Réponse humanitaire dans la commune de Natitingou : Le PAM aide les déplacés et les hôtes grâce aux transferts monétaires (Une assistance pour nourrir, protéger et renforcer la résilience)

Dans le cadre de sa réponse d’urgence à la crise sécuritaire au Nord du Bénin, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) poursuit dans les départements de l’Atacora et de l’Alibori, la distribution de l’assistance nutritionnelle à travers les transferts monétaires.  A Perma, l’un des arrondissements de la commune de Natitingou qui accueille les refugiés et demandeurs d’asile, les transferts monétaires touchent à la fois les ménages de populations déplacées et les familles d’accueil dans les communautés hôtes. Une action qui soulage et redonne de la dignité aux plus fragiles, en particulier, les groupes les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire que sont les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de six à 23 mois.

« Grâce à cette assistance, je vais pouvoir acheter des denrées alimentaires et ensuite investir le reste de l’argent dans la vente savons et nourrir mes enfants ». Arrivée d’un des pays frontaliers du Bénin il y a trois ans, Mme Bouba Barikessou vit aujourd’hui à Perma, dans l’arrondissement de Natitingou, comme demandeuse d’asile. Pour elle, l’aide du Programme Alimentaire Mondial (PAM) tombe à point nommé. Comme elle, de nombreuses femmes bénéficient des transferts monétaires du PAM dans cette zone où cohabitent populations déplacées et les communautés hôtes.

Depuis décembre 2024, l’institution onusienne déploie une nouvelle phase de son assistance d’urgence en réponse à la crise sécuritaire. « Au sein des populations déplacées, chaque ménage bénéficiaire reçoit une assistance de base de 40 000 francs CFA par mois pendant trois mois, correspondant à trois cycles de distributions, soit un total de 120 000 francs CFA par ménage », explique Calixte Dassey Capo, Spécialiste Genre et Protection au PAM. L’objectif : permettre aux ménages de satisfaire leurs besoins alimentaires et nutritionnels.

Sur le site de l’arrondissement de Perma qui accueille la distribution, le circuit est bien organisé : accueil et installation des bénéficiaires dans la zone d’attente, contrôle d’identité, vérification du code de retrait, recueil de signature et orientation vers le Prestataire de service financier pour retrait de l’assistance. Une table d’assistance est installée à l’écart des opérations pour recevoir les plaintes en toute confidentialité et répondre aux préoccupations des personnes dans un cadre qui respecte leur dignité. Une ligne verte (189) est également disponible pour recevoir les plaintes et préoccupations. Un processus qui, selon les témoignages, garantit la sécurité, l’équité et la fluidité de l’opération.

Une approche inclusive et nutritionnelle

L’action du PAM est basée sur le soutien à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages. Elle accorde une attention particulière aux groupes les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire au sein des ménages, notamment les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de 6 à 23 mois dont les besoins nutritionnels sont accrus. Un supplément nutrition “Top Up Nutrition” est directement délivré à ces groupes et inclut les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de 6 à 23 mois dans les familles d’accueil. Dans les ménages de personnes déplacées, cette assistance nutritionnelle supplémentaire est de 16.000 FCFA par mois pour les femmes enceintes et allaitantes pendant trois mois et de 12 000 FCFA pour la même cible dans la famille d’accueil, de 12 000 FCFA. « Pour chaque enfant de 6 à 23 mois, nous ajoutons également 2 700 francs CFA », précise Calixte Dassey Capo. Ces montants sont définis en fonction des besoins nutritionnels des groupes cibles.

L’approche du PAM est communautaire et se base sur les Groupes d’Assistance en Nutrition appuyés par le PAM et ses partenaires pour délivrer un paquet intégré d’interventions en nutrition et en protection en amont aux opérations de transferts monétaires. Ces volontaires communautaires formés en nutrition mènent des activités de communication pour un changement de comportement et social (causeries éducatives en nutrition, démonstrations culinaires, visites à domicile, suivi de l’état nutritionnel des enfants de 6 – 23 mois, référencement des cas d’enfants malnutris) directement au sein des ménages et dans les communautés, favorisant par la même occasion le vivre ensemble et la cohésion sociale lors des activités de groupe. Les visites à domicile et les entretiens de groupe permettent de sensibiliser les ménages et notamment les chefs de ménages et leurs épouses sur les violences basées sur le genre et sur la co-décision quant à l’utilisation de l’assistance. L’approche du PAM intègre également la sensibilisation des communautés sur leurs droits et sur les mécanismes à leurs disposition pour poser leurs préoccupations et signaler tous types d’abus dont ils sont victimes.. « Ce paquet intégré assure la durabilité de l’intervention, en renforçant les capacités des ménages », affirme l’expert du PAM.

Depuis le lancement la nouvelle phase de la réponse d’urgence, cette distribution de mai est la dernière après les deux premiers cycles organisés en décembre 2024 et en février 2025. À chaque étape, les témoignages confirment l’impact positif de l’initiative. Ramatha Adoubairou, mère de cinq enfants, fait partie des bénéficiaires satisfaites : « Cet argent nous aide vraiment à nourrir les enfants et à tenir. » Du côté de Tchoumi-Tchoumi, le président du comité des plaintes renchérit : « Les transferts du PAM ont un impact réel sur les réfugiés, les demandeurs d’asile et les communautés hôtes. »

En ciblant les plus vulnérables tout en favorisant la cohésion entre déplacés et hôtes, l’opération du PAM à Perma montre qu’un soutien bien articulé avec une approché intégré basé sur les mécanismes communautaires peut renforcer non seulement la résilience des ménages, mais aussi la cohésion au sein des communautés.

Pour les bénéficiaires, les transferts du PAM ont un impact réel sur les déplacés, les demandeurs d’asile et les femmes enceintes des communautés hôtes

« L’assistance du PAM m’a donné un peu de répit, je suis très reconnaissante. » Ces mots de Mme Bouba Barikessou résument bien l’impact de l’opération. Pour elle et tant d’autres bénéficiaires, l’aide du PAM constitue une bouée de sauvetage dans un quotidien difficile. Grâce à ces transferts, des familles fragilisées, qu’elles soient déplacées ou hôtes, peuvent enfin envisager un avenir plus stable et couvrir les besoins nutritionnels de leurs enfants. Pour ces bénéficiaires, le PAM continue ainsi de jouer un rôle essentiel pour renforcer la cohésion sociale et apporter un soutien vital aux populations vulnérables.

Victorin FASSINOU

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