Le Ministre de la santé, professeur Benjamin Hounkpatin a procédé le jeudi 25 avril 2024, au lancement officiel de la 17ème édition de la Journée mondiale de Lutte contre le Paludisme et de la quinzaine de mobilisation sociale couplée au lancement de l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de Vaccination des enfants de moins de cinq ans. L’événement rehaussé par la présence des Partenaires techniques et financiers du secteur s’est déroulé dans la salle de conférence de l’Ecole normale des instituteurs à Allada.
Même si le Bénin n’a pas encore éliminé le paludisme, il a fait d’énormes progrès dans la lutte contre le paludisme durant ces dernières années. Peut-on retenir des interventions enregistrées à cette cérémonie. Le thème de cette année est « Accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable : équité en matière de santé, égalité de genre et droits humains ». Aux dires du Chef de file des PTF en santé au Bénin, Dr Jean Kouamé KONAN, ce thème, invite les Etats à faire avancer l’équité en matière de santé, l’égalité des sexes et les droits humains dans les interventions contre le paludisme. A l’entendre, ces dernières années, les progrès en matière de lutte contre le paludisme sont au ralenti, en particulier dans les pays où la charge de morbidité est élevée. La région africaine de l’OMS supporte la charge la plus lourde du paludisme – représentant, en 2022, environ 94 % de tous les cas de paludisme et 95 % des décès dus au paludisme. L’introduction pilote du vaccin RTS,S a eu un impact substantiel, avec une réduction des hospitalisations pédiatriques de l’ordre de 22% et une réduction de de 13 % de la mortalité toutes causes confondues chez les enfants en âge de recevoir le vaccin y compris dans les régions où l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide et l’accès aux soins sont satisfaisants. Il a salué la contribution du Gouvernement américain à travers l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Clinton Health Access Initiative (CHAI), l’Initiative Présidentielle Contre le Paludisme (PMI) pour ces appuis multiformes au Gouvernement béninois dans la lutte contre le paludisme.Il a, pour finir, renouvelé l’appui des partenaires techniques et financiers en santé aux côtés du Gouvernement du Bénin dans ses efforts pour l’amélioration de la santé des populations et la lutte contre le paludisme. Mais avant, il a invité tous les parents : les mères et surtout les pères à fréquenter massivement les centres de vaccination avec leurs enfants de moins de deux ans pour leur faire administrer la totalité des quatre doses du vaccin contre le paludisme. Dans son mot, SEM. Brian W. Shukan, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique a salué les efforts du gouvernement du Bénin dans le secteur de la santé. Après près de quatre années de succès du programme de chimioprévention du paludisme saisonnier, poursuit-il, l’introduction aujourd’hui, du vaccin antipaludique souligne une fois de plus l’engagement du gouvernement du Bénin à intensifier ses efforts d’éradication du paludisme. Ces efforts font progresser l’objectif que s’est fixé le Bénin de réduire de manière significative le fardeau du paludisme, en particulier chez les enfants de moins de deux ans, qui sont les plus vulnérables. « En ce jour important pour le système de santé et le peuple béninois, je suis fier de réaffirmer l’engagement du gouvernement des Etats-Unis à soutenir le Bénin dans la lutte contre le paludisme et au-delà. La continuité de notre partenariat se concrétisera par la mise en œuvre d’interventions à fort impact qui amélioreront la santé des enfants, des mères et de l’ensemble de la population. Ces mesures sont essentielles pour renforcer le capital humain du Bénin, un facteur déterminant pour un développement national durable. En plus de son soutien via l’Alliance Mondiale pour la Vaccination et l’Immunisation, le gouvernement des Etats-Unis favorise le changement de comportement social et la communication dans les pays où le programme PMI est mis en œuvre, y compris le Bénin. Cette initiative, essentielle pour garantir le succès et protéger les enfants contre le paludisme, vise à assurer l’adhésion des familles et une mise en œuvre fluide du nouveau vaccin. », a laissé entendre SEM Brian W. Shukan.Des progrès accomplis Procédant au lancement officiel de la 17ème édition de la Journée mondiale de Lutte contre le Paludisme et de la quinzaine de mobilisation sociale couplée au lancement de l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de Vaccination des enfants de moins de cinq ans, le Ministre de la santé Professeur Benjamin Hounkpatin, a fait observer qu’au Bénin, le paludisme représente le premier motif de consultation et d’hospitalisation enregistré dans les formations sanitaires du pays et surtout la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. En 2023, sur 100 enfants âgés de moins de 5 ans, 40 avaient fait un paludisme avant la fin de l’année. Malheureusement dans cet effectif, les efforts des agents de santé arrivent à sauver les uns mais pas les autres. Ainsi, sur 100 000 enfants de moins de 5 ans environ 106 ont été arrachés à leur famille par le paludisme, plongeant ainsi ces familles dans le deuil et la douleur.Le thème, souligne le Ministre, met en exergue l’importance de faire avancer l’équité en matière de santé, l’égalité des sexes et les droits humains dans les interventions contre le paludisme. Au Bénin, des progrès ont été accomplis dans la lutte contre le paludisme durant ces dernières années, pour une large part, grâce à l’intensification et l’utilisation massives des outils recommandés par l’OMS pour prévenir, détecter et traiter la maladie. Parmi ces outils on peut citer : la lutte antivectorielle intégrée à travers l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action dont la dernière campagne organisée en 2023 a permis de distribuer gratuitement plus de 8.948.774 moustiquaires à tous les ménages ;la chimio prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans dans les départements de l’Atacora, de l’Alibori qui sera étendue à partir de juin 2024 à trois autres départements (le Borgou, les collines et la Donga). Elle a permis de protéger plusieurs milliers d’enfants par l’administration gratuite des comprimés d’amodiaquine et de sulfadoxine pyriméthamine ; le traitement préventif chez la femme enceinte et chez le nourrisson sans oublier l’assainissement du cadre de vie à travers l’asphaltage qui contribue significativement à la destruction des gites larvaires. Des efforts qui ont permis de sauver la vie des personnes exposées au risque du paludisme.« L’amélioration des conditions de vie des populations et la protection de la santé des enfants tient à cœur au Président de la République, monsieur Patrice TALON. C’est pour cela que le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour que le Bénin se positionne parmi les premiers pays à introduire le vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de Vaccination », a indiqué le Ministre Hounkpatin qui a rassuré la population qu’elle pourra souffler mais elle ne doit en aucun cas baisser la garde. « Il ne faudra jamais abandonner les autres mesures déjà en cours car c’est l’utilisation conjointe de toutes les actions qui contribuera à la réduction de la morbidité et de la mortalité du paludisme », a laissé entendre le Ministre Hounkaptin qui a invité les parents à faire vacciner leurs enfants de 6 à 12 mois et surtout à respecter les rendez-vous du calendrier vaccinal. Il a rassuré que les vaccins du Programme élargi de Vaccination sont sûrs et efficaces et contribuent à la protection de nos enfants contre les maladies graves et mortelles. Il a sollicité la contribution de tous les acteurs communautaires à se mobiliser autour de la vaccination. Et a exhorté le personnel de santé à poursuivre les efforts afin que les objectifs de couverture vaccinale soient atteints. Il a, pour finir, exprimer sa profonde gratitude aux partenaires techniques et financiers qui accompagnent le Bénin dans le secteur de la santé et ceux qui ont accompagné le pays dans l’acquisition des vaccins et le déploiement de la vaccination contre le paludisme.
Speak Up Africa au service du bien-être
Il est l’un des partenaires qui accompagnent le Bénin dans sa lutte permanente contre le paludisme. Speak Up Africa est un groupe d’action politique et de plaidoyer basé au Sénégal, qui se consacre à catalyser le leadership, à favoriser le changement de politique et à accroître la sensibilisation au développement durable en Afrique. L’amélioration de la santé publique est au cœur de son action. Son travail sur le paludisme s’appuie sur les stratégies nationales de lutte contre le paludisme. Elles sont le point de départ de tout ce que Speak Up Africa fait. À partir de là, la Structure aide les gouvernements et leurs partenaires à affiner les stratégies…Il soutient la réalisation des Objectifs de développement durable 1 à 6, qui visent notamment à la transformation des sociétés africaines et à ce que chaque homme, femme et enfant soient en mesure de vivre une vie longue et en bonne santé. La Fondation Ecobank s’est associée à Speak Up Africa pour contribuer à éradiquer le paludisme, dans le cadre de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » (ZMBLI). Dans le cadre des ODD et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, Speak Up Africa travaille sur plusieurs thématiques, notamment le paludisme, les MTN, la vaccination, l’assainissement, la mobilisation des jeunes, l’égalité des genres et la recherche et le développement en matière de santé mondiale.
Victorin Fassinou
