À l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’ambassade de la Fédération de Russie au Bénin a commémoré, le vendredi 9 mai 2025 à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou, le Jour de la Victoire. Dans un discours empreint de gravité et de fierté nationale, l’ambassadeur Igor Evdokimov a appelé à défendre la mémoire historique contre toute tentative de falsification.

L’ambiance était solennelle et pleine d’émotion ce 9 mai 2025 à Cotonou, où diplomates, responsables béninois, amis de la Russie et compatriotes se sont retrouvés autour de S.E.M. Igor Evdokimov pour commémorer le 80e anniversaire du Jour de la Victoire. Cette date, qui marque la capitulation de l’Allemagne nazie et la fin de la Grande Guerre Patriotique, reste, selon l’ambassadeur, « la fête la plus chère et la plus émouvante pour chaque Russe ».
Dans son allocution, le diplomate est revenu sur le lourd tribut payé par l’Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale : près de 27 millions de morts, des villes rayées de la carte et un traumatisme national que symbolise, entre autres, le siège de Léningrad et ses 900 jours d’horreur. « Ce sont des crimes qui ne peuvent être oubliés », a insisté Igor Evdokimov, rappelant les efforts de la Russie pour faire reconnaître le siège de Léningrad comme un acte de génocide.
Cette commémoration ne se limite pas à un simple hommage. Elle s’inscrit aussi dans un combat idéologique que l’ambassadeur n’a pas hésité à exposer. Il a dénoncé les tentatives de réécriture de l’histoire par certains pays occidentaux qui, selon lui, s’emploient à minimiser le rôle déterminant de l’Armée rouge dans la défaite du nazisme. « Le destin de l’humanité s’est joué dans les grandes batailles de Moscou, Léningrad, Stalingrad et Koursk », a-t-il martelé, mentionnant les noms de soldats soviétiques ayant hissé le drapeau de la Victoire sur le Reichstag à Berlin.
Dans ce contexte, les actions patriotiques telles que la marche du « Régiment immortel » et la campagne du « Ruban de Saint-Georges », organisées cette année encore par l’ambassade à Cotonou, s’inscrivent dans une volonté de maintenir vivante la mémoire collective. « Nous sommes enfants et petits-enfants des soldats vainqueurs », a rappelé le diplomate, soulignant la responsabilité historique qui incombe à chaque génération russe.
De la mémoire au présent : l’écho de l’actualité
Ce discours commémoratif n’a pas éludé les enjeux contemporains. L’ambassadeur a évoqué le conflit en Ukraine, présenté comme une continuité historique du combat contre les forces hostiles à l’indépendance de la Russie. Il a salué les efforts des militaires russes engagés dans l’« opération militaire spéciale », établissant un parallèle avec les combats de 1945 : « La Victoire sera de notre côté », a-t-il affirmé avec conviction.
Avant de clore son intervention, Igor Evdokimov a invité l’assistance à poursuivre cette immersion dans la mémoire collective en participant à la Journée du Cinéma Russe, prévue le dimanche 11 mai à l’hôtel Golden Tulip. L’événement mettra en lumière un documentaire produit par l’ambassade, consacré à la Grande Guerre Patriotique.

En ce 9 mai 2025, au-delà des discours, ce sont les visages recueillis des invités, les rubans orange et noir du souvenir, les hymnes et les images d’archives qui ont donné corps à cette célébration. Pour la Russie, le Jour de la Victoire ne relève pas seulement du passé. Il est un socle identitaire, un héritage à défendre, une vérité historique à affirmer contre vents et marées.
Victorin FASSINOU