Le cinéma béninois inscrit son empreinte à la 25e édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK), au Maroc. En lice dans la catégorie des courts métrages, la réalisatrice Aurielle Jioya défend les couleurs du Bénin avec son film « Noces d’eau », une œuvre poétique et engagée sortie en 2024.
Dans « Noces d’eau », Aurielle Jioya tisse une histoire où les éléments naturels deviennent des témoins intimes des douleurs humaines. Le film met en scène une jeune femme, Awa, promise à un mariage traditionnel dans un village confronté à une crise de l’eau. Entre sécheresse, traditions pesantes et aspirations personnelles, Awa tente de concilier son destin de femme et la survie de son environnement. Alliant symbolisme et réalisme, « Noces d’eau » est une métaphore puissante sur les liens fragiles entre culture, identité et écologie. Tourné dans des paysages ruraux à la fois arides et chargés de poésie, le court métrage interroge subtilement le poids des héritages sociaux face aux bouleversements contemporains. À travers la voix silencieuse d’Awa et la présence omniprésente de l’eau rare, convoitée, sacrée la réalisatrice propose une lecture singulière des défis auxquels sont confrontées les jeunes femmes africaines dans un monde en mutation.
Une présence remarquée du Bénin parmi 13 pays africains
La participation du Bénin au FICAK 2025 avec « Noces d’eau » confirme la vitalité et la montée en puissance de sa jeune scène cinématographique. Aux côtés de 12 autres pays africains Burkina Faso, Sénégal, Maroc, Côte d’Ivoire, Égypte, Cameroun, Togo, Libye, Tunisie, Rwanda, République Centrafricaine et Éthiopie le Bénin affirme une ambition : celle de faire entendre sa voix à travers des œuvres à la fois esthétiques et porteuses de sens. Le FICAK, rendez-vous incontournable du 7e art africain, célèbre cette année son quart de siècle autour de la créativité, de la diversité et de la transmission. Pour les acteurs du cinéma, cette sélection constitue une reconnaissance internationale et une opportunité de partage artistique, mais aussi un message : les cinéastes africains, et en particulier les femmes, ont des histoires universelles à raconter, ancrées dans leur réalité.
Victorin FASSINOU