À l’approche de la Tabaski 2025 : L’Imam Moutawakil Boukari Malik exhorte à une célébration sincère et responsable – Il rappelle les règles d’immolation – Son appel à la piété et à l’unité en ce jour béni

Dans son sermon à la traditionnelle prière des vendredis, le 30 mai 2025, l’imam Moutawakil Boukari Malik a livré un message empreint de spiritualité et de responsabilité à l’endroit des fidèles musulmans. À quelques semaines de la fête de la Tabaski, alors que les préparatifs battent leur plein, le religieux invite les croyants à observer avec rigueur les recommandations islamiques liées à cette célébration majeure, tout en insistant sur la dimension morale, communautaire et spirituelle du sacrifice.

Le sens du sacrifice, au-delà de la bête

Au cœur de son prêche, l’imam Moutawakil Boukari Malik est revenu sur la signification profonde de la Tabaski, encore appelée Aïd el-Kebir. Cette fête musulmane commémore la soumission du prophète Ibrahim (Abraham) à la volonté d’Allah, qui, à la place de son fils, a agréé le sacrifice d’un bélier. Selon l’imam, ce geste symbolique ne doit pas être réduit à un simple rituel d’abattage. « Le sacrifice est d’abord un acte de foi, un acte de piété, de renoncement à soi-même pour se rapprocher d’Allah », a-t-il martelé devant des centaines de fidèles réunis à la mosquée centrale.

Il a exhorté les musulmans à ne pas faire de la Tabaski une occasion de gaspillage, de vanité ou de surenchère sociale. « Ce n’est ni la taille de la bête ni le luxe de vos vêtements qui importe à Dieu, mais la pureté de vos intentions et la sincérité de votre cœur », a-t-il rappelé, citant des versets coraniques. Dans une société où les apparences prennent souvent le dessus, ce rappel sonne comme une alerte à l’authenticité et à la foi véritable.

Règles d’immolation et conduite exemplaire

Fidèle à son rôle d’enseignant, l’imam n’a pas manqué de rappeler les prescriptions religieuses entourant l’immolation des animaux. Il a insisté sur le respect des critères définis par la Sunna, notamment l’âge requis de l’animal, son état de santé, la manière de l’abattre ainsi que la répartition équitable de la viande. « Il est impératif que l’animal ne soit ni aveugle, ni malade, ni mutilé. Le couteau doit être bien aiguisé pour éviter toute souffrance inutile. Et il faut invoquer le nom d’Allah au moment de l’égorgement », a-t-il expliqué avec pédagogie.

Moutawakil Boukari Malik a également appelé à la solidarité envers les plus démunis. Il a invité les fidèles à partager la viande du sacrifice avec les voisins, les nécessiteux et les membres de la communauté, dans un esprit de fraternité et de justice sociale. « Le partage est une partie intégrante de la fête. Celui qui garde tout pour lui trahit l’esprit même de la Tabaski », a-t-il averti, sous les regards attentifs de l’assemblée.

Un appel pressant à l’unité et à la paix

Dans un contexte sociopolitique parfois tendu, l’imam a conclu son sermon par un appel vibrant à l’unité, à la paix et au vivre-ensemble. Il a souligné que la Tabaski ne saurait être pleinement vécue dans un climat de division ou de haine. « Nous devons faire de cette fête un moment de cohésion. Nos différences ne doivent jamais devenir des barrières, mais des richesses à partager dans la foi et le respect mutuel », a-t-il affirmé avec gravité.

Se plaçant en guide spirituel, il a exhorté les leaders religieux, les familles, les jeunes et les autorités à promouvoir la tolérance, la justice et le dialogue. Selon lui, la société béninoise a plus que jamais besoin de repères moraux, de repères religieux, et de figures d’apaisement.

Dans la mosquée, les fidèles ont accueilli ces paroles avec ferveur. Beaucoup, à la sortie, disaient avoir été « touchés » par la profondeur du message. À quelques encablures de la Tabaski, les cœurs sont déjà tournés vers cette fête du don, de la foi et de la fraternité. Le message de l’imam Moutawakil Boukari Malik vient ainsi poser les jalons d’une célébration empreinte de sens et de responsabilité.

Victorin FASSINOU

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *