À l’occasion de la Journée de la réunification des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, des régions de Zaporojié et de Kherson avec la Russie célébrée chaque 30 septembre, l’Ambassadeur de Russie au Bénin et au Togo, S.E.M. Igor Evdokimov, dans une interview, revient sur la situation dans les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporojie et Kherson, rattachées à la Fédération de Russie depuis 2022. Dans cet entretien, il évoque les avancées sociales et humanitaires, dénonce les frappes ukrainiennes contre les infrastructures civiles et expose les conditions posées par Moscou pour un règlement durable de la crise. Lire l’entretien.
Quel bilan faites-vous de la situation humanitaire et sociale dans les nouvelles régions rattachées à la Fédération de Russie le 30 septembre 2022?
Le bilan humain et social dans les nouvelles régions de la Fédération de Russie est à la fois celui de l’espoir et de l’épreuve. L’espoir, parce que pour la première fois depuis des années, les habitants de Donetsk, Lougansk, Zaporojie et Kherson bénéficient d’un système social unifié : pensions, salaires du secteur public, accès aux soins et à l’éducation. La Russie a entrepris la restauration d’hôpitaux, la réouverture d’écoles et le versement régulier des prestations sociales autant de mesures qui ancrent ces territoires dans la vie normale, malgré un héritage de destruction et d’abandon.
Mais cette normalisation est constamment sabotée par les frappes de Kiev, qui ciblent délibérément les infrastructures civiles. Couper l’électricité, détruire des hôpitaux, frapper des écoles ou des marchés, voilà la « contribution » du régime ukrainien au quotidien des habitants. Ces attaques ne relèvent pas d’une logique militaire, elles relèvent d’une logique punitive : faire payer aux populations locales leur choix souverain d’avoir rejoint la Russie.
Comment pouvez commenter les actions des autorités ukrainiennes ?
Ce que nous voyons aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une guerre terroriste menée par le régime de Kiev contre des civils. Les frappes quotidiennes sur Donetsk, Lougansk, Zaporojie et Kherson visent délibérément des quartiers résidentiels, des écoles, des hôpitaux, des marchés. Ce ne sont pas des « erreurs » ou des « dommages collatéraux », mais une stratégie consciente pour semer la peur et punir des populations qui ont fait un choix démocratique : rejoindre la Russie. Derrière ces crimes, il y a non seulement le régime de Zelensky, mais aussi ses parrains occidentaux. Ils fournissent les armes, le renseignement, la logistique, et ferment les yeux sur l’utilisation de missiles et de drones contre des villes pacifiques. Autrement dit, ce ne sont pas seulement les mains de Kiev qui sont tachées de sang, mais aussi celles de « l’Occident collectif ». La Russie ne laissera pas ces crimes impunis. Toutes les attaques contre nos citoyens renforcent notre détermination à aller jusqu’au bout de la mission de démilitarisation et de dénazification du régime de Kiev. Nous avons les moyens militaires et politiques pour protéger notre peuple, et nous les utiliserons. Ceux qui espèrent affaiblir la Russie en frappant ses régions doivent comprendre une chose simple: chaque coup porté à nos citoyens rapproche la fin de ce régime criminel.
Quel est l’effet concret de ces attaques sur la reconstruction et sur la vie économique?
L’effet concret des frappes ukrainiennes est double : d’un côté, elles ralentissent la reconstruction matérielle, de l’autre, elles visent à briser la volonté des habitants. Quand des centrales électriques, des infrastructures hydrauliques ou des entrepôts alimentaires sont délibérément détruits, ce n’est pas seulement un chantier qu’on retarde, c’est la vie quotidienne de centaines de milliers de familles qu’on fragilise. Les hôpitaux fonctionnent sous pression, les écoles doivent être évacuées, les entreprises locales voient leurs chaînes logistiques coupées. Il faut appeler les choses par leur nom : il s’agit d’un terrorisme économique et social. Kiev tente de rendre la vie insupportable pour dissuader les populations de rester fidèles à leur choix d’intégration à la Russie. Et ce régime n’agit pas seul les armes, la formation, le ciblage sont fournis par ses sponsors occidentaux. Ceux qui prétendent « aider l’Ukraine » savent parfaitement que leurs missiles ne frappent pas des bases militaires, mais des marchés, des réseaux d’eau potable et des usines civiles.
Pourtant, chaque attaque obtient l’effet inverse de celui recherché : elle renforce la détermination de l’État russe à investir davantage, à reconstruire plus vite et à protéger plus fermement ses citoyens. L’économie de ces régions sera non seulement restaurée, mais modernisée, et cela en dépit du sabotage méthodique orchestré par Kiev et ses parrains. La Russie ne se laissera pas dicter sa politique par des méthodes de terreur.
Quelles sont aujourd’hui les exigences russes pour un « règlement définitif » de la crise ukrainienne?
La ligne est claire et inchangée: un règlement durable exige la neutralisation des menaces à la sécurité russe et la mise hors d’état de nuire des instruments qui permettent ces agressions. Concrètement, cela implique l’arrêt irrévocable de l’élargissement militaire adverse, la cessation des livraisons d’armement létal aux forces de Kiev et des garanties écrites qui excluent l’adhésion de l’Ukraine à des blocs militaires hostiles. Telles sont les conditions évoquées par le Président Vladimir Poutine et réitérées par notre diplomatie comme fondement d’une paix fiable. En outre, nous exigeons la reconnaissance juridique des nouvelles réalités territoriales et des garanties de non-ingérence: sans sécurité juridique et sans garanties tangibles, toute «paix» restera fragile et menacée par les mêmes cycles de violence. Enfin, la Russie propose des mécanismes de contrôle et des formats de garanties internationaux dans lesquels notre participation est indispensable. Nous ne négocierons pas la sécurité de notre peuple et de nos territoires: la paix réelle passera par des engagements écrits, vérifiables et contraignants et par l’arrêt de la politique occidentale qui alimente la guerre.
Transcrit par Victorin FASSINOU