La Galerie ZATO, à Cotonou, accueille du 1er au 31 mai 2025 l’exposition collective « Les Grandes Mains ». À travers les œuvres de quatre artistes béninois, ce rendez-vous artistique rend hommage aux travailleurs de l’ombre, ces artisans silencieux du progrès, rarement sous les projecteurs. Un vernissage fort en symboles, tenu le jeudi 08 mai 2025, a marqué le lancement de cette célébration visuelle du travail et de la dignité.
C’est dans l’élégant espace d’Interluxe, à Cadjèhoun, que la Galerie ZATO a donné le coup d’envoi de l’exposition « Les Grandes Mains », en présence d’un parterre d’invités parmi lesquels des personnalités politiques, des acteurs culturels et des militants syndicaux. Parrain de l’événement, M. Noël Chadaré, professeur de lettres et ex-secrétaire général de la COSI-Bénin, a souligné avec émotion la portée symbolique de cette initiative artistique : « Ce sont ces mains invisibles qui soutiennent le visible, l’extraordinaire », a-t-il rappelé, saluant « la force et la dignité de tous ceux qui, par leur travail, construisent un monde meilleur ».
Les artistes Rosaire Degbokin, Didier Donvide, Émanuèle Dovonou et Rigobert Mankou, tous plasticiens de talent, ont uni leurs visions et leurs techniques pour faire vibrer cette ode visuelle au labeur humain. Peintures et sculptures dialoguent dans une diversité de formes et de matières, incarnant les gestes du quotidien : mains calleuses, gestes précis, regards fiers. L’exposition explore avec sensibilité l’esthétique du travail manuel, souvent relégué à l’arrière-plan dans les discours modernes.
Une esthétique de la résilience
Loin d’être une simple évocation du 1er mai, l’exposition s’inscrit dans une dynamique de revalorisation du travailleur comme figure de force et de création. Les œuvres présentées racontent des histoires de courage silencieux, de transmission, de ténacité. Elles mettent en lumière « ces petites mains laborieuses » qui, dans l’ombre, bâtissent les fondements d’une société résiliente.
Le choix du thème « Les Grandes Mains » n’est pas anodin : il renverse la perspective en magnifiant ce qui est souvent perçu comme anodin. Le geste quotidien devient geste artistique. Et c’est cette force poétique qui traverse toute l’exposition, portée par des artistes eux-mêmes conscients de leur rôle dans le façonnement de la mémoire collective. Le mois de mai, mois du travail, trouve ainsi en cette exposition une résonance artistique profonde. Le public est invité à une double contemplation : celle des œuvres d’art, mais aussi celle de la valeur humaine incarnée dans chaque coup de pinceau, chaque modelage, chaque trace laissée par la main de l’artiste. « Les Grandes Mains » est bien plus qu’une exposition : c’est un hommage vibrant, une reconnaissance méritée, un cri silencieux pour toutes celles et ceux qui, par leurs mains, changent le monde.
Victorin FASSINOU
