Dans son sermon prononcé à la mosquée ce vendredi 25 juillet 2025, l’Imam Moutawakil Boukari Malik a recentré le sens de la réussite sur la responsabilité individuelle et collective qu’elle implique, à l’heure où les célébrations scolaires battent leur plein.
Dans la ferveur des résultats scolaires qui remplissent les foyers de joie et de chants, certains cœurs lucides savent que la vraie réussite ne se résume ni aux félicitations ni aux diplômes. L’Imam Moutawakil Boukari Malik a, depuis le minbar, tenu à ramener les fidèles à l’essentiel : la réussite, loin d’être un simple accomplissement humain, est un don d’Allah, et comme tout don, elle oblige. Elle oblige à la reconnaissance, à l’humilité, mais surtout à la contribution au bien commun. L’homme de Dieu a commencé par rendre grâce à Allah, Lui qui enseigne ce que l’homme ignore et qui, dans Sa miséricorde, accorde à chacun la part qui lui revient dans ce bas monde. Il a ensuite félicité les élèves et les familles pour les succès enregistrés, tout en rappelant que l’au-delà reste l’ultime horizon du croyant. C’est pourquoi, dit-il, chaque succès ici-bas doit être un pas de plus vers l’agrément d’Allah, non une occasion de vanité ou de gaspillage. Citant le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui), l’Imam a souligné que « la réussite est le fruit de la bonne intention et de l’effort ». Mais il ne suffit pas de réussir : il faut savoir pourquoi on réussit, et pour quoi on met cette réussite à profit. Toute science, tout métier, toute compétence, dit-il, devient noble lorsqu’elle sert Allah à travers le service des autres. Il a ainsi exhorté les lauréats à s’engager dans la voie de l’utilité sociale, en cultivant la gratitude, la patience, la rigueur, et surtout le sens de la communauté. Dans une lecture spirituelle de l’actualité, l’Imam n’a pas manqué d’aborder les discours troublants qui circulent autour du conflit à Gaza. Il a mis en garde contre les manipulations communicationnelles qui détournent les musulmans de la vérité et du devoir de solidarité. Il a également insisté sur le respect mutuel, notamment envers les femmes, que l’islam honore et protège. L’imam a rappelé que la paix commence d’abord dans les cœurs et dans les foyers, avant de se propager à la nation. Enfin, dans une invocation empreinte d’émotion et de solennité, il a prié pour les âmes des musulmans disparus, pour les élèves en quête de lumière, et pour la stabilité du Bénin, à l’approche de la fête nationale du 1er août. Que la réussite ne soit pas une fin mais un début. Que chaque diplôme ouvre les cœurs, autant qu’il ouvre les portes. Car c’est bien en se rendant utile ici-bas que l’on se prépare à être accueilli là-haut.
Victorin FASSINOU