Migration et droits humains : La FES et la PMB outillent les journalistes pour un traitement médiatique responsable

À l’hôtel Bel Azur de Grand-Popo, la Plateforme Multi-Acteurs de la Migration (PMB), avec l’appui de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES), a organisé les 9 et 10 décembre 2025 deux jours de formation à l’intention des journalistes et créateurs de contenus. Un atelier consacré au traitement médiatique de la migration sous l’angle des droits humains.

Ces deux jours d’échanges ont renforcé les compétences des professionnels des médias sur une couverture éthique, humaine et respectueuse des droits des personnes migrantes, et cette initiative a été saluée par l’ensemble des participants dans un contexte où les enjeux migratoires occupent une place croissante dans l’actualité. En ouverture des travaux, le coordonnateur de la PMB et point focal migration au sein de la CSI-Afrique, Anselme Amoussou, a rappelé le contexte de la formation ainsi que les objectifs et les attentes qui l’accompagnent. Il a invité les participants à s’investir pleinement pour faire de cette rencontre un espace fructueux d’apprentissage et de réflexion collective.
Ensuite, prenant la parole au nom de la PMB, M. Antonin Houngbadji a souligné l’importance du rôle des journalistes dans la construction des récits migratoires. Il a insisté sur la nécessité d’un traitement médiatique exempt de clichés, de stigmatisation et de sensationnalisme. « Les mots ont un poids », a-t-il rappelé, appelant à une narration juste, équilibrée et respectueuse de la dignité des personnes migrantes. Il a également invité l’assistance à observer une minute de silence en mémoire des victimes des événements du 7 décembre, rappelant le contexte national particulier dans lequel se tient l’atelier. Par ailleurs, au nom de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), Mme Rosemonde Tchiakpè a salué cette initiative qu’elle juge essentielle pour renforcer les compétences des journalistes sur les questions migratoires. Elle a réaffirmé l’engagement du nouveau bureau de l’UPMB à encourager la spécialisation des professionnels des médias dans des domaines aussi sensibles que celui de la migration. Elle a exhorté les participants à être attentifs et assidus afin de tirer le meilleur des échanges.
De plus, la représentante pays de la FES au Bénin, Mme Nouratou Zato-Koto Yérima, a mis en lumière l’importance de former les journalistes à une compréhension fine des défis liés à la migration. Elle a insisté sur le caractère profondément humain de la mobilité, rappelant qu’il ne s’agit pas d’un phénomène à combattre, mais d’une réalité liée aux droits humains et à la justice sociale. Elle a plaidé pour une meilleure préparation des candidats à la migration, notamment les femmes, en les informant sur leurs droits et sur les types de contrats auxquels elles peuvent prétendre, et elle a également encouragé les médias à produire davantage de contenus sensibles et éclairés sur ces sujets.
De surcroît, M. Augustin Hounnou, représentant du maire de Grand-Popo, a procédé à l’ouverture officielle de l’atelier consacré au traitement médiatique de la migration. Il a souligné l’importance de l’engagement des maires et des conseils communaux dans l’accompagnement des populations vulnérables, illustrant son propos par l’exemple d’une femme de retour au pays ayant relancé son activité de couture grâce à un petit soutien financier local. Il a également insisté sur le rôle crucial des journalistes comme gardiens de la vérité et sur la nécessité de produire des contenus factuels, éthiques et responsables sur la migration, particulièrement dans un contexte où les réseaux sociaux et les technologies numériques influencent fortement l’information. M. Hounnou a encouragé les participants à tirer pleinement profit de l’atelier pour renforcer la qualité et la fiabilité des informations diffusées. Par ailleurs, au fil des échanges et des travaux de groupe, les participants ont revisité les notions liées à l’éthique, aux bonnes pratiques rédactionnelles, à la déconstruction des stéréotypes et à la valorisation des récits positifs sur la migration. L’atelier a également annoncé le lancement d’un concours médiatique visant à encourager la production de contenus respectueux des droits humains.
Enfin, ces deux jours d’apprentissage, de réflexion et de collaboration ont permis de renforcer l’engagement des journalistes et créateurs de contenus pour un traitement plus juste et équilibré de l’information migratoire. Une manière pour la PMB et la FES de renouveler leur volonté commune de promouvoir un journalisme plus humain, plus responsable et pleinement ancré dans les réalités sociales du pays.

Victorin Fassinou

 

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