Les travaux de l’atelier Régional africain sur la ZLECAF se sont déroulés les dimanche 04 et lundi 05 Août 2024. A l’hôtel La Casa Cielo de Cotonou, la rencontre organisée par la CSI-Afrique , a permis de renforcer les capacités des femmes et jeunes de la région pour une bonne exploitation d’opportunités présentées par l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAF).
« Autonomiser les femmes et les jeunes dans le commerce : une approche de formateur ou de stagiaire pour comprendre l’accord de la ZLECAf et son protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce », Tel est le thème de cet atelier de la CSI-Afrique organisé à l’intention des femmes et jeunes du Continent africain à Cotonou. En effet, les femmes et les jeunes constituent une part importante de la population africaine et leur autonomisation économique est essentielle pour parvenir à un changement transformateur dans le cadre de la ZLECAf. L’objectif de cette rencontre est de donner aux femmes et aux jeunes en Afrique les moyens d’exploiter les opportunités présentées par la ZLECAf tout en abordant les défis spécifiques auxquels ils sont confrontés dans le commerce et l’entrepreneuriat, ainsi qu’en fournissant aux participants les outils nécessaires pour former d’autres syndicalistes après l’atelier. Les participants à la formation étaient venus de neuf. Il s’agit du Tchad, du Ghana, du Rwanda, de la Namibie, du Sénégal, du Nigeria, de la Tunisie, de l’Afrique du Sud et du Bénin. Durant deux jours, les participantes ont eu à améliorer leur compréhension concernant la ZLECAf et ses implications pour le commerce et le développement économique. Les avantages et les défis potentiels de la ZLECAf pour les femmes et les jeunes entrepreneurs et commerçants, en particulier ceux qui traversent les frontières, ont été explorés. Les discussions sur l’élaboration en cours d’un protocole sur les femmes et les jeunes dans le commerce dans le cadre de la ZLECAf, ont été facilitées. La formation a également permis de renforcer les capacités des femmes et des jeunes participants dans des domaines tels que l’accès aux marchés, la facilitation du commerce, l’entrepreneuriat et le plaidoyer. Ces participants ont été formés pour qu’ils soient capables de dispenser des formations similaires en ligne/face à face à d’autres jeunes et femmes sur le thème des femmes et des jeunes dans le commerce.
Les impressions du SG CSI Afrique, du Coordonnateur et quelques participants
Pour le Coordonnateur de programme à la CSI Afrique Etsri Homevoh, la grande partie du processus de ZLECAf, se fait au niveau national et il revient aux acteurs syndicaux de s’impliquer davantage au niveau de leurs Etat sur le terrain. « En tant qu’acteurs syndicaux, sachant que dans nos économies la majorité sont de l’économie informelle, il ressort de nos discussions, pour tirer les avantages de la ZLECAf, les acteurs de l’économie informelle doivent migrer vers la formalisation. Il faut être reconnu en tant qu’opérateur pour tirer des avantages. Si on ne migre pas vers la formalisation, ce serait vraiment difficile. Également, il a été dit en tant qu’acteurs, il faut continuer par renforcer la capacité des acteurs pour bien comprendre les atouts de la ZLECAf. », explique-t-il. A ses dires, la ZLECAf , qui est le commerce entre Etat ,le commerce a été toujours la base de la productivité du développement économique. « Si le commerce est florissant dans d’autres régions cela doit déjà induit des avantages comparatifs qui doivent déboucher sur la réduction de la pauvreté dans nos milieux. Donc en tant qu’acteurs syndicaux ils doivent militer dans ce sens pour qu’ils puissent aussi collaborer avec les Etats dans le cadre du dialogue social pour également contribuer à apporter les alternatives crédibles dans l’élaboration des politiques. Les attentes de cet atelier, au retour de ce séminaire, les participants doivent être actifs sur le terrain. Ils doivent divulguer à leurs pairs les résultats de ces travaux pour qu’il ait plus de sensibilisation et plus de mobilisation au niveau national. En milieu syndical, ce que les différents font sans nous est contre nous. Il faudrait qu’on pousse les dirigeants à avoir une place dans ce processus » a fait savoir M. Etsri.
Pour le Secrétaire Général de la CSI-Afrique Akhator Joël Odigie, cette rencontre a donné l’occasion aux participants d’accélérer la dissémination de la ZLECAf. L’accent a été mis sur les besoins des femmes et des jeunes. L’atelier a permis de montrer aux populations les bénéfices de la ZLECAf pour les femmes et les jeunes dans l’économie informelle, à tous ceux qui sont déconnectés des opportunités économiques et de commerce comment ils peuvent participer ; ce que la ZLECAF peut leur offrir ; Comment les Centrales Syndicales peuvent renforcer un commerce qui marche et encourage le travail décent et la prospérité partagée. « Nous appelons le secteur privé et les gouvernements de soutenir ces initiatives pour avancer puisque nos populations ont besoin d’un renforcement des capacités pour utiliser leurs potentiels afin qu’elles puissent bénéficier de cette zone de libre-échange continentale. … », a lancé le SG CSI Afrique.
A son tour, la Vice-Présidente de la Commission CSI-Afrique pour jeune Romaine Kakero a félicité la CSI-Afrique pour avoir engagé les jeunes dans les conversations pareilles. « …Nous commençons à développer l’Afrique. Aujourd’hui, il y a le commerce électronique, je pense qu’il faut engager et impliquer les jeunes parce qu’il y a beaucoup de créateurs qui utilisent les plateformes digitales, l’intelligence artificielle… Ce sont des compétences que nous devons partager aux jeunes….Pendant les discussions eues au cours de la rencontre, j’ai compris comment je peux créer plus d’impacts dans la communauté. Lors des discussions nous avons remarqué que certaines dispositions ne sont pas prises en compte dans ZLECAf. Nous avons réfléchi sur comment mettre en œuvre les activités qui sont dans le document de la ZLECAf. Ce qu’on peut vraiment faire, c’est de renforcer le développement des capacités des travailleurs , des jeunes … Nous devons travailler pour que ce document puisse être ratifié par tous les pays et pour que nous puissions voir comment le mettre en œuvre de façon tangible dans les communautés » ; a-t-elle confié lors du point de presse animé à la fin de l’atelier.
A sa suite, Mme Clarisse Gnahoui, Présidente de la Plateforme nationale des acteurs de l’économie informelle du Bénin a remercié la CSI Afrique pour l’organisation de cette formation. L’atelier a offert aux participants l’opportunité de mieux comprendre le contenu de la ZLECAf. Il permettra aux femmes et jeunes de l’économie informelle d’aller disséminer ce qui a été appris et d’élaborer des plaidoyers à l’endroit des gouvernants pour que ces gouvernants soient dans la compréhension de comment faire pour signer ce protocole… « Je pense que c’est une bonne formation que nous avons reçu. J’exhorte les acteurs de l’économie informelle de réellement nous formaliser pour profiter des opportunités de la ZLECAF. Nous prenons l’engagement d’organiser des séances de sensibiliser pour plus de compréhension sur la ZLECAF ». Dit-elle pour finir.
Mentionnons que la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ZLECA ou ZLEC) est un projet de zone de libre-échange en cours de création sur l’ensemble du continent africain. L’objectif du projet est d’intégrer à terme l’ensemble des 55 États de l’Union africaine au sein de la zone de libre-échange. C’est un vaste marché régional qui pourrait stimuler la croissance, réduire la pauvreté et favoriser.
Victorin FASSINOU