Maladies Tropicales Négligées : La schistosomiase, une maladie aux conséquences multiples à éviter Sa lutte : une priorité pour le Bénin

Elle fait partie des Maladies Tropicales Négligées (MTN). La schistosomiase, encore connue sous l’appellation de bilharziose est   causée par des vers parasites qui portent le nom de Schistosomes ou Bilharzies, qui sont présents dans certaines eaux douces. Elle est l’une des MTN aux conséquences multiples à éviter par l’Homme juste par des comportements hygiéniques… 

 

D’ après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la schistosomiase  fait  partie des grandes maladies négligées. Elle est une parasitose aiguë et chronique provoquée par des vers (trématodes) du genre Schistosoma. Elle  est responsable d’environ  200.000 décès avec 200 millions de cas infectés par an dans le monde.  Au Bénin, cette maladie sévit de manière endémique dans certaines régions du Bénin. Elle constitue la  deuxième maladie parasitaire la plus importante après le paludisme.  La schistosomiase est une maladie aiguë et chronique provoquée par des vers parasites.  Les personnes contractent l’infection dans le cadre de leurs activités agricoles, domestiques, professionnelles ou récréatives habituelles, qui les exposent à une eau contaminée. Les zones de prévalence de la schistosomiase se situent dans les régions tropicales et subtropicales, notamment dans les communautés les plus pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable ni à des moyens d’assainissement satisfaisants. Des statistiques, « au moins 90 % des personnes qui ont besoin d’un traitement contre la schistosomiase vivent en Afrique ».

L’infection

La transmission a lieu quand les personnes atteintes de schistosomiase contaminent les sources d’eau douce avec leurs selles ou leurs urines contenant les œufs du parasite, qui vont y éclore. L’infection chez l’être humain se produit quand les larves du parasite, libérées par des gastéropodes d’eau douce, pénètrent dans la peau lors d’un contact avec de l’eau infestée. Dans l’organisme, les larves se développent et passent au stade du schistosome adulte. Les vers adultes vivent dans les vaisseaux sanguins, où les femelles pondent leurs œufs. Certains des œufs sont évacués dans les selles ou l’urine, ce qui permet au parasite de poursuivre son cycle de vie. D’autres sont piégés dans les tissus, causant des réactions immunitaires et des lésions organiques progressives. Le manque d’hygiène et certaines habitudes de jeu, telles que la natation ou la pêche dans des eaux infestées, rendent les enfants d’âge scolaire particulièrement vulnérables à l’infection. L’exode rural et les déplacements de population introduisent la maladie dans de nouvelles régions. La croissance démographique, allant de pair avec une augmentation des besoins en énergie et en eau, est souvent à l’origine de programmes d’aménagement, et de modifications de l’environnement qui facilitent la transmission. La schistosomiase urogénitale est considérée comme un facteur de risque de l’infection à VIH, en particulier chez la femme

 

Ses manifestations…

Les symptômes de la schistosomiase, selon l’OMS, sont principalement causés par la réaction de l’organisme aux œufs du parasite.  La femme peut présenter des lésions génitales, des saignements vaginaux, des douleurs pendant les rapports sexuels et des nodules dans la vulve. Chez l’homme, la schistosomiase urogénitale peut provoquer une pathologie des vésicules séminales, de la prostate et d’autres organes. La maladie peut avoir d’autres conséquences irréversibles à long terme, comme la stérilité. La schistosomiase intestinale peut se manifester par des douleurs abdominales, de la diarrhée et l’apparition de sang dans les selles. L’hépatomégalie est courante à un stade avancé et est fréquemment associée à une accumulation de liquide dans la cavité péritonéale et à une hypertension dans les vaisseaux sanguins de l’abdomen. Dans ce cas, il arrive d’observer aussi une splénomégalie. L’hématurie (sang dans les urines) est le signe classique de la schistosomiase urogénitale. Les lésions rénales et la fibrose de la vessie et de l’uretère sont parfois diagnostiquées à un stade avancé. Le cancer de la vessie est aussi une complication possible à un stade tardif.

 

La lutte contre la maladie

La lutte contre la schistosomiase vise à réduire le nombre de malades moyennant le traitement périodique à grande échelle des populations par le praziquantel ; une démarche plus globale, incluant l’accès à l’eau potable et à des moyens d’assainissement appropriés, ainsi que la lutte contre les gastéropodes, devrait aussi faire régresser la transmission.  La lutte contre la schistosomiase repose sur le traitement à grande échelle des groupes de population à risque, l’accès à l’eau potable, l’amélioration de l’assainissement, l’éducation en matière d’hygiène, le changement de comportements, la lutte contre les gastéropodes et l’aménagement de l’environnement.  L’OMS axe sa stratégie de lutte sur la réduction de la morbidité au moyen de traitements réguliers et ciblés au praziquantel, dans le cadre du traitement à grande échelle (chimioprophylaxie) des populations touchées. Tous les groupes à risque bénéficient régulièrement du traitement. Dans quelques pays où la transmission est faible, l’objectif doit être l’interruption de la transmission.

 

Sa lutte, une priorité pour le Bénin

Le Bénin intensifie sa lutte contre la schistosomiase et les vers intestinaux.  Pour se débarrasser de la maladie  et des vers intestinaux, les autorités béninoises organisent chaque année  une campagne de traitement de masse en milieu scolaire dans plusieurs  communes  du pays.  Cette campagne qui se déroule souvent sur une semaine et cible souvent  les enfants âgés de 5 à 14 ans, et permet de distribuer des médicaments préventifs dans de nombreuses écoles du pays. L’autre action que mène le Gouvernement est la communication de masse. Une activité qui vise à faire plus connaitre la maladie aux populations, ses symptômes et les mesures préventives.

 

Victorin Fassinou

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