À l’hôtel Azalaï de Cotonou, une trentaine de jeunes béninois participent du lundi 14 au mercredi 16 juillet 2025 à un atelier intensif sur la citoyenneté active organisé par la Fondation Konrad Adenauer (KAS). Cette formation, portée par le Programme régional pour le Dialogue Politique en Afrique de l’Ouest, vise à renforcer l’implication des jeunes dans la gouvernance locale et à promouvoir une culture démocratique participative.
Former des jeunes citoyens capables de comprendre les institutions, d’agir pour l’intérêt général et de devenir des relais d’engagement civique : tel est l’objectif poursuivi par la Fondation Konrad Adenauer (KAS) avec le lancement, du 14 au 16 juillet 2025, d’un atelier d’éducation civique à Cotonou. À travers son Programme régional pour le Dialogue Politique en Afrique de l’Ouest (PDWA), la fondation vise à renforcer les capacités des jeunes âgés de 18 à 35 ans, à stimuler leur leadership éthique et à favoriser la mise en œuvre de projets citoyens locaux. Dans un contexte marqué par une faible participation citoyenne des jeunes et une méconnaissance persistante des institutions, cette initiative s’inscrit dans une dynamique de promotion de la démocratie participative. Durant trois jours, une trentaine de jeunes venus de différentes localités du Bénin ont été réunis pour des sessions intensives mêlant communications, ateliers participatifs et simulations concrètes.
L’ouverture de la session a été marquée par des interventions fortes. Anastasia Rentzing, coordinatrice du programme régional PDWA, prenant la parole au nom de Dr Stefanie Brinkel, représentante résidente de la KAS en Afrique de l’Ouest, a souligné l’importance stratégique de cette formation : « La formation des jeunes à la citoyenneté active est un pilier fondamental pour une société démocratique, inclusive et durable. La Konrad Adenauer Stiftung s’engage depuis plusieurs décennies à promouvoir une participation citoyenne éclairée, un dialogue politique constructif et la culture de la responsabilité publique. ». Elle a exhorté les participants à s’impliquer pleinement et à devenir des catalyseurs d’engagement dans leurs milieux respectifs.Moritz Junginger, chef de mission adjoint à l’Ambassade d’Allemagne au Bénin, a pour sa part salué l’initiative, en la qualifiant d’alignée avec les priorités de la coopération allemande :« Face à la polarisation politique, à la désinformation ou à la méfiance envers les institutions, l’éducation civique est un levier essentiel pour bâtir une démocratie forte et résiliente. Les jeunes représentent plus de la moitié de la population béninoise : leur implication n’est pas une option, mais une nécessité. ». Il a réaffirmé le soutien de son pays à toute action en faveur du dialogue démocratique, des droits humains et du leadership responsable.
Des jeunes formés pour devenir des acteurs du changement
Le contenu de la formation a été réparti sur trois journées thématiques. Le premier jour, les participants ont été introduits aux fondamentaux de la citoyenneté à travers les communications de Sylvain Zinsou sur les droits et devoirs du citoyen, et de Alain Gnansounou sur le fonctionnement des institutions démocratiques, locales et nationales. Un exercice de simulation d’une séance de conseil municipal participatif a permis de mettre en pratique les notions abordées.La deuxième journée a porté sur les leviers de gouvernance partagée et de redevabilité. Valérie Mitokpè a ouvert les débats avec une communication sur le leadership éthique et le rôle du citoyen dans la gouvernance locale, suivie de Rahmeg Gandaho, qui a détaillé les mécanismes de contrôle citoyen et l’importance de la redevabilité. Les jeunes ont ensuite pris part à un atelier interactif de simulation autour d’un projet communautaire.La troisième journée a permis d’aller plus loin, en s’attaquant à la formulation concrète de projets. Abdel Jawed Adéchina Bouraïma a présenté une communication sur l’analyse citoyenne des politiques publiques. Puis les participants ont été répartis en groupes pour identifier des problématiques locales à fort enjeu citoyen. Ils ont ensuite élaboré des plans d’action participatifs, présentés en plénière en fin de journée. Au-delà des exposés, l’atelier a permis de créer un espace de dialogue et d’expérimentation pour les jeunes engagés. Les interventions ont nourri leur réflexion sur la manière de s’impliquer activement dans leurs communautés et d’incarner un leadership de proximité, éthique et responsable. Rappelons que cet atelier n’est qu’une étape dans un processus plus large. Le programme prévoit un accompagnement des participants dans la mise en œuvre de projets citoyens locaux, ainsi qu’une rencontre de capitalisation à venir. Il s’agit, pour la KAS, de favoriser l’émergence d’une jeunesse actrice du changement, consciente de ses droits et devoirs, et engagée pour l’intérêt général dans une démocratie vivante.
Victorin FASSINOU
