Dans le cadre du suivi des épreuves pratiques du Baccalauréat technique, session de juin 2025, les ministres Eléonore Yayi Ladékan et Véronique Tognifodé ont effectué une visite de terrain au Lycée Technique Coulibaly ce mercredi 28 mai. Sur ce centre qui regroupe plus de 1500 candidats, elles ont évalué l’organisation des épreuves et le niveau de préparation des apprenants, tout en réaffirmant les engagements du gouvernement pour améliorer l’enseignement technique au Bénin.
Ce mercredi 28 mai 2025, les salles d’examen du Lycée Technique Coulibaly à Cotonou ont accueilli une visite de haute importance. Deux ministres du gouvernement béninois, en l’occurrence Eléonore Yayi Ladékan, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, et Véronique Tognifodé, ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, ont foulé le sol de ce centre de composition. Objectif : constater de visu le bon déroulement des épreuves pratiques du Baccalauréat technique.Dans un climat d’attention et de concentration palpable, les deux responsables ministérielles, accompagnées du Directeur général de l’Office du Baccalauréat, Alphonse da Silva, et de Fructueux Aho, Directeur général de l’Agence de Développement de l’Enseignement Technique (ADET), ont parcouru les différentes salles d’évaluation, échangeant au passage avec les surveillants et les candidats. Le centre du Lycée Technique Coulibaly accueille à lui seul 1 562 candidats répartis sur cinq séries : la série E (Mathématiques) avec 32 candidats, la série EA (Eau et Assainissement) avec 179 candidats, la série F3 (Électrotechnique) forte de 481 inscrits, la série F4 (Génie Civil) avec 716 candidats, et enfin la série G1 (Techniques Administratives).
Au terme de la visite, la ministre Yayi Ladékan a salué l’organisation de l’examen, tout en se félicitant de la hausse significative du nombre de candidats, qui passe de 4 027 en 2021 à 8 178 en 2025. « Nous sommes venus nous assurer que les épreuves se déroulent très bien et observer la manière dont nos candidats pratiquent ce qu’ils ont appris. Nous avons aussi vérifié l’état du matériel et sur les cinq séries présentes ici, tout se passe bien », a-t-elle déclaré, manifestement satisfaite.
L’enjeu de l’employabilité en ligne de mire
Professeur François Xavier Fifatin, enseignant-chercheur au département de génie électrique à l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi et superviseur au centre du Lycée Coulibaly, a rappelé la richesse des filières techniques. « Nous avons sept séries qui composent sur le plan national. Avec un Bac technique, on a directement accès à l’emploi. Ils ont non seulement la capacité d’aller directement à l’emploi mais aussi de poursuivre les études supérieures. La différence entre l’apprentissage artisanal et la formation technique est claire : le diplômé technique peut interpréter ce qu’il fait, poser un diagnostic précis, et utiliser des méthodes avancées. »
La ministre Véronique Tognifodé, pour sa part, a souligné que « le ruban pédagogique pour chacune de ces spécialités intègre 12 à 18 heures de pratique professionnelle par semaine ». Si l’implication des professionnels-métiers reste encore insuffisante, les établissements mettent en place des stages en entreprise à des moments définis. Elle a aussi réaffirmé que « l’objectif général de la stratégie nationale est de former des professionnels épanouis, aptes à répondre à une économie stable, durable et inclusive. ». Fructueux Aho, Directeur général de l’ADET, a précisé que depuis 2021, le gouvernement a engagé un vaste programme de développement de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. « Trente lycées techniques agricoles seront construits, seize lycées professionnels seront réhabilités et équipés, huit écoles de métiers verront le jour. Les curricula sont déjà en cours d’élaboration et certains seront appliqués dès la rentrée prochaine. » Il a également indiqué que 470 enseignants agricoles viennent d’achever leur formation à l’Université Nationale d’Agriculture de Kétou et seront déployés à la rentrée. Par ailleurs, un vaste recrutement est prévu pour renforcer les effectifs enseignants des lycées professionnels techniques. La ministre Yayi Ladékan a rappelé que les épreuves pratiques du Bac technique 2025 concernent sept filières sur dix lycées répartis à l’échelle nationale. Elle a insisté sur la dimension pratique de l’examen et sur la nécessité de suivre de près l’évolution des effectifs par filière. « Une progression de 200% depuis 2021 montre que les jeunes s’intéressent davantage à ces filières. Nous devons les accompagner pour que leur choix soit utile au développement du pays », a-t-elle insisté. L’examen du Baccalauréat technique, session de juin 2025, a démarré le lundi 26 mai avec des épreuves écrites et pratiques. Il s’achèvera le jeudi 13 juin. Sur l’ensemble du territoire, les 8 178 candidats sont répartis dans 10 centres. La présence de deux ministres dans un centre d’examen illustre une volonté politique affirmée de positionner l’enseignement technique comme levier de croissance. L’ambition est claire : former des jeunes compétents, capables d’intégrer un marché du travail en pleine mutation ou de créer leur propre activité. Un engagement qui place l’enseignement technique au cœur de l’agenda national.
Victorin FASSINOU