À l’Institut français de Cotonou, les élèves des collèges de Pahou et des Pylônes ont présenté, ce lundi 23 juin, les fruits de leurs recherches scientifiques menées dans le cadre des Clubs Jeunes de l’Institut de recherche pour le développement (Ird). De la quantification des pluies à Agla à la sensibilisation sur le cancer du sein, ces collégiens ont démontré leur capacité à s’emparer de sujets complexes et à s’initier à la démarche scientifique, avec rigueur, créativité et engagement.
Ils n’ont pas encore leur baccalauréat, mais déjà, ils raisonnent en scientifiques. Une quarantaine d’élèves des collèges d’enseignement général de Pahou et des Pylônes se sont illustrés à travers une restitution publique de leurs travaux, organisée dans l’enceinte de l’Institut français de Cotonou. Une activité qui marque l’aboutissement de plusieurs mois de recherches encadrées par les Clubs Jeunes de l’Institut de recherche pour le développement (Ird), en partenariat avec l’Ong Oasis d’Afrique. Deux problématiques majeures ont guidé leurs investigations : la quantification de la pluie à Agla, pour les élèves du Ceg Les Pylônes, et la sensibilisation sur le cancer du sein, pour ceux du Ceg Pahou. Entre protocoles d’enquête, collecte de données et analyse, ces jeunes ont expérimenté toutes les étapes de la démarche scientifique. Et pour restituer leurs résultats, ils n’ont pas manqué d’originalité : sketchs, slam, poésie… Des formes d’expression artistique au service de la science, qui ont séduit un public attentif, composé de parents, d’enseignants, de scientifiques et de responsables d’institutions partenaires. Le programme des Clubs Jeunes mis en place par l’Ird vise à initier les adolescents de 12 à 20 ans aux enjeux scientifiques contemporains, tout en les ancrant dans leur réalité locale. Chaque groupe d’élèves travaille sur une problématique de son environnement, encadré par des enseignants, des médiateurs et des scientifiques chevronnés. Cette approche permet aux jeunes de développer leur esprit critique, leur capacité d’analyse et leur autonomie dans l’apprentissage. Pour Stéphanie Dos Santos, représentante de l’Ird au Bénin, cette médiation scientifique est essentielle : « Elle permet d’ouvrir les savoirs à la société, d’encourager le débat public et, surtout, de former des citoyens éclairés. Les résultats produits par ces jeunes collégiens sont à la fois sérieux et prometteurs. Ils contribuent déjà à bâtir un avenir plus serein pour notre pays et pour l’Afrique. » Même enthousiasme du côté de Jérôme Binet, directeur délégué de l’Institut français de Cotonou. Il a salué l’engagement des jeunes et la pertinence des thèmes abordés. Pour lui, cette restitution est une belle démonstration de ce que la jeunesse peut produire lorsqu’on lui donne les moyens d’apprendre autrement. Il a réaffirmé le soutien de l’Institut français aux initiatives d’éducation à la science et à l’environnement. Au-delà de l’expérience scientifique, ces jeunes ont aussi appris à prendre la parole, à argumenter, à convaincre. À travers leurs présentations, ils ont contribué à vulgariser des connaissances essentielles sur des sujets aussi cruciaux que le climat ou la santé des femmes. Une posture citoyenne saluée par Orens Mehou, directeur de l’Ong Oasis d’Afrique : « Ce programme est une semence. Il prépare une génération plus consciente, plus curieuse et surtout plus engagée pour le développement de ses communautés. » L’Ird inscrit cette initiative dans une logique plus large : celle de contribuer à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) à travers la formation d’une jeunesse active, informée et responsable. Les Clubs Jeunes sont pensés comme de véritables laboratoires d’idées, où l’expérimentation côtoie la réflexion, et où les élèves deviennent acteurs de la transformation sociale.
Victorin FASSINOU