À l’annonce du décès de l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, survenu hier, dimanche 13 juillet 2025, à Londres à l’âge de 82 ans, le président béninois Patrice Talon a exprimé sa « tristesse » et présenté ses condoléances au peuple nigérian. Un hommage appuyé à un dirigeant avec lequel les relations n’ont pourtant pas toujours été simples, notamment lors de la fermeture de la frontière en 2019.
Le président béninois Patrice Talon a réagi, dimanche 13 juillet 2025, au décès de l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari. C’est sur sa page Facebook que le chef de l’État a exprimé sa douleur et son soutien au peuple frère du Nigeria, quelques heures après l’annonce de la disparition de l’ex-dirigeant, décédé à Londres à l’âge de 82 ans. « Je présente au peuple frère du Nigeria et à ses autorités nos condoléances les plus attristées et leur assure notre proximité priante », a déclaré Patrice Talon dans un message sobre, mais empreint d’émotion. Le président béninois a salué la mémoire d’un homme avec lequel il dit avoir œuvré au renforcement des relations entre Cotonou et Abuja.
Pourtant, l’histoire commune entre Talon et Buhari n’a pas toujours été exempte de tensions. En août 2019, alors que Muhammadu Buhari était à la tête du Nigeria, il avait ordonné la fermeture unilatérale de toutes les frontières terrestres de son pays avec ses voisins, dont celle du Bénin à Sèmè-Kpodji. La mesure, justifiée par la lutte contre la contrebande, notamment de riz, avait provoqué un véritable séisme économique de ce côté-ci de la frontière. Buhari accusait alors les importations frauduleuses depuis le Bénin de menacer la politique d’autosuffisance alimentaire du Nigeria, qui avait connu des avancées notables grâce à des réformes structurelles dans le secteur agricole. Cette décision avait tendu les relations diplomatiques entre Cotonou et Abuja, mettant à rude épreuve les échanges commerciaux et la libre circulation des personnes au sein de la CEDEAO. Il aura fallu plus d’un an pour que le climat s’apaise. Les discussions engagées entre les deux gouvernements, suivies par la transition au sommet du pouvoir nigérian avec l’élection de Bola Tinubu, ont permis un retour progressif à la normale. Aujourd’hui, en dépit des souvenirs d’une crise frontalière marquante, Patrice Talon choisit de retenir le parcours d’un dirigeant déterminé à faire valoir les intérêts de son pays, mais aussi un acteur essentiel de l’histoire récente des relations bénino-nigérianes.
O.S.
