Depuis la mosquée centrale de Davié à Porto-Novo, l’imam Kaffo Alabi Moustapha livre un message fort à l’approche de la Tabaski. Il en rappelle le sens spirituel profond, les rites à respecter et l’élan de solidarité que cette fête doit insuffler aux fidèles musulmans.
La Tabaski, ou Aïd al-Adha, constitue un temps fort dans la vie des musulmans. Pour l’imam Kaffo Alabi Moustapha de la mosquée centrale de Davié à Porto-Novo, cette fête illustre l’abandon total à la volonté divine, à l’image du prophète Ibrahim qui accepta de sacrifier son fils Ismaël par obéissance à Dieu. « En récompense, Dieu remplaça miraculeusement l’enfant par un bélier. C’est cet acte de foi que nous commémorons chaque Tabaski », explique-t-il.
La célébration commence par la prière de l’Aïd en communauté, suivie du sermon de l’imam, puis du sacrifice rituel d’un animal mouton, chèvre, vache ou chameau selon les moyens du fidèle. La viande est partagée en trois parts : une pour la famille, une pour les proches et une pour les nécessiteux. « C’est une fête de purification spirituelle, mais aussi de partage et de solidarité », rappelle l’imam.
Des rites encadrés et une foi accessible à tous
Le sacrifice doit respecter plusieurs conditions religieuses : l’animal doit être en bonne santé, sans défaut, et avoir l’âge requis (6 mois pour un mouton, un an pour une chèvre, deux ans pour une vache, cinq ans pour un chameau). Il ne peut être effectué qu’après la prière de l’Aïd, avec l’invocation du nom d’Allah et dans le respect du rituel islamique.
Toutefois, l’imam souligne que ce sacrifice n’est pas une obligation pour ceux qui sont dans la précarité. « L’islam n’impose rien au-delà des moyens d’un individu. L’essentiel, c’est la sincérité du cœur. Ceux qui ne peuvent pas sacrifier peuvent toujours participer à la fête par le jeûne, la prière, les invocations et la générosité envers les autres. »
Un appel à l’humilité et à la fraternité
Dans son message aux fidèles, l’imam Kaffo Alabi Moustapha insiste sur la préparation spirituelle et sociale. Jeûner, surtout le jour de Arafat, demander pardon à Dieu, acheter un animal conforme, nettoyer le lieu du sacrifice, mais aussi pardonner à ses proches et tendre la main aux démunis : autant de gestes qui donnent à la Tabaski toute sa dimension.
« Que cette fête remplisse nos cœurs de foi, de paix et de générosité. Qu’elle nous rappelle l’importance de la patience, de l’humilité et du partage. Pensons aux plus vulnérables et renforçons les liens familiaux pour bâtir une société plus fraternelle », conclut-il.
Jonas Magnidet