Rentabilité et dialogue social La FESTRABANK–CSA BÉNIN pour une convention révisée, prône la performance et la justice sociale Elle relance le débat à travers un déjeuner syndical à Cotonou

La Fédération des syndicats des travailleurs des banques affiliée à la CSA-Bénin (FESTRABANK–CSA BÉNIN), avec le soutien du secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), a réuni les représentants syndicaux du secteur financier le 26 juillet 2025 à l’hôtel Azalaï de Cotonou, à l’occasion d’un déjeuner syndical. L’objectif de cette rencontre : relancer le dialogue social autour de la rentabilité des institutions financières et de la révision de la convention collective en vigueur depuis 2017. C’est le secrétaire général de la CSA-BÉNIN, Anselme Amoussou, qui a donné le coup d’envoi des travaux de ce déjeuner syndical.

Entre incertitudes économiques et attentes sociales croissantes, les travailleurs du secteur bancaire au Bénin veulent redéfinir les règles du jeu. C’est dans cet esprit que la FESTRABANK, soutenue par la CSA-Bénin, a réuni les représentants syndicaux autour d’un déjeuner stratégique pour remettre à plat la convention collective de 2017 et repenser les bases du dialogue social. Le rendez-vous n’avait rien d’anodin pour les délégués syndicaux du secteur bancaire. Autour d’un déjeuner qui réunissait deux représentants du personnel de chaque établissement financier, la FESTRABANK–CSA-BÉNIN a posé les jalons d’une nouvelle dynamique syndicale axée sur la rentabilité et la renégociation de la convention collective datant de 2017. Dans une atmosphère à la fois détendue et déterminée, Nouroudine Assani, secrétaire général adjoint de la FESTRABANK, a souhaité la bienvenue aux participants et exprimé sa gratitude envers la CSA-Bénin, partenaire stratégique de longue date. Il a souligné que la mobilisation témoignait d’une volonté commune de faire évoluer les droits sociaux dans le respect de la réalité économique du secteur.

La dénonciation engagée et un appel à la responsabilité économique

Soutenu par la CSA-Bénin, le secrétaire général de la FESTRABANK, Eraste Féridjimi Agossou, a annoncé le lancement officiel de la procédure de dénonciation de la Convention collective de 2017 régissant le secteur bancaire. Cette démarche, mûrie depuis plusieurs mois, vise à corriger les insuffisances relevées dans l’application de certains avantages prévus par le texte actuel. Selon lui, ces dispositions sont souvent mal connues ou inégalement mises en œuvre dans les établissements bancaires.Le Bureau de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBF) a déjà donné son accord de principe pour engager les négociations. Le ministre du Travail a été saisi pour mettre en place un comité paritaire APBF–FESTRABANK, chargé de conduire le processus.Eraste Agossou a souligné l’importance de lier désormais toute revendication salariale ou sociale à la rentabilité réelle des entreprises. Il a rappelé qu’une revalorisation salariale de 6 % avait été obtenue il y a deux ans et que toutes les banques sont censées l’avoir appliquée. Pour mieux outiller les délégués syndicaux, un document récapitulatif des 37 avantages de la convention collective sera distribué, afin de faciliter la vérification de leur mise en œuvre dans les différentes structures.

La FESTRABANK défend une approche responsable du dialogue social. Elle lie désormais les revendications à la capacité des institutions à dégager des performances économiques mesurables. Cette logique s’inscrit dans une volonté d’adapter les conquêtes sociales à un environnement bancaire concurrentiel, tout en veillant à la dignité des travailleurs. La rencontre a aussi été marquée par l’intervention d’Anselme Amoussou, secrétaire général de la CSA-Bénin. Dans une déclaration empreinte de lucidité et d’engagement, il a salué le professionnalisme des responsables syndicaux du secteur bancaire et appelé à un dialogue social constructif. Il a insisté sur le fait que la rentabilité ne doit pas être perçue comme une fin en soi, mais comme un levier pour améliorer les conditions de travail. Pour lui, les conventions collectives sont des instruments de régulation qui doivent à la fois protéger les travailleurs et permettre aux entreprises d’atteindre leurs objectifs. Il a également exprimé son appréciation à l’égard de l’attitude ouverte du patronat bancaire, tout en regrettant son absence à cette rencontre. Il a lancé un appel à la poursuite d’un dialogue basé sur la compréhension mutuelle, la transparence et la recherche de solutions durables.

Victorin FASSINOU

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