La Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (CGTB) et l’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (UNSTB) ont réagi avec vigueur aux événements du dimanche 7 décembre 2025, marqués par une nouvelle tentative de coup d’État. Il s’agit de la deuxième en un peu plus d’un an, une répétition qui, selon ces organisations, révèle une fragilité institutionnelle et sociale préoccupante.
Dans leur déclaration, les trois centrales syndicales ont condamné « avec la plus grande fermeté » cette attaque contre l’ordre constitutionnel, la paix sociale et les acquis démocratiques issus de la Conférence nationale de 1990. Elles rappellent que toute remise en cause des institutions expose le pays à des risques majeurs pour la stabilité et les libertés fondamentales. Les organisations syndicales soulignent que les crises politiques pèsent lourdement sur les travailleurs : aggravation de la précarité, paralysie des services publics, insécurité économique et sociale. Dans un contexte déjà marqué par la vie chère, la stagnation des salaires et l’absence d’une véritable protection sociale universelle, elles estiment que les travailleurs ne doivent pas devenir les premières victimes d’une instabilité politique répétée. La CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB appellent les auteurs de la tentative de coup d’État à renoncer immédiatement à toute velléité de déstabilisation. Elles saluent les mesures prises par les autorités légales pour sécuriser le pays et garantir la continuité de l’État, tout en les exhortant à maintenir et renforcer ces dispositions. Parallèlement, elles invitent travailleurs et populations à garder leur calme, éviter les violences et provocations, et rester attachés aux valeurs de paix et de démocratie. Pour les trois centrales, la répétition des coups d’État avortés traduit un malaise socio-économique que nul ne saurait occulter. Elles dénoncent la persistance de tensions sociales, la cherté de la vie, la stagnation des revenus, l’économie informelle dominante, ainsi que l’absence de réponses satisfaisantes aux revendications des travailleurs. Autant de facteurs qui, selon elles, alimentent frustration et défiance, et offrent un terreau propice aux aventuriers politiques. Face à cette situation, les organisations syndicales appellent les autorités officielles à engager, sans délai, des réformes profondes pour apaiser le climat national. Elles recommandent notamment : la mise en œuvre de politiques publiques fondées sur la justice sociale et la réduction des inégalités ; l’ouverture d’un dialogue social inclusif et sincère avec les syndicats et la société civile ; le respect total des libertés publiques, notamment syndicales, reconnues comme droits fondamentaux par l’OIT.La CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB réaffirment leur attachement indéfectible à la démocratie, à l’État de droit et à la dignité des travailleurs. Pour elles, seule une gouvernance fondée sur la justice sociale, le dialogue et le respect des institutions permettra de préserver la stabilité nationale et d’assurer un avenir prospère au Bénin.
Victorin Fassinou



