Appui aux petits producteurs, nutrition, résilience et livraison de services : Les interventions du PAM au-delà de l’alimentation scolaire au Bénin

À l’occasion d’un café presse organisé le jeudi 3 juillet 2025, le Représentant Résident du Programme alimentaire mondial au Bénin, Ali Ouattara, a présenté les opérations de l’agence onusienne. C’était au Bénin Royal Hôtel à Cotonou. L’occasion était pour les professionnels des médias d’en apprendre un peu plus sur les interventions du PAM au-delà de l’alimentation scolaire.

Ali Ouattara et quelques membres de son équipe à cette rencontre café presse

Réunis autour du Représentant Résident Ali Ouattara et des membres de son équipe, les professionnels des médias ont eu droit à une immersion dans les opérations du Programme alimentaire mondial au Bénin. Pour planter le décor, la rencontre d’échanges a commencé avec une projection de vidéos illustrant les interventions du PAM sur le terrain. Cela a permis aux journalistes invités de prendre connaissance de diverses interventions, dont entre autres l’appui aux groupements féminins impliqués dans la transformation du riz, la production de farine enrichie ou encore l’impact des projets de résilience sur les communautés dans le nord du pays.
Désormais articulé autour de cinq piliers, au lieu de trois précédemment, le Plan stratégique pays du PAM intègre l’appui aux petits producteurs, la nutrition, la résilience et la livraison de services. À ces priorités s’ajoutent la réponse aux urgences et l’alimentation scolaire, deux axes historiques toujours maintenus. « Nous avons élargi notre approche pour que toutes nos interventions s’emboîtent et produisent un impact global plus fort », a expliqué Ali Ouattara.

Des innovations au service de la durabilité et de l’autonomisation
Les interventions du PAM ne sont pas sans défis. Pour les relever, le PAM déploie des stratégies innovantes. Il s’agit par exemple du transfert monétaire introduit dans 80 écoles, de la promotion de la production locale ou encore de la micro-assurance agricole, en cours de discussion avec des partenaires, afin de sécuriser les revenus des producteurs face aux aléas climatiques. « Si le producteur sait qu’en cas de sécheresse, il sera indemnisé, il s’investira davantage dans la production », a fait savoir le représentant du PAM. Autre élément fort de la nouvelle approche : « La résilience est désormais au cœur de nos perspectives », a insisté Ali Ouattara.
Au-delà de l’intervention directe, Ali Ouattara a rappelé que les actions du PAM s’inscrivent dans une logique de complémentarité avec les politiques publiques. La nutrition, désormais intégrée de manière transversale, en est un exemple, en phase avec le projet national des mille premiers jours de l’enfant. La rencontre s’est conclue sur une séance de questions-réponses entre les médias et les responsables du PAM. « Les perspectives sont nombreuses. Ce que nous faisons, c’est construire avec les communautés et pour les communautés », a résumé Ali Ouattara. Avec l’ensemble de ses activités, le PAM entend s’inscrire durablement dans les dynamiques de résilience communautaire, de sécurité alimentaire et de soutien à la souveraineté nationale.

Victorin Fassinou

Les opérations du PAM au Bénin

1. Réponse aux situations d’urgence : une réponse ciblée au nord Bénin
Face à la crise sécuritaire dans les zones frontalières avec le Burkina Faso et le Togo, le PAM, en coordination avec le gouvernement béninois et ses partenaires, a soutenu plus de 29 000 personnes déplacées avec une assistance alimentaire sous forme de transferts monétaires.

2. Alimentation scolaire
Actif dans les 77 communes, le PAM a permis à plus de 1,4 million d’écoliers de bénéficier de repas chauds dans 5 709 écoles publiques au cours de l’année scolaire 2023-2024, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI). Depuis septembre 2024, l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (ANAN) a pris le relais du programme. Avec l’accord du Gouvernement, le PAM met en œuvre le Projet intégré d’Alimentation Scolaire et de Nutrition (PiASN) dans huit communes vulnérables.

3. Genre et protection : des mécanismes inclusifs et participatifs
Pour réduire les inégalités et garantir une assistance sécurisée, le PAM mène des évaluations sur les risques de protection, forme ses partenaires aux questions de genre et installe des mécanismes de redevabilité comme la ligne verte 189. Il agit également en milieu scolaire contre les violences sexistes et favorise l’autonomisation économique des femmes.

4. Résilience des communautés : des actifs durables dans les zones vulnérables
À Tanguiéta et Banikoara, le PAM développe des activités de renforcement de la résilience des communautés vulnérables en fournissant une assistance pour la création d’actifs productifs.

5. Nutrition : prévenir la malnutrition chez les plus vulnérables
Avec des taux encore préoccupants de retard de croissance et de malnutrition aiguë, le PAM agit en prévention dans les zones à risque. Plus de 2 000 femmes et enfants ont bénéficié d’une assistance combinant transferts monétaires et éducation nutritionnelle. Par ailleurs, 18 unités d’étuvage du riz ont été formées pour la production d’aliments nutritifs, et plus de 7 300 cuisinières d’écoles ont été formées sur les bases de l’hygiène et de la nutrition.

6. Transfert progressif du programme d’alimentation scolaire au Gouvernement
Le PAM accompagne l’État béninois dans la mise en place d’un cadre national durable pour l’alimentation scolaire. Ce processus comprend le développement de politiques et de législations favorables à l’alimentation scolaire, la formation des acteurs à tous les niveaux et le renforcement des capacités des institutions. L’objectif : garantir la pérennité du programme dans le système national.

7. Système d’alerte précoce : anticiper les crises alimentaires
Pour mieux répondre aux crises alimentaires, le PAM appuie le gouvernement à travers une cartographie de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire, forme des cadres à l’analyse du Cadre Harmonisé et suit l’évolution des marchés.

8. Appui aux petits producteurs : moteur de croissance de l’économie locale
En achetant localement des vivres, le PAM a déjà injecté plus de 5,5 milliards FCFA dans l’économie nationale. Plus de 23 000 petits producteurs, dont 38 % de femmes, ont été financièrement impactés par les achats locaux en 2024.

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