La joie et le soulagement étaient visibles le mercredi 10 septembre 2025, au siège de la Croix-Rouge béninoise à Tanguiéta. Les familles d’accueil des personnes déplacées à la suite des incidents sécuritaires à Tanongou ont exprimé leur reconnaissance après avoir bénéficié d’une assistance alimentaire. Elles ont reçu des transferts monétaires distribués par le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF, venus en appui au gouvernement du Bénin pour soulager leurs charges.
« On ne peut pas voir des gens souffrir et ne pas leur porter assistance », confie avec émotion Irotori Ange, instituteur à la retraite, qui héberge depuis juin plusieurs déplacés de Tanongou. Comme lui, de nombreux bénéficiaires n’ont pas caché leur joie, voyant dans cette aide un souffle d’espoir dans leur quotidien difficile. La distribution a eu lieu dans l’enceinte de la Croix-Rouge béninoise, partenaire de mise en œuvre du PAM sur les opérations d’urgence dans l’Atacora. L’organisation a assuré la mobilisation des bénéficiaires et la coordination logistique, tandis que le PAM et l’UNICEF ont veillé au bon déroulement des transferts. Chaque ménage a reçu 30 000 francs CFA, une aide destinée à couvrir les besoins essentiels, alimentaires comme non alimentaires. « Cette assistance vise à soulager un tant soit peu les familles d’accueil et leur permettre de faire face à leurs charges quotidiennes », a expliqué Olympe Kouagou, chef de bureau du PAM dans l’Atacora. Les déplacés internes, contraints de quitter leurs foyers à cause de l’insécurité, se retrouvent souvent sans ressources ni moyens de subsistance. Leur arrivée dans les familles d’accueil alourdit les charges quotidiennes de celles-ci, déjà confrontées à des conditions de vie difficiles. L’assistance financière du PAM et de l’UNICEF devient alors indispensable pour couvrir les besoins alimentaires.
L’approche conjointe PAM-UNICEF
Pour Naïdé Dimanche, consultant international en transferts monétaires à l’UNICEF Bénin, cette réponse conjointe est adaptée à la situation : « L’intervention en transfert monétaire répond de façon très efficace aux besoins des ménages, leur permettant d’accéder à la nourriture, aux besoins primaires et d’assurer une autonomie dans la gestion financière. » Il a également salué la mobilisation des bénéficiaires et le rôle clé de la Croix-Rouge, qu’il qualifie de « partie prenante essentielle dans la sensibilisation et l’accompagnement ». L’objectif de cette action dépasse l’aide immédiate. En soutenant à la fois les déplacés et les familles hôtes, le PAM et l’UNICEF entendent renforcer la résilience communautaire. « Les familles d’accueil, qui avaient déjà leurs propres charges, voient leur quotidien alourdi. C’est pour cette raison que nous avons décidé de leur apporter aussi une aide », souligne encore Olympe Kouagou.
Des témoignages poignants
Dans les villages de Tanguiéta, de nombreux récits traduisent la portée humaine de l’opération. À Porka, Sagui Clémence raconte avoir accueilli une dizaine de déplacés : « Même pour manger, c’était difficile. Mais on s’est débrouillés. » Grâce à l’assistance reçue, elle envisage de lancer un petit commerce et de préparer la rentrée scolaire de ses enfants. À Gorobani, Sotima Hortense Douce, vendeuse et mère de famille, se dit profondément soulagée : « Quand, à notre grande surprise, le PAM et l’UNICEF sont venus, cela nous a beaucoup soulagés. Nous les remercions beaucoup. Que Dieu leur donne la santé pour continuer à aider les gens. » Au-delà du soulagement immédiat, cette opération vise à renforcer la résilience des communautés locales, réduire la vulnérabilité des ménages affectés par les déplacements et promouvoir une meilleure cohésion sociale entre familles hôtes et déplacées. Elle s’inscrit dans une dynamique d’accompagnement durable afin que chaque famille puisse retrouver son autonomie et sa dignité.
Victorin Fassinou
