SMSI 2025 : Deux décennies de numérique en Afrique sous la loupe à Cotonou (Louis Vlavonou donne le coup d’envoi des travaux)

À l’occasion du vingtième anniversaire du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), experts, décideurs politiques et institutions internationales se sont réunis à Cotonou du 14 au 16 mai 2025 pour dresser le bilan de deux décennies de transition numérique en Afrique. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale du Bénin. Un rendez-vous à haute portée stratégique où ambitions et défis ont croisé le fer.

Le président de l’Assemblée Nationale Louis Vlavonou procédant à l’ouverture des travaux de la rencontre

Succès, défis et perspectives. C’est autour de ces trois piliers que s’est articulé le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), édition 2025, tenu à Cotonou. Vingt ans après l’adoption du Plan d’action de Genève, l’heure est au bilan pour l’Afrique. Le continent a enregistré des avancées notables plus de 1,1 milliard d’abonnés mobiles, un Internet plus accessible, des services publics numérisés mais il reste confronté à une fracture numérique encore béante, à des défis de souveraineté technologique et à la montée des cybermenaces. L’ouverture officielle de cette rencontre stratégique a été donnée par le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Vlavonou, qui a salué « un moment de convergence des intelligences » et une opportunité pour l’Afrique de redéfinir sa trajectoire numérique. Le mot de bienvenue de l’honorable Alidjanatou Saliou Arékpa, coordonnatrice du Réseau des parlementaires pour le numérique, a également salué l’engagement politique béninois pour accueillir ce forum continental.

 

Vingt ans de transformation numérique…

Dans son allocution, le président Vlavonou a retracé l’itinéraire du SMSI, né à Genève en 2003 et renforcé à Tunis en 2005. Deux textes fondateurs y avaient été adoptés : la Déclaration de principes et le Plan d’action de Genève. Ils ont posé les bases d’une ambition claire : réduire la fracture numérique et faire des TIC un levier de développement humain. Depuis, le sommet a évolué en un processus multipartite continu de dialogue, de coopération et de suivi, mobilisant institutions, société civile, secteur privé et acteurs techniques.

En Afrique, des résultats tangibles sont visibles. Le nombre d’internautes est passé de moins de 10 % à près de 45 % de la population entre 2005 et 2024. Des initiatives comme le Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle ou le programme e-Africa ont émergé. Le SMSI s’est aligné sur des cadres plus larges comme l’Agenda 2063 de l’Union africaine ou les Objectifs de développement durable. Pourtant, a rappelé Mactar Seck de la CEA, « 800 millions d’Africains restent exclus de la connectivité ».

Ali Ouattara, représentant du Système des Nations Unies, a appelé à faire du numérique un levier d’inclusion et de création d’opportunités pour les femmes et les jeunes, tout en saluant l’exemple du Bénin. De son côté, Louis Vlavonou a rappelé que « le SMSI est désormais un écosystème global et stratégique qui entre aujourd’hui dans sa phase de maturité ».

 

Une feuille de route africaine …

Durant les travaux, les défis d’avenir ont été au cœur des échanges : souveraineté technologique, cybersécurité, régulation de l’intelligence artificielle, inclusion sociale et gouvernance éthique des données. Amadou Diongue, représentant de la CEDEAO, a plaidé pour une harmonisation régionale et un cadre commun de réglementation.

L’exemple béninois a été largement cité : 85 % des services publics sont aujourd’hui dématérialisés, un data center national a été construit, un identifiant unique déployé, et des plateformes comme eRedevabilité ou e-Bordereau sont opérationnelles. Ces efforts illustrent une volonté politique forte d’ancrer le numérique au cœur de l’efficacité administrative, de la transparence et de l’innovation.

Mais pour le président Vlavonou, cette transformation ne saurait être durable sans une dimension humaine : « Le numérique que nous promouvons doit refléter nos identités, respecter nos cultures et placer l’humain au centre. » Il a exhorté les délégations à faire de Cotonou un point de départ pour une dynamique renforcée, capable de traduire les ambitions du SMSI en résultats concrets. Mentionnons que les travaux de la rencontre prennent fin le vendredi 16 mai 2025.

Victorin FASSINOU

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