Mariés depuis six ans, Lucas et Bianca, un couple brésilien, ont vu leur vie basculer après un test ADN effectué en vue d’avoir un enfant. Le verdict est stupéfiant : ils sont frère et sœur jumeaux, séparés à la naissance et adoptés par deux familles différentes. Malgré le choc et la polémique, ils affirment vouloir rester ensemble, invoquant la force de leur amour. Une affaire qui bouleverse le pays et relance le débat sur l’éthique, les secrets d’adoption et les limites du droit familial.
Rien ne prédestinait Lucas et Bianca à devenir le centre d’une affaire aussi bouleversante que controversée. Ce couple originaire de Rio de Janeiro menait une vie paisible, uni par six années de mariage et un désir profond de fonder une famille. C’est en entreprenant un simple test ADN de compatibilité génétique, recommandé avant la conception, que tout a basculé. Les résultats, transmis par une clinique spécialisée, ont révélé l’impensable : Lucas et Bianca sont frère et sœur jumeaux, issus de la même fratrie biologique.
Les deux amoureux, nés le même jour dans une clinique de la capitale, avaient été adoptés séparément peu après leur naissance, sans jamais connaître l’existence de l’autre. Leurs familles adoptives, elles-mêmes ignorantes de tout lien entre les enfants, ne leur ont jamais communiqué d’informations précises sur leurs origines.
Entre sidération, douleur… et amour
Le couple a réagi publiquement dans une déclaration sobre mais poignante : « Ce que nous vivons dépasse la fiction. Nous sommes perdus, blessés, mais nous restons unis. Nous n’avons jamais connu d’autre amour. » Refusant de se séparer, Lucas et Bianca affirment vouloir continuer leur vie commune, en respectant la loi mais sans renier leur histoire.
Leur entourage immédiat, partagé entre stupéfaction et empathie, reste globalement solidaire. Mais sur les réseaux sociaux et dans les médias, les réactions sont bien plus tranchées. Tandis que certains dénoncent une « aberration morale », d’autres y voient un drame humain face à un système d’adoption opaque et mal encadré. L’affaire, désormais surnommée « le couple ADN », provoque un véritable électrochoc au Brésil. Juristes, psychologues, sociologues et représentants religieux se succèdent dans les débats télévisés. Peut-on aimer sans savoir ? Peut-on rester ensemble quand la vérité biologique fait effraction ? Et surtout : qui porte la responsabilité de cette tragédie intime devenue publique ?Le ministère de la Justice a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la procédure d’adoption ayant conduit à la séparation de Lucas et Bianca. Des voix s’élèvent aussi pour réclamer un meilleur suivi des enfants adoptés et une réforme du système d’archives, souvent fragmentaire ou inexistant, surtout dans les années 1990.Malgré le tumulte, Lucas et Bianca tiennent bon. Ils affirment avoir consulté des experts en génétique et en droit familial pour explorer leurs options. Ils n’ont pas d’enfant, mais réfléchissent à un avenir qui ne serait pas dicté par la biologie seule. « Ce que nous avons construit ne peut être effacé par un test. Nous sommes un couple avant d’être frère et sœur. ». Dans un pays habitué aux feuilletons à rebondissements, leur histoire bouleverse d’autant plus qu’elle est bien réelle. Elle interroge la société brésilienne sur les tabous familiaux, la mémoire des origines et la frontière ténue entre destin et accident. Une chose est sûre : leur vérité, aussi dérangeante soit-elle, ne laisse personne indifférent.
