Résolutions du 45ᵉ Conseil Confédéral : La CSA-BÉNIN fait des dénonciations et envoie un message clair

La Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin) hausse le ton face aux restrictions des libertés publiques et au climat social délétère dans le pays. Réunis lors de leur 45ᵉ Conseil Confédéral le 7 février 2025 à Cotonou, les militants ont adopté deux résolutions dénonçant à la fois la violation des droits fondamentaux et la dégradation du dialogue social.

La Confédération met en garde contre une évolution inquiétante du paysage politique et social béninois, marqué par une montée des restrictions et une précarisation croissante des travailleurs. « Nous ne pouvons rester silencieux face à la détérioration des libertés et des conditions de travail », précise l’une des deux résolutions adoptées.

Des libertés publiques mises à mal

La première résolution adoptée par la CSA-Bénin met en exergue une inquiétude majeure : l’érosion des libertés publiques et individuelles. Les syndicalistes dénoncent des restrictions abusives du droit de réunion et de manifestation, couplées à des intimidations de plus en plus fréquentes.

Depuis plusieurs années, les autorités béninoises sont accusées d’avoir adopté une posture répressive à l’égard des contestations sociales. Des manifestations ont été interdites, des rassemblements dispersés, et plusieurs militants syndicaux ont fait l’objet de pressions et de menaces.

Face à cette situation, la CSA-Bénin condamne fermement ces violations et exige la cessation immédiate des pratiques illégales des autorités locales. Elle appelle les pouvoirs publics à garantir un climat politique plus apaisé, basé sur le dialogue et la participation citoyenne.

Sur le plan international, la Confédération sollicite l’attention des organisations de défense des droits humains et les invite à exercer une vigilance accrue sur la situation au Bénin. Elle encourage enfin les citoyens et travailleurs à rester mobilisés pour défendre leurs droits dans un esprit de solidarité et de justice.

Un dialogue social au bord de l’implosion

En parallèle, la deuxième résolution adoptée par la CSA-Bénin pointe un dialogue social en crise et un mépris flagrant des revendications des travailleurs. Selon le syndicat, l’inaction du gouvernement face aux nombreuses demandes des travailleurs traduit un manque de volonté politique et accentue les inégalités sociales.

Parmi les griefs soulevés, la CSA-Bénin dénonce une discrimination dans les augmentations salariales, qui défavorise les employés du privé et des collectivités territoriales. Elle fustige également des licenciements abusifs dans les entreprises et les structures étatiques, ainsi que des violations du droit de grève.

L’organisation syndicale s’indigne de l’effondrement du système de négociation collective, un processus pourtant essentiel pour garantir des conditions de travail décentes et un minimum de protection sociale. En réponse, elle exige la mise en place de mécanismes de dialogue inclusifs et transparents, impliquant toutes les parties prenantes.

L’un des aspects les plus préoccupants reste la précarisation croissante des travailleurs. Entre instabilité de l’emploi, bas salaires et absence de garanties sociales, les travailleurs béninois se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire. « Nous sommes en train de reculer sur des acquis fondamentaux », ont regretté ces syndicalistes à ce Conseil Confédéral.

Un appel à l’action pour sauver le climat social

Face à ce constat alarmant, la CSA-Bénin interpelle le gouvernement et les employeurs privés pour qu’ils respectent leurs engagements et prennent des mesures concrètes en faveur des travailleurs, en particulier les plus vulnérables.

Elle exhorte également les partenaires sociaux à renforcer leur collaboration et à adopter des approches proactives pour améliorer la situation. « Le dialogue social ne doit pas être un simple slogan, mais une réalité tangible », insistent les militants.

Enfin, la Confédération invite l’ensemble des travailleurs à maintenir la pression et à poursuivre la lutte pour un dialogue social plus équitable. Elle encourage la mobilisation collective et appelle à une prise de conscience nationale face aux défis posés par les restrictions des libertés et la précarisation de l’emploi.

« Nous ne demandons pas des privilèges, mais simplement le respect des lois et des engagements pris envers les travailleurs », ont conclu ces militants de la CSA-Bénin.

Victorin FASSINOU

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *