Depuis janvier 2024, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) assure le renforcement des capacités des organes du gouvernement à travers la nouvelle agence. Il s’agit de l’Agence nationale de l’alimentation et de nutrition (ANAN) afin que celle-ci puisse assurer la prise en mains des activités des cantines scolaires à partir de cette année scolaire 2024-2025. Dans cet entretien, le Représentant résident du PAM Ali Ouattara explique le rôle du PAM dans le succès de la reprise des cantines scolaires, le premier jour de la reprise des classes. Il précise le niveau actuel du processus de transfert du programme à l’ANAN et le rôle du PAM après ce transfert. A ses dires, le PAM après le transfert va également assurer la mise en œuvre des activités cantines scolaires dans un certain nombre d’écoles grâce aux financements qu’il a mobilisés auprès d’autres bailleurs de fonds. Il sera dans d’autres activités sur le terrain comme l’appui aux producteurs….. Il réaffirme son engagement à toujours travailler aux côtés du gouvernement du Bénin…. Lire l’entretien…
Vous avez donné le premier repas de l’année aux enfants avec sourire aux lèvres. Que cache votre sourire ?
Lorsqu’on est en mesure de pouvoir apporter le sourire à un enfant, cela nous donne aussi du sourire. Notre rôle est de pouvoir guider les enfants, les conduire dans un avenir meilleur. Lorsque nous pensons que les enfants sont dans de bonnes conditions, ça nous réjouit. Je dis souvent aux collègues au Bureau que, lorsque vous êtes un peu fatigués, lorsque vous êtes un peu découragés, faites un tour au niveau des cantines scolaires, voyez les enfants manger, voyez leur sourire et cela va vous remonter. Ce qui fait que à chaque fois qu’on a l’occasion de faire plaisir aux enfants, cela nous fait sourire. Le principe de démarrer la cantine scolaire le premier jour de la rentrée nous est cher dans le dispositif du programme d’alimentation scolaire. Cette année, c’est encore respecté.
Quel a été le rôle du PAM dans ce succès lorsqu’on sait qu’actuellement il y a le transfert du programme à l’ANAN ?
Nous sommes dans un processus de transfert du programme au gouvernement à travers l’Agence nationale de l’alimentation et nutrition. Le gouvernement nous a quand même demandé pour cette année scolaire de pouvoir assurer l’achat des vivres au niveau du PAM et la livraison des vivres pour le premier trimestre de l’année scolaire. Et c’est ce que nous avons fait grâce à la logistique que nous avons mobilisé comme d’habitude. Et comme vous le savez, depuis la pris en main de la mise en œuvre des cantines scolaire par le programme alimentaire mondial, nous nous assurons que les vivres sont disponibles au niveau des écoles la veille de la rentrée et que toutes les écoles puissent commencer à assurer la cantine le premier jour de la rentrée. C’est vrai que l’ANAN prend les relais à partir de cette année scolaire mais le PAM a assuré l’achat des vivres et les livraisons pour le premier trimestre. Ce qui explique que nous sommes là pour voir comment est-ce qu’on peut avancer avec la mise en œuvre de l’activité.
Sur le transfert, dites-nous à quel niveau en est-on réellement dans le processus.
Dans le processus de transfert, nous sommes bien avancés. Nous avons assuré et nous continuons à assurer le renforcement des capacités des acteurs notamment les cadre de l’agence. Ce qu’il vaudra aussi signaler et qui pourrait aussi faciliter le processus de transfert, c’est que l’ANAN, sur la base des conseils qu’on a pu leur donner a voulu maintenir la structure qui existe déjà, que le PAM a mis en place , y compris aussi les staffs qui travaillaient avec le PAM, qui ont été recruté par l’ANAN, ce qui fait que à tout moment ils sont déjà opérationnel et peuvent aussi accompagner la mise en œuvre du programme. Nous sommes en train de faire une série de formations, des renforcements des capacités aux différents acteurs. Les différentes unités du PAM travaillent en parfaite symbiose avec les équipes de l’ANAN pour pouvoir assurer les renforcements de capacité afin qu’ils puissent prendre le relais.
En fin de votre discours vous avez réaffirmé l’engagement du PAM à toujours travailler aux côtés du gouvernement du Bénin. Après le transfert, le PAM sera dans quel rôle?
A côté du financement du gouvernement qui est un volet vraiment très important, le PAM mobilise aussi des bailleurs de fonds pour apporter des financements pour la mise en œuvre des activités de cantine scolaire. Ce qui veut dire que le PAM va continuer par exemple à mettre en œuvre les cantines scolaires dans un certain nombre d’école sur la base des financements que le PAM à mobiliser personnellement. Il s’agit de 400 écoles qui seront financés par les Pays-Bas et environ 400 écoles également qui seront financées par la Banque islamique de développement. Le PAM va mettre en œuvre les cantines scolaires grâce à ces financements. A côté de ces cantines scolaires y compris les cantines scolaires du gouvernement, le PAM continuera à renforcer les capacités des petits producteurs en termes d’équipement, en termes des techniques de production pour pouvoir assurer la production de produits de qualité et en quantité pour servir les écoles y compris les écoles qui seront sous l’ANAN. Donc ce volet d’appui aux petits producteurs va continuer avec le PAM même après le transfert. Nous avons aussi un autre ensemble d’activités. Nous avons mobilisé aussi des partenariats avec certaines structures comme l’agence sœur FIDA pour accompagner la mise en place des jardins scolaires. Nous avons aussi d’autres projets. Je citerai également par exemple Bionne Coton qui assure également la mise en place des jardins scolaires pour accompagner des écoles. Les projets comme les financements avec Choithrams qui nous permet également de mettre en place des jardins scolaires, des unités d’élevages, parfois même de la pisciculture pour pouvoir accompagner les cantines scolaires. Nous allons continuer ces aspects là pour le volet uniquement alimentation scolaire. Bien attendu nous avons d’autres activités en dehors de l’alimentation scolaire que nous continuons à mener en appui au gouvernement.
Quelles sont ces activités ?
Toujours dans le volet de la nutrition, nous avons par exemple des activités liées à la fortification. Vous avez, la situation du Nord qui est assez difficile, nous avons en tant qu’agence humanitaire, également un appui aux populations déplacées y compris les populations demandeurs d’asile et les populations internes qui sont déplacées d’un village à un autre. Nous appuyons ces populations pour qu’elles puissent avoir une base d’alimentation assez solide pour résister donc à cette situation difficile. A côté de cela, nous accompagnons également les activités de nutritions, formation des groupements féminins dans la fabrication et démonstration culinaire afin de renforcer la qualité des produits qui sont donnés aux enfants, aux femmes enceinte et aux femmes allaitantes. Il y a aussi les appuis aux chaînes de valeur agricole, Ce sont des activités que nous appuyons toujours liés à l’alimentation scolaire, cuisine propre, cuisine saine notamment avec les foyers améliorés, partenariat avec la GIZ et d’autres partenaires que nous sommes en train de mobiliser. Nous sommes également en train de voir dans quelle mesure on peut assurer la résilience des communautés notamment les communautés qui sont affectées par ces mouvements de populations. A ce titre-là, nous avons des activités de création d’actifs que nous mettons en place avec des communauté qu’on mobilise qui pourraient faire par exemple des aménagements des pistes rurales, des aménagements de bas-fonds pour la production maraichère pour accompagner quand même les activités d’existence des populations.
Réalisé avec Victorin FASSINOU
(HIRONDELLE INFOS)