Les travaux de l’atelier de capitalisation des pratiques et des expériences de trois projets appuyés par l’Institut Belleville (IB), de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal, se déroulent depuis le lundi 7 octobre 2024 à Cotonou. A la Bourse du travail, cette rencontre est prévue pour durer trois jours.
Permettre aux acteurs de renforcer leurs capacités et de partager leurs connaissances avec d’autres. Tel est l’objectif que vise cet atelier d’échange avec les Projets d’accompagnement des travailleurs et travailleuses de l’économie informelle en Afrique de l’Ouest soutenus par l’Institut Belleville (IB), de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) au Bénin, au Burkina Faso et au Sénégal. En effet, l’Institut Belleville soutient dans ces pays trois projets visant à accompagner des travailleuses et travailleurs de l’économie informelle pour améliorer leurs conditions de travail et mieux défendre leurs droits en Afrique de l’Ouest. Ces trois projets portent sur: « Le soutien à deux coopératives de femmes transformatrices de produits halieutiques à Yenne et Mbao au Sénégal (ONG Alphadev avec le soutien également du BIT Dakar) ». « L’autonomisation socio-professionnelle de femmes transformatrices de produits agroalimentaires à Banfora, au Burkina Faso (CSB-Confédération Syndicale Burkinabe) » et « Le renforcement de capacités de travailleuses et travailleurs maraichers affiliés au syndicat national des maraichers du Bénin (Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin CSA-Bénin) ». L’atelier de Cotonou a réuni les représentants de tous les pays et projets. Au cours des travaux, chaque pays aura à présenter ses activités en mettant l’accent sur les avancées opérées, les difficultés rencontrées et les perspectives. Après, la question de la capitalisation sera engagée entre présentations, travaux de groupes et séances plénières. Lors des travaux, chaque projet sera amené à produire l’armature d’une fiche synthèse reflétant les grands axes de son action et mettant en exergue une thématique spécifique faisant l’objet de la capitalisation des expériences et des pratiques. Dans son intervention, la Déléguée générale de l’Institut Belleville Elodie AÏSSI a précisé que ces trois projets comportent une dimension d’accompagnement multidimensionnel des groupes concernés qui se traduit par la mise en œuvre de différents types d’activités (formations professionnelles, formations sur la santé sécurité au travail, sensibilisations sur la protection sociale et actions en vue de favoriser l’accès à la protection sociale des travailleurs-euses concernées, formations sur le syndicalisme, formations sur l’organisation en coopératives, etc.). Pour l’IB, dira Mme Aïssi, il est important de réaliser une démarche de capitalisation des expériences et pratiques de chacun de ces projets afin d’identifier les processus qui ont permis aux différents projets d’atteindre des résultats concrets en termes d’amélioration des conditions de travail et d’accès aux droits /défense des droits des travailleurs-euses concernés. Cette démarche collective, poursuit-elle, entend permettre aux acteurs de renforcer leurs capacités et de partager leurs connaissances avec d’autres. Elle a pour finir, rappelé la vision de l’IB et ses attentes pour cet atelier.
Ils ont dit
Elodie AÏSSI Déléguée générale de l’Institut Belleville :
«… Il y a des instances pour voir par rapport ce qui a été fait. …Si cela sent pertinent, on peut décider de continuer l’appui et l’accompagnement ».
« Cette rencontre est un atelier de partage d’expériences et de capitalisation par rapport à des projets d’accompagnement des travailleurs et des travailleuses qui évoluent dans l’économie informelle…. L’économie informelle est un sujet important dans la mesure où par rapport à nos partenaires de l’Institut Belleville, la plupart de nos partenaires évoluent dans les pays où la majorité des travailleurs sont dans l’économie informelle. Du coup, il y a certains projets qui sont proposés par ces partenaires pour accompagner ces travailleurs et on trouve que c’est intéressant , à un moment par rapport aux différentes expériences qu’ils ont eu, qu’ils puissent se mettre ensemble autour de la table pour voir ce qui a été fait, ce qui a fonctionné et ce qui a moins fonctionné et qu’on puisse tous ensemble tiré des apprentissages par rapport à tout ce qui a été fait et voir comment s’inspirer mutuellement. Par rapport à la suite, en sortant de cet atelier on va avoir un rapport de l’atelier, on va faire des fiches par pays et une fiche transversale pour voir un peu ce qui ressort de ce partage d’expériences. De toutes les façons, l’Institut Belleville fonctionne continuellement. Année par année on peut être amené à soutenir différents projets. Il y a des instances pour voir par rapport ce qui a été fait. Quelles sont les suites qui sont proposées par des partenaires. Si cela sent pertinent, on peut décider de continuer l’appui et l’accompagnement. »
Elodie AÏSSI
Traoré Sakinatou, Gestionnaire du Fonds de solidarité syndicale de la Confédération syndicale burkinabè
« Je souhaiterais acquérir de nouvelles expériences à la suite de la rencontre » :
« …Mes attentes à la fin de cet atelier de capitalisation, c’est d’acquérir de nouvelles expériences à la suite de la rencontre. J’ai vu qu’il y a le Bénin, le Sénégal qui font partie des participants. J’aimerais bien connaitre ce que eux, ils ont fait pour pouvoir tirer beaucoup de profits pour aller le reproduire chez moi au Burkina-Faso. J’aimerais que les difficultés que nous rencontrons actuellement chez nous au Burkina- Faso dans la mise en œuvre de ce projet soient prises en compte et traitées par l’Institut Belleville »
Andilath Hounkponou
Secrétaire administrative du Syndicat national des maraichers du Bénin
« Nous voulons tirer des expériences du Burkina-Faso …pour transformer nos légumes en légumes précuites …» :
« ..Je remercie l’Institut Belleville pour l’initiative prise. Pour mes attentes au terme de cet atelier, j’aimerais avoir de nouvelles connaissances afin d’améliorer ma production personnelle et celle de mon syndicat. Je veux bien tirer beaucoup d’expériences des autres pays participants à l’atelier. Au niveau du maraichage bio que nous faisons au Bénin, nous nous sommes focalisés sur la production au cours des présentations. Le Burkina-Faso a présenté un projet de transformation agroalimentaire. De cette présentation, je me suis dite, si on produit et qu’on n’arrive pas à tout vendre, nous pouvons prendre nos produits et les transformer en légumes précuites afin de les conserver sur une longue durée »
Yaye Coumba Seck, Présidente de la coopérative des femmes transformatrices de produits de Mbao
« L’atelier nous permet d’apprendre du Bénin et du Burkina Faso »
« Dans le projet, nous avons fait beaucoup d’activités. Toutes les activités sont des activités phares pour nous. Ce qui nous a beaucoup plu, c’est la formation sur la sécurité et santé en milieu de travail. Cette activité nous a permis d’avoir un changement de comportements. Il y avait beaucoup de choses qu’on ne respectait pas, tel que les heures de pause, les heures de manger…cet atelier de capitalisation est utile pour nous. Nous apprenons beaucoup de la rencontre. Nous nous savons ce que nous faisons au Sénégal. L’atelier nous permet d’apprendre du Bénin (maraichers du Bénin) , et du Burkina Faso (femmes transformatrices du Burkina Faso ) ».
Mame Saye Seck
Responsable du projet développé par l’Institut de Belleville au Sénégal
« …Echanger de bonnes pratiques est …important et primordiale et cela peut aider …à la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle » :
« …Cet atelier est crucial parce que il fallait qu’entre actrices de l’économie informelle que ces femmes puissent se parler, échanger leurs expériences, apprendre des unes des autres, essayer de voir qu’est qui peut être transposé sur un autre territoire. Cela va permettre autre de modéliser certaines bonnes pratiques et aussi de les porter à la connaissance des autres syndicats par seulement au niveau de la Confédération des syndicats, au niveau de la Csi-Afrique même au niveau du BIT. Nous avons eu une expérience qui a été modélisée et qui est en train d’être dupliqué ailleurs. Je pense que la capitalisation, elle est très importante. Et c’est quelque chose qui d’ailleurs devrait institutionnalisée des projets.
Le secteur de l’économie informel est confronté à beaucoup de déficits et les gens ont beaucoup besoin d’apprendre des uns et des autres. Une expérience qui a réussi au Burkina Faso, on peut essayer de la dupliquer au niveau du Sénégal et vice-versa…La capitalisation et la dissémination des bonnes pratiques, dans le secteur de l’économie informel, le monde syndical en a besoin. …Cela peut aider les syndicats à sortir de l’informalité et de passer à la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle »
Victorin Fassinou