réalisateur, il a levé le voile sur un métier central mais méconnu, qu’il qualifie de « colonne vertébrale de toute production ». Ces trois formations témoignent de la volonté du festival de hisser le cinéma béninois à un niveau d’exigence international. En offrant des outils concrets, des compétences opérationnelles et un accompagnement continu, Lagunimages poursuit son ambition : faire émerger une nouvelle génération de cinéastes, de producteurs et de techniciens capables de porter des œuvres solides et compétitives.
Témoignages
• Espoir Gbogbanou, assistant réalisateur
« Grâce à Lagunimages, nous avons suivi l’initiation à Outlook Movies, un outil essentiel pour préparer le dépouillement et les feuilles de service avant un tournage. Ce logiciel nous fait gagner du temps et facilite le travail de chaque département. »
• Mme Priscille Agbo, spécialité administration et comptabilité
« Cette formation nous a permis de comprendre comment gérer efficacement la comptabilité d’un projet. Je remercie Lagunimages pour cette initiative qui doit se poursuivre pour aider d’autres jeunes cinéastes. »
• Angelo Orekan, auteur et scénariste
« Avec l’expertise de Christiane Chabi Kao, nous avons appris à monter un dossier de série solide. C’était nécessaire, car beaucoup d’auteurs construisent mal leurs dossiers. Cette formation aura un impact réel sur l’audiovisuel béninois. »
• Fleur Hessou, participante montage de dossier de série
« Avant la formation, mon projet n’était pas clair. Aujourd’hui, je peux le structurer et le présenter à une chaîne comme A+. C’est une belle initiative qui fera naître de futures grandes œuvres béninoises. »
Victorin Fassinou

